Trois associations de maires des Ardennes demandent à "participer activement et rapidement" à la campagne de vaccination qui démarre le 4 janvier dans le département. Un manifeste a été rédigé et doit être envoyé au préfet.
"Que l'on puisse accélérer et avancer, car cette épidémie nous inquiète." Les mots de Régis Depaix, président de l'association des maires et présidents d'intercommunalités des Ardennes, résument le message que les édiles ardennais souhaitent adresser à l'État.
Dans un manifeste, daté du 31 décembre 2020, trois associations représentatives des maires (Unimair, Amda, Amrf), demandent aux autorités de décentraliser le déploiement de la campagne de vaccination. Un formulaire a été envoyé à tous les élus du département qui souhaiteraient "participer à ce manifeste", avant de le faire parvenir au préfet.
Régis Depaix pointe du doigt la lenteur du gouvernement à immuniser sa population : "Quand on voit les résultats des vaccinations en France, par rapport à d'autres pays, on se dit que les collectivités peuvent apporter quelque chose pour vite retrouver nos libertés."
— Erik Pilardeau (@ErikPilardeau) January 2, 2021
Un retard à l'allumage traduit en chiffres. Lancée le 27 décembre, la stratégie de la France a, pour le moment, permis d'administrer quelque 322 doses (au 1er janvier), contre 944 539 pour le Royaume-Uni, en tête du classement européen. "Soyez rassurés. La campagne vaccinale va bientôt prendre de l'ampleur", tweetait Olivier Véran, ministre de la Santé, le 31 décembre, en réponse aux inquiétudes.
Une aide logistique
Dans les Ardennes, la campagne de vaccination devrait démarrer le lundi 4 janvier. Les Ehpad et leurs soignants seront les premiers destinataires, en accord avec la stratégie nationale. Toutefois, Régis Depaix s'interroge : "Ne pouvons-nous pas démarrer une autre campagne en parallèle, tout en continuant cette stratégie-là ? Nous pourrions faire en sorte de vacciner davantage ceux qui font circuler le virus, notamment les jeunes, les responsables d'entreprise, les personnes qui travaillent..."
Pour se faire, les maires seraient prêts à apporter une aide logistique. Concrètement, ils mettraient à disposition "des équipements publics comme les gymnases, salles polyvalentes ou encore maisons de santé" afin de vacciner plus largement. "Comme on l'a fait pour la campagne de tests", explique Régis Depaix.
Couvre-feu à 18h : pas suffisant selon les maires
"Aujourd'hui, la vaccination représente le principal atout et espoir pour protéger l'ensemble de notre population", rappellent les représentants des maires ardennais dans le manifeste. Ces derniers s'inquiètent de la résurgence de l'épidémie dans leur territoire. S'ils font partie des quinze départements à avancer le couvre-feu à 18 heures depuis le 2 janvier, les édiles restent dubitatifs quant aux effets de cette mesure.
Par ailleurs, Régis Depaix fait savoir qu'une seconde campagne massive de tests, dans les gymnases, les salles polyvalentes ou autres, sera réalisée au sein de la communauté de communes Vallées et Plateau d’Ardenne d'ici le "11 janvier", et sera probablement étendue par la suite à tout le département.