VIDEO. En voiture avec Sébastien Loeb : j'ai testé pour vous les sensations fortes du rallye

Invités par un partenaire du pilote alsacien, dix "copilotes d'un jour" ont la chance de monter aux côtés de Sébastien Loeb pour vivre une mini-spéciale de rallye sur les hauteurs de la vallée de la Bruche (Bas-Rhin). J'en faisais partie.

"Faire un reportage sur des passionnés de sport automobile tirés au sort pour rouler avec Sébastien Loeb, ça te dit? Il y a une place pour toi dans la voiture..." Un rêve pour les passionnés, pour moi, une occasion unique de vivre une expérience inédite. Et de pouvoir la raconter.

Je suis davantage une adepte du deux-roues qu'une fan de grosses cylindrées. Mais j'ai couvert avec plaisir il y a dix ans les cinq rallyes de France-Alsace (2010-2014), étapes du championnat du monde WRC. Vécu le 7e titre de champion du monde remporté en 2010 par l'Alsacien, chez lui à Haguenau, puis son 9e et dernier en 2012. Et découvert une ferveur de bord de routes équivalente à celle du Tour de France cycliste. Rencontré aussi des gens attachants, prêts à tout pour croiser la route de "Seb", l'idole de la discipline, que tous appellent ainsi, avec une admiration teintée d'affection.

Alors je mesure la chance qui m'est offerte. Un peu plus encore lorsque j'arrive sur le lieu du rendez-vous : le chemin de Stampoumont, petit hameau près de Ranrupt, sur les hauteurs de la vallée de la Bruche. Il fait beau et doux, la vue est belle et dégagée. Le Sébastien Loeb Racing, qui a pris en main l'organisation de l'événement à la demande de l'entreprise Vulcanet, partenaire du nonuple champion du monde WRC, a installé une tente pour accueillir ses invités du jour.

Et parmi eux, les plus chanceux, les 10 personnes qui monteront aux côtés de Loeb : 3 journalistes, 3 invités et 4 personnes tirées au sort suite à un jeu-concours. Alors que s'affairent les techniciens du pilote autour de la 306 maxi, la voiture de rallye la plus mythique de l'Alsacien, m'expliquent les connaisseurs, l'émotion et l'excitation sont déjà palpables.

J'ai l'impression d'avoir gagné au loto!

Rodolphe Kippelen, "copilote" d'un jour

"Seb" est arrivé en hélicoptère privé, comme souvent lorsqu'il participe à ce type d'événement. Il s'est posé juste à côté du départ de la "spéciale" où auront lieu les baptêmes. La route a été fermée pour l'occasion, des bénévoles assurent la sécurité, comme lors d'une vraie course. 

Pour le moment, le champion boit un café, salue la petite assemblée, discute avec son équipe. Les yeux brillent. "J'ai l'impression d'avoir gagné au loto, c'est indescriptible ce que je ressens", m'explique ce Colmarien, qui m'avoue, les larmes aux yeux, pleurer régulièrement de bonheur depuis qu'il a reçu le coup de fil l'informant qu'il faisait partie des "copilotes d'un jour" sélectionnés. Un autre est venu exprès de Montauban, "j'aurais parcouru les 750 bornes à pied s'il avait fallu!" Tous sont de vrais passionnés, bien sûr, suivent les sports automobiles à la télé, certains pilotent un peu, en circuit surtout.

Garder le café dans l'estomac

Alors je me laisse gagner par l'enthousiasme général. Et par une légère appréhension au bruit des accélérations du bolide qui montent jusqu'à nous alors que le champion reconnaît le tracé : un peu plus de deux kilomètres sur une route large de quelques mètres, en pleine forêt, que nous parcourrons en aller-retour.

Je serai la deuxième à monter dans le baquet du passager. J'enfile une combinaison et me surprend à avoir presque besoin de me concentrer un peu. Je ne serai pourtant qu'une simple passagère, pas besoin - et heureusement! - de lire des notes comme un vrai copilote. Et ce sera d'ailleurs l'une de mes grandes réflexions plus tard, dans la voiture : comment font-ils pour rester plongés dans les instructions à transmettre sans être malades?

