VIDEO. Deuil péri-natal : France 3 Grand Est remporte le prix du meilleur reportage d’actualité

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Le reportage est marqué entre autres par le témoignage d'une famille qui a perdu son enfant après 24 semaines de grossesse.
Attention, certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus fragiles. ©France Télévisions

Le 14 octobre 2022, France 3 Grand Est diffusait un reportage autour du difficile thème du deuil péri-natal. Un sujet poignant sur la perte de son enfant qui a été primé par la Circom, l'association européenne des télévisions régionales.

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Le reportage des journalistes de France 3 Grand Est Astrid Servent et David Meneu consacré au deuil péri-natal a remporté le prix du meilleur reportage d'actualité ce mercredi 26 avril 2023. Une récompense attribuée par la Circom, l'Association européenne des télévisions régionales.

Tout au long de ce reportage de 3 minutes et 10 secondes diffusé en octobre 2022, la douloureuse question du deuil périnatal est abordée. Avec comme plan d'ouverture une scène marquante : une sage-femme tenant dans ses bras le corps sans vie d'un bébé mort quelques heures plus tôt.

Astrid Servent se rappelle très bien du contexte de ce reportage qui a été tourné dans le cadre de la semaine consacré au deuil péri-natal. "En raison de l'empêchement d'une collègue, j'ai été propulsée dans le sujet du jour au lendemain."

Mettre ce sujet en images, un choix difficile

Un sujet parfois tabou que la journaliste a dû aborder d'une manière plus délicate qu'un reportage classique. "En arrivant dans le service avec mon collègue David Meneu, qui était à la caméra, on y allait vraiment avec des pincettes pour savoir ce qu'on pouvait filmer ou non."

C'est à ce moment qu'une infirmière annonce à l'équipe de tournage qu'il y a dans l'hôpital un bébé mort, né l'avant-veille. "Un immense blanc s'est créé autour de la table, se souvient Astrid Servent. Mais nous avons filmé cette scène qui en fera l'ouverture du sujet. Ce qui était important, c'était d'immortaliser le passage sur terre de ce bébé, aussi court soit-il."

L'infirmière nous avait prévenus que le soir, nous ne regarderions pas nos enfants de la même manière. Et elle avait raison.

Astrid Servent

Journaliste

La journaliste continue. "Nous sommes tous les deux parents avec David. Donc ce tournage s'est déroulé avec une certaine émotion. L'infirmière nous avait prévenus que le soir, nous ne regarderions pas nos enfants de la même manière. Et elle avait raison."

De son tournage, Astrid Servent se souvient de Loïc Bienvenot, ce papa endeuillé. "On a souvent l'habitude d'entendre la maman sur ce sujet. Leurs deux témoignages étaient très forts, mais j'ai trouvé important que le père prenne la parole."

Des professionnels de santé et des parents endeuillés

L'émotion a continué même après le reportage. "Pendant le montage avec Cécile Biehler, nos yeux étaient rouges à certains moments", termine Astrid Servent, qui a d'ailleurs écrit un article sur le sujet quelques jours plus tard.

Pendant ce reportage, l'équipe donne d'abord la parole à des professionnels du milieu hospitalier, qui doivent accompagner les parents dans cette épreuve. À commencer par Irène Schirmann, sage-femme coordinatrice aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg, qui prend en photo le nouveau-né décédé. "Ce sont des preuves de l'existence de ce bébé que nous n'imposons pas aux parents. Mais on les informe de leur existence", explique-t-elle.

Il existe un paradoxe, celui de parler de la mort au début de la vie.

Philippe Kuhn

Chef du service de néonatologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg

Dans les murs de l'hôpital de Hautepierre, 35 bébés meurent chaque année en moyenne. Les raisons sont multiples : mort in utero, fausse couche tardive ou interruption médicale de grossesse. Ensuite, les parents doivent gérer le deuil de leur enfant. Et sont pour cela accompagnés.

"Il existe un paradoxe, celui de parler de la mort au début de la vie, continue le professeur Philippe Kuhn, chef du service de néonatologie. Il y a un besoin d'écoute qui n'a sans doute pas eu suffisamment de réponses par le passé, avec une tendance à maintenir à distance ces questions, par tabou."

On a l'impression d'embêter les gens quand on raconte notre histoire.

Loïc Bienvenot

Père endeuillé

Le reportage se termine par le témoignage d'un couple qui en 2019 a perdu son enfant, Léon, après 24 semaines de grossesse. Ils reviennent sur l'isolement qu'ils ont connu pendant cette période douloureuse. "On a l'impression d'embêter les gens quand on raconte notre histoire", lance Loïc Bienvenot, le papa.

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