Un double tipi marron et une tripotée de stands : c'est à ça que ressemble l'espace santé du Cabaret Vert. Juste à côté, il y a le bar à café, histoire de bien digérer les tonnes d'infos qu'on peut trouver là-bas. Des godemichés sans phtalates à l'importance du don du sang, on vous raconte.
Ce qu'on voit en premier, c'est les goodies... Vous savez, ces petits objets gratuits produits à la chaîne, disposés en général dans de jolies panières et qu'il nous semble essentiel d'avoir sur le moment. Parfois, ils s'avèrent parfaitement inutiles voire encombrants (autocollants géants, prospectus aux formes diverses, cendriers de poche alors que l'on est non-fumeur) ; d'autres fois, on est contents de les avoir au fond d'une poche au moment où on en a vraiment besoin (bouchons d'oreilles devant le caisson de basses, préservatifs devant un(e) joli(e) inconnu(e), carte de donneur d'organes dans un moment qu'on ne vous souhaite pas de vivre).
Mais le groooos avantage des goodies, c'est que ça attire l'oeil du chaland, que cela provoque son envie et que cela débloque son attention. C'est bien connu : "pas d'oreille disponible pour le son de cloche, pas de goodie dans le fond de la poche".
Mais une fois que le chaland est ferré, le voilà qui devient soudain intéressé. Parce que l'essence même des stands de prévention, c'est qu'on apprend toujours une petite info à laquelle on n'avait pas prêté attention. Là, on se souvient qu'il existe des préservatifs féminins, ici on se dit que mettre un casque au petit, ça lui permettra peut-être de mieux dormir cette nuit.
Et puis, plus tard, quand la magie opère vraiment, la parole se libère un peu, et on apprend des choses étonnantes. Au planning familial, on nous parle de cette éponge-tampon, qui permet aux femmes de faire l'amour pendant qu'elles ont leurs règles. On se dit au final que c'est un peu sexiste (doivent-elles vraiment être disponibles pour l'amour TOUT le temps ?) et puis on se dit que chacun fait ce qu'il veut, et que ça a le mérite d'exister, et surtout, d'être discuté.
Au stand du don du sang, deux charmants messieurs nous flattent en nous demandant si on a plus de 18 ans, alors qu'on en fait clairement 35, mais on apprécie le geste et on se dit que demain on ira tendre notre bras au premier infirmier venu pour qu'il nous prélève un peu de ce qui sauve des vies.
C'est ça la magie du goodie : repartir le coeur léger et le cerveau plein d'infos, avec la sensation d'être un peu mieux protégé.