Car c'est l'une de mes craintes : que mon estomac ne supporte pas d'être bringuebalé dans tous les sens et que je finisse pas regretter le café avalé dans la matinée. Mon prédécesseur dans le baquet, journaliste lui aussi, a l'air d'avoir bien supporté l'expérience. Tant mieux.

Je mets mon casque, m'assois dans le siège, auquel on m'attache très étroitement. La ceinture me serre, mon casque assourdit les bruits, même ceux du moteur. Quelques photos souvenirs et j'entends une voix dans mon casque. Je mets un moment à réaliser que c'est Sébastien Loeb qui essaye de vérifier que nous sommes bien connectés par micros et oreillettes. "Tu m'entends? Parfois ils oublient de mettre le son..."

Je l'entends parfaitement, me présente rapidement, et nous voilà prêts au départ. La première accélération est réellement vertigineuse. Mes mains se resserrent, arrimées au siège, où j'ai naturellement trouvé un point d'ancrage pour éviter de valdinguer de part et d'autre de l'arceau de sécurité qui m'entoure.

Moi qui m'interrogeais sur les sensations que j'allais ressentir, je suis servie d'entrée. "Ah oui quand même" est la première pensée qui me vient, et que je n'exprime pas à voix haute. Je m'abstiens longtemps de parler, voulant éviter de troubler le pilote, lui qui pourtant est évidemment habitué aux indications permanentes de son copilote.

Les virages s'enchaînent. A gauche, côté pilote, un ravin. A ma droite, les arbres défilent. J'ai le temps de voir quelques personnes postées au bord de la route pour assurer la sécurité et prendre quelques photos. Je m'habitue presque à la vitesse, prend le temps de remarquer que Loeb fait travailler en permanence sa boîte séquentielle, freine et réaccélère. Ma tête ballote, mais finalement moins que je ne le craignais.

Pointes de vitesse à 170 km/h

Je prends de mieux en mieux la mesure de ce qui m'entoure que voilà déjà la fin du parcours. Demi-tour dans un dérapage contrôlé, et nous voilà repartis plein pots dans la montée. J'ose mes premiers mots. "On monte à combien là?" "On peut passer les 170-180... J'essaye de mémoriser le tracé encore, je commence à prendre vraiment mes marques". C'est le 4e passage de la matinée pour le champion sur une route dont il me dit ne pas vraiment se souvenir. "Il semblerait que nous l'ayons empruntée lors du rallye 2010, mais je ne peux pas toutes me les rappeler..."

Il faut dire qu'il en connaît quelques-unes dans le coin, lui, l'enfant du pays, qui me dira, plus tard, venu le moment de l'interview "officielle" en fin de matinée, que le plaisir de rouler ici reste intact. "Cela faisait un an que je n'avais pas rouler la 306, j'aime revenir à ces sensations... Le rallye, c'est ce que j'ai fait toute ma vie, j'aime ça...

Partager ce plaisir avec des gens dont je sais qu'ils vivent un moment exceptionnel, c'est sympa pour moi aussi

Sébastien Loeb, nonuple champion du monde de rallye WRC

La montée se poursuit à une allure qui me semble encore plus rapide qu'à l'aller. Peut-être parce que cette fois, je suis côté ravin? En tout cas, je n'ai pas peur. Et mon estomac tient le coup, ouf. Les derniers virages sont là, j'ai la sensation d'avoir pleinement observé, profité. Les quelque quatre minutes de cette toute petite spéciale m'ont semblé durer suffisamment longtemps pour que je savoure l'instant. 

J'ai roulé avec un nonuple champion du monde des rallyes. Je ne suis certes pas assez connaisseuse pour, à l'instar de certains autres privilégies du jour, avoir su mesurer la formidable mécanique de cette voiture. Mais j'ai évidemment apprécié l'incroyable dextérité du pilote.

Sa proximité aussi avec ses fans. Il vient d'enchaîner une douzaine de passages à 170 km/h dans la forêt, la routine certes, mais il prend ensuite le temps de signer des autographes, faire des photos, écouter, répondre aux questions. Il fait le job, oui, les relations publiques en font partie. Mais lorsqu'il nous dit qu'il y prend plaisir, on veut bien le croire. Et il nous en a offert un immense en partage.

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