La députée LR des Ardennes, Bérengère Poletti, a annoncé ce 24 février qu'elle ne se représenterait pas. Elle revient sur 20 ans de politique, dans un contexte qui a largement évolué.
Près de 30 ans en politique et bientôt une page qui se tourne. Conseillère régionale de Champagne-Ardenne, conseillère départementale, mais surtout députée des Ardennes pendant vingt ans, Bérengère Poletti (62 ans) a officialisé la fin de sa vie politique ce jeudi 24 février. Elle arrêtera la politique à la fin de son mandat en juin 2022. Les élections législatives ont lieu les 12 et 19 juin. Et s'en est expliquée en direct dans le 19/20 sur France 3 Champagne-Ardenne. Baptiste Galmiche l'a interrogée sur les raisons de cette annonce.
Pourquoi est-ce que vous avez pris cette décision ?
Bérengère Poletti : Je pense que au bout de 27 ans d'implication dans la vie politique, il faut savoir tourner la page et passer à autre chose. Il y a eu plusieurs phases dans ma vie professionnelle : une première ou j'ai été sage femme. J'ai adoré mon métier de sage femme et ensuite la vie politique s'est présentée à moi. Je m'y suis beaucoup investie, beaucoup dans le sens de la proximité.
Vous en avez marre ?
Pas du tout. Je ne veux pas partir à un moment où j'en ai marre. Je veux partir au bon moment pour faire autre chose, alors que j'ai encore plein d'envie, plein de dynamisme. Je pense que j'ai fait deux mandats dans la majorité, deux dans l'opposition et que le moment est venu de passer la main.
Vous avez préparé votre succession ?
Bérengère Poletti Tout à fait. J'ai demandé à Pascale Gaillot, qui est conseillère régionale et si ça l'intéressait, de me succéder. Elle a dit oui. Et donc, actuellement, nos deux partis politiques (LR et UDI) sont en train de travailler à un accord national qui se concrétisera dans les semaines qui viennent.
Vous arrêtez donc la politique? Quels sont vos meilleurs et vos plus mauvais souvenirs de votre mandature?
Bérengère Poletti : Oui, parce que je me suis investie sur beaucoup de sujets, y compris dans le département. Alors je me souviens d'un déplacement en voiture. J'ai eu la chance d'être ramenée à l'Assemblée nationale par Simone Veil et donc je fais un déplacement assez long avec elle. J'étais très impressionnée parce que c'est un modèle. Je me souviens d'avoir invité Nicolas Sarkozy dans le département des Ardennes pour les élections présidentielles de 2007 cela a été un grand moment. Je me souviens d'une dispute dans l'hémicycle avec la ministre de la Santé (Marisol Touraine) alors que je défendais l'accès à la contraception anonyme et gratuite pour les mineurs. C'est un peu mon combat. C'est dans le juste prolongement de ce que j'ai fait en tant que sage-femme.
En 27 ans, la politique a changé ?
Bérengère Poletti : Tout a changé, pas que la politique. Je pense qu'il y a des choses importantes qui se sont invitées dans nos métiers, à vous et à moi, notamment les réseaux sociaux et l'information en continu. Tout ça a transformé quand même beaucoup de choses.
La présidentielle approche avec Valérie Pécresse comme candidate pour les Républicains. Vous la soutenez ?
Bérengère Poletti : Oui, bien sûr. Je suis dans son comité de soutien et je travaille justement à ses côtés sur les sujets d'égalité femmes hommes qui m'ont beaucoup passionnés aussi.