Ses anciens propriétaires, installés à Villers-Semeuse, près de Charleville-Mézières avaient adopté le petit chien. Mais le couple l'avait enfermé pendant 9 ans. Une maltraitance intolérable pour l'association de protection des animaux. Le tribunal a prononcé une peine de 550 euros d'amende.
C'est une affaire de maltraitance animale qui a ému toutes les Ardennes, et même bien au-delà. "L'ancienne propriétaire du petit chien est condamnée mais la peine n'est pas suffisante à mes yeux," explique Sabine, la présidente de la Ligue dans l'intérêt de la société et de l'animal (LISA). Le tribunal de police de Charleville-Mézières l'a condamnée à 550 euros d'amende, 600 euros de dommages et intérêts et 300 euros supplémentaires. Mais "pas le plus important," ajoute Sabine. "Elle peut toujours avoir un animal chez elle". Pas d'interdiction.
Cela me désole qu'elle puisse toujours garder un animal. C'est ma grande déception. Car son comportement avait été d'une grande cruauté.
- Sabine, présidente de LISA
Le petit chien a vécu séquestré dans le pavillon de ses propriétaires à Villers-Semeuse, près de Charleville-Mézières pendant 9 ans. Ils l'avaient même enfermé dans le noir au sous-sol. "Il dévorait tout à la maison, il rongeait le bois," s'était exclamé à la barre la prévenue lors du procès au tribunal de police. C'est pour cela, qu'elle et son mari à l'époque, avaient décidé de le laisser dans la cave. Un procès qui s'est tenu le 18 décembre 2019. Procès mémorable au cours duquel on a appris que le petit Yorkshire portait sur lui environ trois kilos de poils emmêlés lorsqu'il a été retrouvé et qu'il était presque aveugle. A la barre, l'ancienne maîtresse avait expliqué "qu'elle n'avait pas pu soigner correctement son chien à cause de ses faibles revenus."
L'enquête a révélé bien des atrocités. "Ce petit chien, croisé avec un Yorkshire vivait dans le noir au milieu de ses excréments," confirme la Ligue dans l'intérêt de la société et de l'animal (LISA). "Ces poils étaient complètement emmelés et collés," se souvient Sabine, la présidente de l'Association, "cela formait des dreadlocks sur tout son corps". C'est pourquoi après son toilettage et une bonne tonte, l'association a décidé de rebaptiser le chien qui s'appelait Rex. Il s'appelle désormais Bob, en référence à Bob Marley et sa coiffure.
Le chien est maintenant "heureux" et "entre de bonnes mains"
Deux ans après, le sauvetage de Bob reste un souvenir douloureux pour les membres de cette association. Mais le chien va bien. Désormais, le miraculé vit avec une retraitée dans le nord de la France. "Il est heureux avec cette dame. Elle en prend soin, on a des photos tous les jours. On le voit dans son petit panier, son petit manteau, toiletté, c'est grâce à cela qu'on continue et qu'on lutte contre la misère animale."Le jugement est conforme à ce que le parquet avait requis, 550 euros à l'encontre de l'ancienne popriétaire. Mais le procureur n'a donc pas été suivi dans l'interdiction de posséder un animal pendant 5 ans. "C'est pourquoi on va avec notre avocat faire appel," termine Sabine, "ce n'est vraiment pas normal, le procès aurait déjà dû se tenir au tribunal correctionnel. On retournera donc devant la justice."