Depuis ce matin au tribunal de Grande Instance de Charleville-Mézières, Grégory Mestre est jugé pour "viol aggravé" sur mineur.
L'affaire jugée aujourd'hui par la Cour d'Assises des Ardennes avait traumatisé le quartier de la Ronde Couture en septembre 2015. Le procès est ouvert à la presse et au public. La partie civile n'a pas demandé de huis clos malgré le jeune âge de la victime. 11 ans au moment des faits.
Des penchants fétichistes
A la barre, l'enquêteur évoque un mode opératoire spécifique. L'agresseur a filmé la scène pour faire pression sur la victime. Une vidéo qu'il menaçait de divulguer si le jeune garçon de 11 ans le dénonçait. Les images ont depuis été effacées.
On apprend également que l'accusé a des penchants fétichistes. Grégory Mestre est obsédé par les pieds des jeunes garçons. Il a demandé à la victime de se déchausser et d’enlever sa chaussette. Inscrit au fichier des délinquants sexuels, l'ardennais de 35 ans a été condamné en 2008 pour détention d’images pédopornographiques.
Rebondissements
Après la pause déjeuner, les débats reprennent et montent d'un cran. Grégory Mestre affirme qu’il avait rendez-vous avec la victime, un jeune garçon de 11 ans. C'est la surprise dans l'assistance. Il n’en avait jamais parlé avant. G.Mestre affirme avoir pris rendez-vous sur un tchat Gaypax puis via Facebook. Le jeune garçon aurait accepté ce rdv selon ses dires.« Vous avez ma vérité » affirme t-il. G. Mestre affirme que personne n’a voulu écouter, ni l'entendre y compris pendant la garde à vue.
L'avocat de la victime, Maître Harir prend alors la parole et interpelle l'accusé « Vous pensez Monsieur Mestre que la Cour va avaler votre version », Maitre Harir. Pourquoi n’avez-vous pas manifesté cela plus tôt ?. Pourquoi ne pas en avoir parlé pendant 3 ans? " demande ensuite l'avocat général.
"J’ai pris des gifles en garde à vue", répond l'accusé. Il poursuit. Ce jour-là, c'était l'anniversaire de la mort de mon frère. Je manquais de discernement. Ma seule faute, c'est de ne pas avoir vu qu'il était si jeune".
La partie civile à la barre
Le jeune garçon témoigne devant une salle d'audience pleine. Le huis clos n’a pas été demandé. Il revient en détaille sur les faits.« J’avais peur, je pensais à ma famille, je pensais que je n’allais jamais les revoir ». Le jeune adolescent rappelle qu'il a dit au médecin qu'il constatait des saignements après les faits. "J'ai peur d'avoir le sida", confie t-il.
Suite aux nouvelles révélations de l'accusé, le président de la Cour d'Assises interroge la victime sur son utilisation des réseaux sociaux au moment des faits. Le jeune garçon affirme qu’il n’avait pas de téléphone à ce moment-là de sa vie. Il n’allait pas sur l'ordinateur. Il n’avait pas d’accès à internet.
Puis c'est au tour de l'avocat général d'interroger le jeune garçon quant à sa pratique internet. L'adolescent admet qu'il jouait de temps en temps à "Clash of Clan" sur le téléphone de sa mère avec son autorisation. L'avocat général revient plusieurs fois à la charge. Il veut démontrer que la victime ne fréquentait pas les sites évoqués par l'accusé. Le collégien tient bon et maintient sa version des faits.
"C'est un menteur".
Les débats se poursuivent. Le procès doit durer jusqu'à mercredi.