Ses sculptures d'animaux font de Jacques Wetterer un artiste hors pair. Depuis une quinzaine d’années, il parcourt les zoos et parcs animaliers d’Europe, pour y observer et photographier les animaux. Il en fait des centaines de photos puis les sculpte. Rencontre avec un sculpteur hyperréaliste.
La méthode mise au point par Jacques Wetterer pour reproduire les animaux est bluffante. Pour atteindre l'hyperréalisme qui distingue ses sculptures, il passe d'abord des heures et même des jours dans les zoos et parcs animaliers dans toute l'Europe.
Il y observe les animaux qu'il a décidé de reproduire et les photographies sous tous les angles. Pour son buste de gorille, en taille réelle, il a passé deux jours entiers devant la vitre derrière laquelle évoluait le primate.
"Il fallait que j'attende qu'il soit face à moi et ouvre grand sa gueule pour obtenir la photo que je voulais faire."
Les yeux sont réalisés par un prothésiste oculaire. Mais tout le reste est son affaire. Le poitrail du gorille est recouvert de cuir et ses poils sont réalisés à partir de perruques.
Chez ses éléphants et rhinocéros en bronze, terre ou résine, la peau est impressionnante. Sillons ou crevasses parcourent leur épaisseur comme en vrai. Des mois de travail pour chaque animal.
"Comme je reproduis centimètre carré par centimètre carré, il me faut beaucoup d'informations. Il faut que je puisse zoomer dans l'image, et à partir de là je fais du micro-modelage."
Mais c'est son hippopotame, grandeur nature, qui détient le record absolu en heures de travail.
" J'ai travaillé sur cet hippopotame tous les jours, pendant un an."
Jacques Wetterer, sculpteur animalier hyperréaliste
Des centaines de bols de terre de potier à préparer et à appliquer, une dentition en céramique et en résine, parfaitement identique à celle de l'hippopotame, dont il a pris des milliers de photos. Dans la gueule, même la salive est présente, "comme sur le vrai" précise Jacques Wetterer.
Trois jours de montée en puissance pour une cuisson à plus de 1000 degrés et trois jours de refroidissement pour un poids total de 230 kilos. La tête de l'hippo à elle seule pèse 160 kilos.
"Cette œuvre doit montrer tout ce dont je suis capable dans le domaine de la sculpture animalière hyperréaliste."
"Je voulais surtout aussi montrer la beauté du monde animal et faire en sorte que les gens prennent conscience qu'il faut préserver ce qui reste encore comme patrimoine naturel. Et que nos petits-enfants puissent encore voir des animaux sauvages en liberté et pas seulement au zoo."
Ses œuvres, qui lui ont rapporté des prix prestigieux à travers le monde, ont, de par les matériaux utilisés, un coût très élevé. Mais chaque acquéreur détient alors une pièce d’exception, puisque chacune est absolument unique.
Jacques Wetterer expose en Alsace, à Obernai, jusqu'à la fin du mois de septembre, dans la galerie Goralsky, près du centre-ville.