Le congrès national du bonsaï se tient à Vivier-au-Court (Ardennes) les samedi 28 et dimanche 29 mai. L'occasion d'en apprendre plus sur un véritable art, qui compte nombre de disciples.
Le plus bel arbre de France se trouve en Champagne-Ardenne : c'est un fait. Mais c'est aussi dans cette région qu'on trouve les plus petits arbres du territoire national... pour un temps du moins.
C'est le cas ces samedi 28 et dimanche 29 mai 2022. Après deux ans de report successif dû au covid, le congrès national du bonsaï, un véritable art venu d'Asie, se tient enfin.
Il a posé ses valises (ou plutôt ses pots) à Vivier-au-Court (Ardennes). Plus précisément au sein des 1.000m² de la salle municipale La Vivaroise (aussi nommée Arena, visible sur la carte ci-dessous).
Entre 09h00 et 18h00, de nombreuses animations sont prévues sur ces deux journées. Éric Morlet, le président de l'association Bonsaï vivarois (qui organise l'évènement en lien avec la fédération nationale de la discipline), a répondu aux questions de France 3 Champagne-Ardenne.
"Littéralement, bonsaï veut dire : arbre en pot. Le but ultime du créateur de bonsaï est de former un arbre, qui se forme pendant plusieurs années. Et de trouver le pot adéquat : selon la taille de l'arbre, la forme ou la couleur de ses feuilles, l'aspect de son tronc. Ça s'acquiert au fil des années de pratique."
Un art où l'on prend son temps
À noter que ce petit arbre supposé fragile peut vivre... "Plusieurs centaines d'années, comme un arbre en nature, voire plus". Mais à une condition. "S'il est soigné [détails sur ce site; ndlr], si on veille aux maladies et aux insectes, si on change sa terre, si on met de l'engrais et qu'on l'arrose... Ça nécessite des soins et de l'attention."
Pas question donc de partir en vacances en laissant son bonsaï tout seul. "Je dis toujours, c'est comme s'occuper de petits chatons qui viennent de naître. Il faut être bienveillant et les surveiller. C'est toute une organisation." Un "art" qui demande du temps et peut être envahissant. Des afficionados en possèdent parfois une centaine.
"Il faut savoir être raisonnable... Mais parfois, quand on est passionné, on ne sait pas être raisonnable." Ce qui vaut d'ailleurs pour toute passion (les Playmobil, par exemple). À noter que le bonsaï, c'est aussi une histoire de transmission. "Quand on devient trop vieux, on cède son bonsaï à quelqu'un de plus jeune qui prendra la suite."
Tout le monde peut venir
Si les personnes passionnées vont se ruer à cet évènement (qui est unique en son genre et n'a pas eu lieu depuis l'émergence du Covid), les gens curieux et n'y connaissant rien sont tout autant les bienvenus. "Le terme bonsaï est un peu galvaudé, des tas de supermarchés vendent des choses qui n'ont rien à voir."
"Les bonsaïs qu'ils vont voir ici, ils n'en reverront plus de leur vie. Il y aura des arbres avec des troncs qui font 40 centimètres de périmètre, ou qui font un mètre de hauteur, dans des petits pots." Et oui, les petits bonsaïs ne sont parfois pas si petits. "D'autres petits arbres sont très impressionnants par leur technique, leur vieillesse..."
Il n'y a pas que des bonsaïs. "On a de l'origami [art sino-japonais du pliage de papier; ndlr], de l'ikebana [art japonais de faire vivre les fleurs; ndlr], du suiseki [équivalent du bonsaï pour les pierres; ndlr]." Et même de la calligraphie ou du taï-chi, cet art martial chinois. On en a pour son argent (sept euros le week-end, avec une tasse offerte).
Visiblement, ce congrès est pris d'assaut. "On a 120 exposants, qui viennent parfois de très loin : Tchécoslovaquie, Espagne, Bénélux." Leurs bonsaïs sont exposés cérémonieusement, sur des tables d'1.80 mètre nappées et séparées par des paravents. "On a aussi 30 vendeurs. Et là, c'est déjà blindé. Depuis ce matin, on a déjà 800 visiteurs." Et c'est bien parti pour augmenter encore.