Cabaret Vert 2017 : entretien avec Vald "le rap, c'est d'abord un art de pauvre"

Vald, le sale gosse attachant du rap français fait la fermeture ce samedi soir de la scène Zanzibar du Cabaret Vert de Charleville-Mézières. Franc parler, humour, textes engagés, après son interview, il a réussi à nous convaincre de rester jusqu'à 1h du mat pour l'écouter "ça va être de la folie". 

Valentin alias Vald s'est fait connaître avec le clip "Bonjour", des millions de vues, Vald est sensible aux formules de politesse, il est surtout amoureux des mots, crûs de préférence, "mon premier amour, c'est les mots, je suis très peu branché sur les femmes". Le ton est donné.

Avant d'arriver square Bayard, cet enfant d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, ne situait pas Charleville-Mézières sur une carte, il n'avait même jamais entendu parler du Cabaret Vert "je suis vraiment pas un festivalier, je suis là parce qu'on m'a invité et payé grassement mais je suis très content de venir faire la fête." 

Il a le physique d'Eminem, son flow, aussi, nous fait penser au rappeur américain. Vald est, lui, beaucoup plus mesuré. "je sais trop ce que je fais, je ne fais vraiment pas la même chose qu'Eminem, même au niveau des rythmes, il est trop loin, il a développé une science qu'il est le seul à maîtriser. Je suis très très loin. On n'a pas les mêmes vies, la même prod, il est produit par Dr. Dre. Moi je fais une musique très dirty." 

Il monte sur scène à 1h du matin, c'est tard. Mais Vald nous l'assure "il suffit de rester 5 minutes après la fin de Justice (ndlr : le groupe qui joue juste avant) et je vais vous attraper pendant une heure, ça va être de la folie". 

Rappeur ironique ? "j'ai tendance à prendre les choses à la rigolade, ça tire les choses vers le haut plutôt que de les prendre très sérieusement et de dire que c'est très triste. Je préfère dire que c'est très brutal et très violent et dire je vous emmerde, Aaah".


Comme il y a beaucoup de gens qui m'écoutent, c'est important que je dise de plus en plus de choses importantes même si j'ai conscience que je fais du rap et qu'on ne va pas sauver le monde avec ça.


Le rap, c'est forcément vulgaire ? : "Le rap doit être vulgaire sinon c'est du slam. Le rap, c'est un art de pauvre d'abord, et je suis désolé de dire que les pauvres sont vulgaires moi j'ai grandi comme un pauvre et j'ai mal parlé toute mon enfance même si ma mère faisait beaucoup d'effort pour bien parler. On vient d'un milieu où on s'insulte constamment, nos amis, c'est des fils de pute. C'est juste une habitude de vie. Il ne s'agit pas d'être vulgaire bêtement, ça rajoute de la rugosité, la vulgarité. Je déteste les pop stars dénuées de sens, j'ai envie de les baffer, de leur péter la gueule. 

Vald, rappeur engagé ? Dans ses textes, Valentin parle de la société de consommation, du quotiden, de l'ennui des jeunes de quartier : "je suis plutôt dans un propos qu'on va vouloir qualifier de social, effectivement. Comme il y a beaucoup de gens qui m'écoutent, c'est important que je dise de plus en plus de choses importantes même si j'ai conscience que je fais du rap et qu'on ne va pas sauver le monde avec ça. 

Ce soir je vais sauter sur scène, hurler pendant une heure, ça va être l'hystérie


Vald/ Valentin : Vald c'est mon pseudo, c'est comme Joey Starr, on l'appelle beaucoup plus Joey Starr que Didier. Il n'y a que moi dans mes chansons, de ce que je pense, de ce que j'a envie de vivre. On entend beaucoup ce que je pense, est-ce que c'est ce que je vis ? En tout cas c'est très fort ce que je pense. 

Vald sur scène : c'est de l'hystérie, je vais sauter pendant une heure, je fais des pauses pour que tout le monde respire, c'est pas non plus un exercice de cross fit, et je hurle pendant une heure. 

Le Cabaret Vert, un festival à part ? "Pas vraiment, je ne veux vexer personne mais ça ressemble aux autres festivals, y'a des tentes, des loges, des bars gratuits." 









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