Des contrôles complémentaires doivent être menés sur un générateur de vapeur du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fessenheim pour vérifier que les anomalies découvertes à l'usine du Creusot d'Areva n'ont pas de conséquence sur la sûreté des équipements, a expliqué lundi l'ASN.
Sur 80 irrégularités de natures très diverses identifiées dans les dossiers de fabrication d'Areva concernant des équipements de douze centrales nucléaires en exploitation, une seule irrégularité "n'est pas encore complètement caractérisée et concerne un générateur de vapeur du réacteur n°2 de la centrale de Fessenheim", a indiqué Pierre Bois, chef de la division de Strasbourg de l'Autorité de Sûreté nucléaire, lors d'une première réunion publique de la Commission locale d'information et de surveillance de la centrale de Fessenheim (Clis).
M. Bois a souligné que le réacteur ne redémarrerait pas tant que toutes les vérifications concernant les exigences de sûreté n'auraient pas été menées, alors que ce réacteur est arrêté depuis le 13 juin. "Nous souhaitons faire des mesures complémentaires, c'est notre vision d'exploitant responsable", a dit le directeur de la centrale, Marc Simon-Jean. "L'exploitant est un donneur d'ordres, il a la charge du contrôle de la fabrication et de la qualité. Cela fait longtemps que ce générateur de vapeur est installé: qu'a fait EDF pour le contrôle de la qualité?", s'est interrogé Jean-Paul Lacôte, l'un des représentants des associations de défense de l'environnement au sein de la Clis.
Des salariés de la centrale, des habitants de Fessenheim et des environs, y compris des communes allemandes voisines, ainsi que des militants demandant la fermeture de la doyenne des centrales nucléaires françaises assistaient à cette réunion publique, ponctuée par des huées et des applaudissements. Fin avril, Areva avait annoncé que des "anomalies" avaient été détectées dans le suivi des processus de fabrication d'équipements au sein de son usine du Creusot. Elles ont été trouvées dans le cadre d'un audit qualité lancé en 2015 après la découverte d'un défaut dans la composition de l'acier de la cuve du réacteur EPR.
Interrogé sur la probabilité que la demande d'abrogation de l'autorisation d'exploiter la centrale de Fessenheim soit déposée avant la fin du mois de juin, le président de la Clis, Michel Habig, a expliqué ne pas avoir d'informations, alors que cette fermeture est une promesse de François Hollande. "On attend, la décision ne se prend pas à la Clis", a-t-il dit.