Marne : les Playmobil, une passion aussi pour les adultes, comme le prouve l'exposition au Capitole de Châlons-en-Champagne

Une grande exposition Playmobil devait avoir lieu au Capitole de Châlons-en-Champagne (Marne) du samedi 16 au lundi 18 octobre. Pendant ces évènements, on peut trouver des fans de Playmobil en nombre, loin d'être des enfants. Nathalie, née à Montmirail (Marne) en est l'exemple à 47 ans.

Les Playmobil sont-ils réservés aux enfants ? Quelle idée absurde, vous répondront les fans adultes des figurines en plastique et de leurs accessoires et décors colorés.

En effet, certaines et certains ne remisent jamais au grenier leurs vieux Playmobil. Ou alors s'y mettent bien tardivement, chipant parfois ceux de leurs enfants.

Cette passion des adultes pour les Playmobil donne lieu à de grandes expositions. Par exemple, récemment à Illkirch (Bas-Rhin) ou Sault-lès-Rethel (Ardennes). Ou bien celle qui devait avoir lieu jusqu'au lundi 18 octobre 2021 au Capitole de Châlons-en-Champagne (Marne, voir sur la carte ci-dessous).


Nathalie, à 47 ans, est l'une de ces fans de Playmobil, dont Libération avait fait le portrait croisé en novembre 2020. Vivant en région parisienne, elle n'a pas pu se rendre à l'exposition châlonnaise. Mais conserve un lien avec la région puisqu'elle est née à Montmirail (Marne). La passionnée a répondu aux questions de France 3 Champagne-Ardenne.

Sa passion se traduit par "un envahissement de Playmobil" dans son appartement. "Je monte des dioramas, des petites scènes, plutôt que de faire de la collection pure. J'aime bien reconstituer et customiser." Pour le moment, ces dioramas restent à son domicile. Elle ne les expose pas encore en public, même si elle a déjà "reçu plusieurs propositions. Je n'ai pas encore sauté le pas." 

Je monte des dioramas, des petites scènes. J'aime beaucoup la période victorienne.

Nathalie, fan de Playmobil émérite

Par "manque de place", elle est obligée de démonter les précédents dioramas pour en faire de nouveaux. Nathalie se passionne pour les scènes de l'époque victorienne, mais aussi médiévales. Sans oublier les trains, "la customisation de petites princesses"... et les clowns.

Passion dévorante, mais passion récente

Nathalie est dans le Playmobil depuis 2018. "En fait, je voulais faire des maquettes. Mais comme je suis handicapée, j'ai de gros problèmes de vue. Dès que je posais quelque chose sur la maquette, je faisais tout tomber. Ce n'était pas pratique. Là, je suis tombée sur les Playmobil de mes enfants, et je me suis demandée : pourquoi pas une maquette avec des Playmo ? Je me suis renseignée sur Internet, et j'ai vu qu'il y en avait plein qui faisaient ça."

Elle a alors réquisitionné les Playmobil de ses enfants - dont le plus jeune a 21 ans. "Ça tombait bien, les Playmobil étaient les seuls jouets de mes enfants que j'avais gardés." Ensuite, son premier set acheté fut celui du cabinet vétérinaire.


"Ce que j'aime avec les Playmobil, c'est le sourire des Playmobil. Ça transmet vraiment une joie de vivre dans ces petits scènes. Et je les trouve vraiment jolis par rapport aux personnages Lego, même si c'est très bien pour tout ce qui est créatif ou motorisé. Et plus réels."

La perception d'une passion inhabituelle

"Au début, dans ma famille, c'était un peu vu comme pour les enfants. On ne percevait pas le côté artistique qui pouvait en ressortir. Alors que c'est ce que j'y cherchais, j'ai toujours aimé travailler dans l'art et le côté manuel, en faisant de la peinture et etc. Mais maintenant qu'ils voient que ça peut être intéressant et qu'il y a une vraie recherche derrière, c'est un peu moins mal perçu ou vu comment enfantin. Même si ça peut rester un peu caricatural, avec une image enfantine derrière."

