Ce jeudi 14 octobre dans la matinée, des manifestants ont filtré la circulation à Wolfisheim et Eckbolsheim pour réclamer encore et toujours la création de la VLIO, Voie de liaison intercommunale ouest, qui doit désengorger leurs communes.
C'est ce qu'on appelle un serpent de mer. Dans les cartons depuis 1974, la VLIO (Voie de liaison intercommunale ouest) n'est toujours pas prête de voir le jour au grand dam des maires d'Eckbolsheim et Wolfisheim (Bas-Rhin) qui la réclament pour délester leurs centres-villes.
"Assez de tergiversations, place à la solution" peut-on lire sur les tracts distribués ce jeudi 14 octobre aux automobilistes pris dans les barrages filtrants mis en place à trois endroits stratégiques d'Eckbolsheim et Wolfisheim. Des communes qui n'en peuvent plus des 15.000 véhicules qui passent par chez elles au quotidien pour éviter les bouchons constants sur l'A35.
Pour comprendre c'est simple, il faut savoir que la plupart des automobilistes venant du sud de l'Eurométropole et voulant se rendre au nord vont quitter l'autoroute (A35) et ses bouchons pour gagner du temps en passant par les communes de Lingolsheim, Oberhausbergen, d'Eckbolsheim et Wolfisheim. Pollution, sécurité routière... Ces communes étouffent depuis des années et les habitants souhaitent retrouver un cadre de vie plus sain et sûr. Il est quasiment impossible, par exemple, d'emmener ses enfants à l'école à pied ou à vélo. Le trajet est beaucoup trop dangereux.
La solution ? Un contournement
Pour délester leurs centres-villes, les maires des communes concernées militent depuis des années pour une voie de liaison intercommunale jumelant route, voie cyclable et voie pour les transports en commun. Un projet acté en 2018 qui devait entrer dans une phase opérationelle dans les prochains mois, mais la nouvelle municipalité ne le voit pas du même oeil.
Au début de l'été, elle a annoncé vouloir faire des études supplémentaires et attendre de voir comment va se déporter le trafic sur le futur GCO (Grand Contournement Ouest). Une façon d'enterrer la VLIO, selon les manifestants et les maires présents ce jeudi. "A l'aube 2022, la présidente (de l'Eurométropole, ndlr) Pia Imbs semble encore croire, ou plutôt vouloir faire croire au projet, alors que sa majorité écologique l'enterre officiellement" pouvait-on encore lire sur les tracts.
Au micro de notre équipe Pia Imbs, présidente de l'Eurométropole de Strasbourg confirme que le projet est à l'étude et en débat. Elle dit aussi également agir pour les maires des communes concernées en leur proposant des "solutions concrètes" à court terme : un contournement entre Wolfisheim et Eckbolsheim, une mise en place d'un sens unique dans les communes et des travaux de voierie. A plus long terme, la présidente estime qu'avant de se décider pour ou contre la VLIO, il faut réfléchir au type d'urbanisation souhaité et souhaitable sur les 150 ha "potentiellement urbanisable".