Axé autour des photos d'animaux et de nature, le festival international de Montier-en-Der sensibilise aussi le jeune public à préserver la faune et de la flore. Sous le chapiteau jeunesse, quiz, maquettes et jeux interactifs leur apprennent à déceler certaines richesses cachées de la nature.
Depuis jeudi 16 novembre, le village de Montier-en-Der s'est peuplé d'appareils photos imposants, de pantalons en treillis et de chaussures de randonnée. De nombreux photographes déambulent dans les allées du festival international de photo animalière et de nature, mais aussi beaucoup de groupes scolaires.Sur 45 000 visiteurs environ, 4000 élèves sont présents chaque année à Montier-en-Der. "Nous accueillons des groupes scolaires venant de toute la Haute-Marne, mais aussi dans toute l'ex région Champagne-Ardenne, voire de la Meuse, indique Émilie Gallois, en charge de la communication du festival. Certains découvrent en semaine avec leur classe et reviennent avec leurs parents le week-end."
C'est exactement ce qu'ont fait Nolan et Théo. Les deux frères, scolarisés à Montier-en-Der, ont demandé à revenir le weekend malgré deux précédentes visites avec l'école. Leur maman les accompagne. "Ce que j'ai vraiment aimé, c'est différencier les grains de céréales : maïs, avoine, orge... énumère Nolan, 8 ans. Mais aussi observer les insectes qui se cachent dans les mares avec le microscope!"
Déceler des richesses cachées
"Ce n'est pas un microscope, mais une loupe reliée à un écran," corrige Mathieu, sur le stand de la CPIE Pays de Soulaines (Aube), à quelques mètres de là. Ici trônent des figurines de poissons, des photos de rivières et la fameuse loupe, entourées de petites boîtes de pétri. "Grâce à elle, nous leur faisons découvrir les habitants des mares, des libellules, des poissons, des invertébrés, des mollusques," souligne le chargé d'études.De nombreux exposants locaux liés à l'environnement, comme le centre de Pays de Soulaine (CPIE est un label signifiant "centre permanent d'initiative pour l'environnement"), utilisent volontiers la maquette, la photo, le questionnaire pour susciter l'intérêt de l'enfant sur les questions de préservation des espèces animales et végétales. Le but? "Leur présenter cette faune et cette flore, puis les amener à l'observer et à la préserver," résume Mathieu.
Outre le concours de photo et les nombreuses exposition, le festival international de photo animalière et de nature de Montier-en-Der possède un pan entier dédié à la réflexion autour de l'écologie. Animateurs de conférences comme exposants sont animés par la transmission, que ce soit des techniques photographiques que sur les questions d'environnement. Les plus jeunes apprennent ne ne pas écraser ce qui leur semble banal, mais de l'observer attentivement afin d'y déceler une richesse. Soit une partie du travail d'un photographe naturaliste.
L'"atelier mare" semble avoir fait son effet sur Nolan. "C'est un endroit idéal pour leur faire découvrir différents aspects de la nature, observe sa maman, qui entame là sa troisième édition du festival photo. Au contact de ces professionnels, la découverte est bien plus concrète pour eux. Ce n'est pas moi qui vais leur apprendre des choses aussi précises concernant la biologie !" plaisante-t-elle.
Transmettre l'amour de la nature
La maman de Loan, 5 ans, est du même avis. Résidant près de Vitry-le-François (Marne), elle connaît très bien l'événement et s'y rend tous les ans en famille. Les ateliers du festival enseignent à sa fille "le respect de la nature et sa préservation," souligne Linda, soient des valeurs qui lui sont importantes."C'est une très bonne manière que de leur faire découvrir la nature, constate Francis, photographe amateur, alors que ses petits-enfants réalisent des collages avec des élements naturels au stand du centre d'Auberive (sud de la Haute-Marne). Accompagné de sa femme, avec qui il arpente le festival depuis trois ans, il ont passé l'après-midi avec eux dans le chapiteau jeunesse. Le cadet, Romain, s'est récemment découvert une passion pour la photographie. "Il fait de très bonnes photos pour son âge, observe le grand-père barisien, fier. J'espère qu'un jour il sera un grand photographe!"
Récompensée par le concours de Montier-en-Der le samedi 18 novembre, la photographe Nathalie Courau-Roudier a justement souhaité prononcer quelques mots à l'attention des jeunes générations. "En tant que parent, on ne réussit pas toujours tous, signale celle qui remporté le prix de la meilleure photo de mammifère en compagnie de sa fille. Mais ce festival, c'est la possibilité de partager et de transmettre cet amour de la nature à nos enfants. En espérant qu'il le partagent à leur tour."