PATRIMOINE. Unique en France, le pressoir de Margy a réuni les amateurs de jus de pommes pressées à l’ancienne

A Viel-Saint-Remy, dans les Ardennes, un outil mis au point par Léonard de Vinci attire, ce dimanche 16 octobre au hameau de Margy, les curieux et les gourmands. Le pressoir, toujours fonctionnel, produit un jus de pommes au goût sans pareil.

Cela faisait trois ans que le vieux pressoir n’avait pas tourné, à cause du Covid. Mais ce dimanche 16 octobre 2022, malgré les difficultés à s’approvisionner en carburant, les visiteurs sont venus en nombre voir couler le jus de pommes de ce pressoir unique en France, installé dans le hameau de Margy, à Viel-Saint-Remy.

Les Ardennais en sont fiers car cet outil exceptionnel, construit au XVIIème siècle, a été mis au point par un génie. Il est en effet sorti de l’imagination de Léonard de Vinci. Il est unique car il réunit dans un même lieu la table de presse, le broyeur et le manège.

On forme des jeunes pour qu'ils sachent utiliser le pressoir avec les méthodes des anciens.

Frédéric Durand, président de l'association du Pressoir de Margy

Fait de bois de châtaigner, pour éloigner les insectes, de corde, de paille, il est actionné par un cheval de trait, un solide Ardennais naturellement. On y empile les pommes sur la paille, sans coffrage. Après quelques tours de l’équidé, le jus se met alors à couler. Cette année, c’est Idéfix qui a entraîné la vieille machine. 

Une première pour Idéfix

Il n’a que quatre ans, mais ce jeune cheval qui a déjà été utilisé pour des promenades en calèche, est très prometteur. "Il est volontaire", explique Patrick Deloche qui est éleveur de chevaux de trait. Idéfix, il l’éduque pour travailler au sol, dans les vignes. "Il y a une forte demande", assure-t-il. Pour sa première fois au pressoir, Idéfix est docile. Il se plie bien aux consignes. Pour l’équiper, il a fallu retrouver un collier à l’ancienne, le restaurer.

En fait, rien de surprenant car l’association du Pressoir de Margy a à cœur de préserver et de sauver ce patrimoine, dans les crêtes préardennaises. Frédéric Durand, son président explique : "On forme des jeunes pour qu’ils sachent utiliser le pressoir avec les méthodes des anciens". 

Objectif 2.000 litres de jus

Pour réaliser l’opération, l’association a noué un partenariat avec les vergers Courtois, à Suzanne, ainsi qu’avec la ferme de la Hesse à Novion-Porcien pour la paille. Quatre tonnes de pommes ont été amenées au pressoir, avec pour objectif d’en tirer 2.000 litres de jus. 

Parmi les visiteurs qui viennent du département, mais aussi de Belgique et du Luxembourg, il y a des habitués. Des dégustations sont organisées, mais : "Le jus de pommes, on l’achète sans goûter. On fait confiance", disent-ils. "On est venus plusieurs fois déjà. C’est toujours super. On passe un bon moment et les explications sont très intéressantes", ajoute une fidèle qui repart avec plusieurs bouteilles. "Il est excellent, et c’est naturel", poursuit-t-elle.

Enfin, en plus des amateurs de jus de pommes, il y a tous ceux qui aiment chiner. La manifestation s’accompagne d’une brocante. 75 à 80% des brocanteurs y reviennent régulièrement. C’est le signe que la fête du pressoir est un bel évènement.

 

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