Le château-fort de Sedan (Ardennes) accueille du samedi 16 au mercredi 20 avril une exposition Playmobil. Une occasion d'attirer un public renouvelé dans le plus grand château-fort d'Europe, permise par un véritable passionné, Dominique Béthune.

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Les cloches n'ont pas fait qu'amener des surprises chocolatées au château-fort de Sedan (Ardennes). Depuis le début des vacances de Pâques, il est possible d'y suivre la piste du lapin Jacquot

En effet, à l'occasion de Pâques, le château accueille, du samedi 16 au mercredi 20 avril, des Playmobil ( ça marche bien dans les Ardennes). Il y en a des milliers.

Les célèbres petites figurines en plastique, objets d'une véritable passion en Champagne-Ardenne et bien au-delà, sont au centre d'une véritable exposition (tarif plein de cinq euros, trois euros jusqu'à 15 ans, gratuit sous 6 ans). Elle est abritée en la Grande salle du vénérable monument (visible sur la carte ci-dessous).


France 3 Champagne-Ardenne a interrogé l'architecte de cet audacieux projet, sis en ces murs médiévaux pour la quatrième fois (première en 2018, édition 2021 annulée pour cause de covid). Il s'agit d'un passionné (faut-il en douter), qui s'appelle Dominique Béthune. Qui a osé dire que les Playmobil étaient réservés aux enfants ?

"À chaque exposition, je propose quelque chose de différent. On a fait l'histoire de Sedan la première fois, puis les contes et légendes, ensuite les films cultes... Là, on part dans le Moyen Âge et l' heroic fantasy. Ce sont de très grands plateaux [appelés dioramas dans le milieu; ndlr]  jusqu'à 170 m² plutôt que nos habituelles petites scènes, qui mélangent le Seigneur des AnneauxGame of Thrones. C'est un immense medley avec des gobelins, squelettes, gnomes, dragons..." 

Attirer de nouveaux publics

Mais pourquoi le château-fort de Sedan ? "J'en avais entendu parler, c'est quand même l'un des plus grands d'Europe. Je les ai contactés, et ils cherchaient une animation qui sorte un peu de l'ordinaire pour dynamiser un peu les visites et faire venir un nouveau public. Une exposition Playmobil engendre un visitorat qui est très familial. On aura aussi bien les parents et grands-parents que les enfants. Ça intéresse les lieux comme les châteaux ou les musées, qui ont besoin de faire venir ces nouveaux visiteurs." Pour l'édition 2022, l'exposant précise être accompagné d'un certain Richard, un autre collectionneur qui déborde d'idées. Un foisonnement amenant à un succès chaque fois au rendez-vous, vu qu'il s'agit de la quatrième exposition au château. 

Celle qui est aussi au rendez-vous, c'est la démesure. "Le clou du spectacle, c'est une construction 100% Playmobil, unique au monde, une tour fantastique qui fait 3.20 mètres de haut et qui touche presque le plafond de la Grande salle. Je ne sais pas si on a dépassé la tonne de Playmobil... C'est difficile de compter : on ne comptabilise pas le nombre de figurines, mais les mètres cubes. On est venu avec deux fourgons remplis entièrement. Il y a au moins une trentaine de mètres cubes de Playmobil dans cette exposition, avec des milliers de pièces." Des personnages aux animaux, et des éléments d'architecture au mobilier, sans oublier les armes et même la végétation.


Ringards, sujets de moqueries, les Playmobil ? Que nenni. "Étonnement, on pense souvent que ces expositions-là sont faites pour les enfants. Et on s'aperçoit en fait que les enfants vont faire le tour assez rapidement. C'est sans doute lié à la frustration du fait qu'ils ne peuvent pas jouer avec, juste les regarder."

"Mais les parents vont passer un temps fou et regarder tous les détails. Ce qui est assez magique, c'est que les Playmobil parlent à tout le monde. Les premières boîtes ayant été vendues en 1974, les papys et mamies d'aujourd'hui se rappellent avoir acheté à leurs enfants les premières boîtes Playmobil : Noëls, anniversaires... Ces enfants ont grandi et sont devenus à leur tour papas et mamans : ils achètent à leur tour des Playmobil à leurs enfants. J'en entends parfois qui se baladent dans l'expo et qui disent : ça, je l'avais; ça, c'est au grenier."


C'est la nostalgie qui revient. D'autant qu'une exposition pareille ne se fait pas avec trois boîtes et deux figurines achetées au tout-venant et posées sur une surface. "Il y a un côté customisé. Il y a tout un travail de modification. C'est à dire démembrage de figurines [en créer une toute nouvelle avec les éléments de plusieurs autres; ndlr], ou aussi imprimer en 3D et rajouter des pièces qui n'existent pas chez Playmobil. Cela s'apparente presque à du modélisme, et les parents y sont assez sensibles." Certaines figurines sont peintes en argenté ou en doré, mais c'est bien plus que ça qui fait "briller les yeux" des petits et grands. 

Naissance d'une passion

Les Playmobil, Dominique Béthune y a joué étant petit. Il n'en a pas reçu beaucoup ("je faisais des croix dans les catalogues Playmobil mais le jour de Noël je n'avais pas grand-chose"); et il s'en est éloigné au collège ("comme à peu près tous les enfants", commente-t-il avec une pointe d'amertume).

C'est une fois parvenu à l'âge adulte qu'il est vraiment (re)tombé dedans. "J'ai eu une fille, et au moment de lui sortir mes Playmobil, j'ai vu qu'elle accrochait bien. J'ai commencé à lui en acheter... et me suis dit que j'allais acheter ce qui me faisait rêver gamin, comme le bateau pirate. Au bout d'un moment, la passion est venue : je me suis inscrit dans une association, je suis allé dans une expo à droite à gauche..."


La passion s'est muée ensuite en vocation. Et alors qu'il a aujourd'hui 50 ans, ce Francilien en a carrément fait son métier. "C'est de l'événementiel. Je suis devenu créateur d'expositions. Mon travail, c'est de proposer des animations dans les lieux touristiques. Avant, je faisais des choses sérieuses." Et ennuyeuses ? "Je fabriquais des accessoires de téléphonie en Chine, que je vendais en France. Tellement ennuyeux par rapport à ce que je fais aujourd'hui..." Le passionné a donc fait, comme Saint-Exupéry le suggérait, de sa vie un rêve, et de son rêve une réalité.

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