Ses enfants ont été ravis du résultat, lui demandant en plaisantant quand leur mère allait rendre leurs Playmobil. Les rôles se sont d'ailleurs inversés. "Ce sont les premiers à m'offrir des Playmobil pour mon anniversaire ou à Noël." D'ailleurs, sachez qu'elle ne serait pas contre une nouvelle maison victorienne, mais c'est une édition ancienne et ses pièces détachées sont aussi dures à trouver que chères (jusqu'à 500 euros la demeure complète et meublée)...


Pour elle, c'est "dommage" de spéculer ainsi sur la valeur des pièces anciennes. "Ce n'est pas l'esprit. Je trouve que ça fait perdre un peu l'esprit Playmobil, cet esprit magique.  Mais beaucoup de personnes le voient comme un placement. Et je trouve que c'est une erreur : ce n'est qu'un jouet. Après, c'est mon avis personnel." On se croirait à la bourse.

Plus abordable, pas (encore) soumise à la spéculation : la passionnée lorgne sur la toute nouvelle Aston Martin de James Bond. Une édition collector que tout(e) fan de Playmobil se doit de posséder. La marque allemande a longtemps refusé de faire comme Lego (qui vend du Harry Potter ou encore du Marvel) : dédier des gammes issues de la culture populaire pour attirer un public plus âgé. Avant de lui emboîter le pas avec par exemple Scooby-Doo ou Retour vers le futur. Car il s'agit d'un public prêt à payer. Et beaucoup: le vaisseau Star Trek à 500 euros tout juste sorti par Playmobil s'est littéralement... envolé.


Nathalie a maintenant ses marottes. "Jusqu'à il n'y a pas très longtemps,  je réunissais tous les thèmes. Mais maintenant, j'essaye de réduire, parce que c'est très envahissant et ça prend beaucoup de temps. Maintenant, j'ai essayé plein de choses avant de me spécialiser." Telle une peintre ayant testé plusieurs styles avant d'adopter le sien. "D'ailleurs, en peinture, j'avais essayé l'acrylique, l'aquarelle..."

L'investissement pour cette passion peut être "très aléatoire. Je peux craquer pour une maison ce mois-ci, ne rien acheter pendant plusieurs mois, pour économiser et acheter une plus belle pièce après... Aujourd'hui, j'étais encore en ressourcerie pour acheter des rails."

Une passion qui fait naître de belles amitiés

Les fans de Playmobil se revendent en effet (parfois à prix d'or) ces petits jouets en plastique. C'est le cas sur un groupe Facebook, Playm'o, composé de 13.000 membres (des "Playmopotes") et justement administré par Nathalie.

"Cette passion m'a complètement ouvert de nouvelles amitiés. J'ai des difficultés pour sortir, mais avec les Playmobil, je suis en contact avec des gens de partout dans le monde. Je discute avec des gens qui sont au Mexique, en Espagne, en Grèce, en Belgique, en Allemagne, en Italie... C'est vraiment sympa, ces échanges. On se rencontre sur ces fameux groupes. Et il y a beaucoup d'échanges lors des salons aussi."


Le prochain projet de Nathalie serait d'assembler tous ses rails et d'y faire rouler ses trains (elle n'a "que" quatre ou cinq locomotives). Mais cela prendrait beaucoup, beaucoup de place... En attendant, elle va s'atteler à son traditionnel diorama de Noël, en peignant et customisant une maison Playmobil normale pour en faire un joli chalet.

Les reines et rois de la débrouille

La customisation, c'est effectivement une compétence répandue parmi les fans de Playmobil. L'une des sommités est Yoan Castel, qui ferait presque passer Nathalie pour une amateure.

Ce dernier possède 5.432 personnages, 2.045 animaux, 1.000 véhicules, une centaine de bâtiments différents. Il dédie 30 m² de son chez-lui, dans l'agglomération rémoise, aux Playmobil. Ainsi qu'un compte Instagram suivi par 30.000 personnes (exemple de publication ci-dessous avec une customisation aux couleurs de la série à succès La Casa de Papel). 


Avec un public aussi dévoué, la maison Playmobil peut se rassurer. Le succès risque d'être au rendez-vous pour encore longtemps.






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