Xavier Gougelet a été reconnu coupable d'assassinat sur Mickaël Labonne et de tentatives d'assassinats sur sa compagne et ses deux enfants, ce samedi 18 janvier, à la cour d'assises des Ardennes. Il a fait appel de cette condamnation, niant avoir voulu tuer les deux petits.

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Deux couteaux, une scie, un sécateur et un scalpel. C'est ce dont disposait Xavier Gougelet, jugé à la cour d'assises des Ardennes entre le 13 et le 18 janvier, le jour où il a tué Mickaël Labonne à Lumes. Durant une semaine, témoins et experts sont passés à la barre, témoignant de l'atrocité des actes commis par l'Ardennais de 37 ans. Il a finalement été reconnu coupable d'assassinat sur Mickaël Labonne et de tentatives d'assassinats sur Emilie Laillier, la compagne de la victime, ainsi que sur leurs deux enfants. 

L'atrocité du crime

L'enjeu du procès était de comprendre ce qui a motivé l'accusé le 12 avril 2016 à Lumes. Ce jour-là, il s'est présenté au domicile de son ex compagne armé de son attirail. Vraisemblablement jaloux, l'individu n'avait pas accepté que son ex-compagne ait pu refaire sa vie. Aux enquêteurs après le drame, il a déclaré sa volonté de faire une "boucherie" et de la jeune femme de "la viande hachée".

A l'arrivée de Xavier Gougelet, c'est le nouveau compagnon d'Emilie Laillier qui s'est interposé, Mickaël Labonne et qui a reçu plusieurs dizaines de coups de couteaux et de sécateur, entraînant son décès. Au total, ce sont 39 plaies qui ont été relevées sur le corps et du sang sur 172 "sites" pour emprunter le lexique des experts de l'Institut de recherche en criminologie de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Pontoise.

Il est rare de voir une scène de crime avec autant de sang. En général, on recense entre 20 et 60 sites ensanglantés. Là, il y en avait 172.
- L'expert de l'IRCGN , lors de son audition à la cour d'assises des Ardennes.

Xavier Gougelet a également coupé un doigt de Mickaël Labonne. Dans un tweet le jour de l'audience, notre reporter rapporte : "Xavier Gougelet se serait également félicité d’avoir sectionné un pouce de la victime au sécateur : 'Il ne pourra plus jouer à la PlayStation...'"
 
Plusieurs voisins ont également témoigné de la violence à laquelle ils ont assisté. L'un d'eux a vu l'accusé avec "un couteau et était couvert de sang". Apercevant le voisin, Xavier Gougelet aurait lancé ce jour-là : "Je vais finir ce que j'ai commencé, je vais les achever." Un autre voisin est intervenu pour aider la femme et les enfants de Mickaël Labonne, à franchir un grillage pour se sauver. "Ils étaient en état de choc et avaient peur." Xavier Gougelet est resté impassible.

Au juge d’instruction, l'accusé avait expliqué avoir voulu "faire du sale, une dinguerie, des choses qui font peur aux gens"

Experts et intervenants marqués à vie

Le choc, l'horreur, du "sang partout", "l'une des pires scènes d'horreur de leur carrière". Lors du deuxième jour de procès, personnel de secours, médecin urgentiste ou gendarmes… tous ceux qui ont eu à pénétrer dans la maison de Lumes ont eu la même réponse, le même sentiment, au moment où ils ont été interrogés. Une scène macabre à laquelle Emilie n'a pas eu à assister en 2016. Mais lors de l'audience ce mardi 14 janvier, à l'énoncé des sévices subis par son compagnon a enduré ce jour-là, elle n'a pas pu retenir ses larmes.

Ça fait quatre ans qu'on ne me dit rien, qu'on m'a préservée de tout ça. Mais d'entendre ça, de ce dont est capable un être humain, ça fait du mal. Je l'ai toujours dit. Je ne le croyais pas du tout capable de faire des choses pareilles. Mais maintenant que j'en ai la preuve, je le vois comme un monstre… enfin, je ne vois pas de mot pour le définir sans être méchante.
-Emilie Laillier, compagne de Mickaël Labonne et ex-compagne de Xavier Gougelet.

"Personnel de secours, médecins urgentistes se sont aussi succédés à la barre. Tous avouent avoir été choqués par les innombrables traces de sang sur la scène de crime ainsi que par l’état de la victime : 'Il était encore vivant au moment des tortures...'", rapporte notre journaliste présent à l'audience.
Dans un résumé détaillé, l'Union relève des passages d'audience qui font froid dans le dos. Celui d'un pompier volontaire, intervenant le jours des faits : "Je ne souhaite cette intervention à aucun sapeur-pompier. (...) C'était un vrai film d'horreur. C'était atroce ! On voyait les os de la main gauche, il avait le pouce coupé." Le même jour, le médecin du Samu de Sedan qui a déclaré le décès du père de famille témoigne : "En 32 ans, je n'avais jamais vu autant de sang. La victime était vidée de son sang. Elle était en état de mort. (...) Cela a été l'intervention la plus traumatisante pour moi en 32 ans de carrière."

Un constat partagé par un des trois gendarmes qui se sont constitués parties civiles auprès d'Emilie Laillier. "C'est la pire interpellation de ma carrière", a-t-il déclaré à la présidente.


Xavier Gougelet déjà condamné pour violences conjugales

Xavier Gougelet avait déjà été condamné pour violences conjugales avant ce 12 avril 2016, avec au total, quatre mentions dans son casier judiciaire. Il a également était incarcéré en 2013 pour violences conjugales contre Emilie Laillier, rapporte l'Union. A la barre, ses ex-compagnes le décrivent comme "possessif et ne supportant pas être quitté". Il avait fait des recherches sur Internet avant les faits pour se procurer un scalpel et une arme à feu et se rendait sur les profils de son ex-petite amie sur différents réseaux sociaux.

Pour les psychiatre et psychologues, l'accusé présente une importante dangerosité criminologique, et un risque important de récidive car "il n'a plus rien à perdre". Il est dépeint comme déterminé et paranoïaque, ne supportant pas la frustration, ayant "des traits de perversité, de psychorigidité et d'instabilité". Aucune anomalie mentale ou trouble du comportement ne pourrait l'exonérer de sa responsabilité pénale.
 

Cinq heures et demi de délibérations

En tout, il aura fallu plus de cinq heures aux jurés pour délibérer. En tout, ils devaient répondre à 16 questions, dont 9 portant sur l'intention de tuer ou non la famille lumichonne, ainsi que la préméditation de ses actes. Le reste des questions concernait sa rébellion contre les trois gendarmes lors de l'intervention. 
 
Finalement condamné à la plus lourde peine possible en France, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté et de 8 ans de suivi socio-judiciaire, Xavier Gougelet a fait appel de la condamnation. Le nouveau procès aura lieu à la cour d'appel de Reims ou de Troyes.
 
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