VIDEO. Trains régionaux : peut-être bientôt une version française de l'abonnement allemand illimité à tarif unique

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Depuis le 1er mai dernier, l'Allemagne a son pass transports en commun illimités. Il rencontre un grand succès : pour 49 euros par mois, les déplacements en train régional, tram, métro et bus sont à volonté. Les usagers se pressent, mais les entreprises de transport se montrent un peu inquiètes et recensent des pertes. ©France Télévisions / France 3 Grand Est

Emmanuel Macron s'est dit "favorable" à un pass illimité trains régionaux, chez HugoDecrypte, lundi 4 septembre. Le président de la République souhaite qu'il permette des voyages à volonté, dans les régions volontaires. Comme en Allemagne, où ce titre permet de prendre tous les transports en commun du pays, pour 49 euros par mois. Est-ce faisable en France ?

Connaissez-vous le Deutschlandticket ? En allemand, cela signifie "le ticket pour l'Allemagne". Comme son nom ne l'indique pas, c'est un abonnement de 49 euros par mois, qui permet de voyager en illimité dans tous les transports régionaux et locaux de ce pays. Depuis le 1er mai 2023, les Allemands peuvent donc voyager à volonté dans tous les trains régionaux, les tramways, les métros et les bus.

L'Allemagne l'a mis en place, pour promouvoir les transports moins polluants. Depuis, il connaît un grand succès. À Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), par exemple, deux tiers des usagers ont abandonné leur carte régionale au profit de cet abonnement. L'idée fait des émules, chez nous. Le 4 septembre, le président de la République a demandé à Clément Beaune, le ministre des Transports, d'étudier l'idée. La France peut-elle franchir à son tour le pas du pass trains régionaux illimités ? Éclairage.

Des solutions déjà en place à l'échelle locale ou interdépartementale

À première vue, la mise en place d'un dispositif semble possible. Le président de la République a évoqué, dans son interview avec Hugo Travers (HugoDecrypte), une mise en place dans les "régions volontaires". Si vous vous déplacez souvent à Strasbourg (Bas-Rhin), vous aurez remarqué que des solutions de transports illimités existent déjà. La CTS vend par exemple des formules journalières et des abonnements, qui permettent de prendre les bus et cars, en trams, les trains régionaux (TER Grand Est), comme bon vous semble.

En clair, avec ces titres actuels, il est possible d'aller dans l'Eurométropole, mais aussi dans le département et même de franchir la frontière avec l'Allemagne. S'il est impossible de dire pour l'instant si la région Grand Est sera une région "volontaire", ces pass illimités à Strasbourg donnent déjà une idée de la faisabilité de cette idée au plus près de nous.

À l'autre bout de la France, dans la région Occitanie, les instances ont mis en place ce même type d'abonnement sans restriction. Dans cette région du sud, le pass est cette fois mensuel, mais ne concerne que les moins de 26 ans. Selon la formule choisie, les utilisateurs peuvent accéder aux réseaux de transports urbains (bus, trams), aux trains régionaux et même aux trains Intercités (les anciens trains Corail). Pour ces derniers, seuls certains parcours définis sont autorisés.

Des difficultés possibles en régions et chez les transporteurs

Avec le pass illimité, le gouvernement allemand s'est donné pour mission de faire la promotion des transports moins polluants. C'est l'État central et ses régions (les Lander) qui financent ce dispositif. Une bonne idée, sauf que chez nos voisins, les compagnies de transports sont inquiètes. Elles recensent des pertes. À tel point que l'Etat a dû promettre de compenser ces déficits en leur donnant 3 milliards d'euros. Dans ce cas, comment ne pas penser qu'une telle situation n'est pas impossible en France ?

Certaines régions s'alarment déjà. Comme dans les Hauts-de-France : "Je dis au président de la République banco ! Mais c'est votre idée et vous la financez", a indiqué Franck Dhersin sur la radio franceinfo. Pour le vice-président de région, chargé des mobilités, un passe annuel réduirait les recettes en régions. Il obligerait aussi à acheter plus de trains, car la fréquentation augmenterait forcément.

Plus près de nous, à l'ouest, l'argent manque aussi en Île-de-France. À tel point que certains prolongements de lignes de trains régionaux sont en difficulté. La présidente de la région, Valérie Pécresse, avait même menacé de ne pas ouvrir ces nouvelles lignes, sans ces financements. Dans ce même territoire, le prix du pass Navigo, qui permet déjà des déplacements illimités en région (dans les transports urbains), a même augmenté de près de 10 euros (NDLR : près de 75 euros/mois en 2022, puis 84 euros/mois, en 2023).

Le président restreignait ce pass aux "régions volontaires", dans son entrevue. Pour autant, si ce pass trains régionaux illimités devait au contraire concerner tout le territoire, il exige au moins que toutes les régions soient dans une situation financière qui le permette. Ce qui n'est pas toujours le cas, pour l'instant.

(Avec AFP)

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