COVID-19 : il propose à l'ARS d'utiliser son bowling vide de 3500m2 pour accueillir un centre de vaccination

Dans les Ardennes, un gérant de bowling propose à l'Agence régionale de santé d'installer dans son établissement, fermé à cause de la pandémie, un centre de vaccination. Une manière de participer à l'effort et de faire avancer le rythme. 

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Face à l'urgence créée par la situation sanitaire liée au Covid-19, et face à la lenteur de la mise en place de la vaccination, dans le Grand Est en particulier, Frédéric Iberraken, un dynamique entrepreneur des Ardennes, a décidé d'apporter sa pierre à l'édifice. Il voudrait que la vaccination arrive le plus vite possible dans son département, où l'épidémie de Covid-19 progresse depuis quelques semaines, plus vite qu'ailleurs. Le département est d'ailleurs passé en couvre-feu à 18h. Ainsi, ce chef d'entreprise a lancé l'idée sur le réseau social Twitter, ce mardi 5 janvier, d'ouvrir un centre de vaccination dans son établissement vide, un bowling de 3.500m2. Il a fait la proposition à l'ARS Grand Est à la préfecture et à Ardennes Métropole. 

Dans son tweet, il indique cette proposition. "Je parle sérieusement, j'ai 3.500 m2 de bâtiment couvert avec plusieurs entrées/sorties, plein centre de Charleville-Mézières, qui ne va réouvrir avant des semaines/mois. Je le mets à dispo gratuitement pour devenir vaccinodrome.
Ok ARS, Préfecture des Ardennes, Métropole ?".
 

 

Solidarité

"L’idée m’est venue en regardant l’actualité du vaccin contre le Covid-19. Nous, on est fermé depuis le début, alors j’essaye d’aider la communauté". En effet son établissement situé à Charleville-Mézières est fermé par intermittence, d'abord en mars 2020, puis depuis fin octobre avec le deuxième confinement. Il ne peut donc plus recevoir de public, il y a bien longtemps que le doux bruit du strike n'a pas résonné sur les pistes colorées. Les bowling étant considérés comme lieux à risques de contamination.

"On met déjà à disposition notre site pour des associations, on leur prête notre infrastructure, justifie l'entrepreneur. Pendant le premier confinement on a fait des pizzas, on en a offert mille, aux gens qui étaient mobilisés. Pendant le deuxième confinement, on avait du personnel à risque, mais le 24 et le 31 décembre, on a offert 150 repas aux SDF et aux enfants placés, dans des institutions à Charleville. Le 31 décembre, on a fait des repas pour le Samu, les urgences de l’hôpital…Des repas simples ou élaborés, de la pizza à la moussaka, on fait des plats maisons. On a un restaurant avec des produits frais".

 

 

"On peut être prêt en 24h"

Cet Ardennais ne conçoit pas de rester les bras ballants en attendant la suite de la pandémie. Il veut agir. "On a cette culture de se tourner vers les autres. Et nous on est fermé depuis longtemps, même si on a investi 10.000 euros pour se mettre aux normes. Mais l’Etat a décidé de nous fermer, depuis mi octobre. On a 30 salariés en chômage partiel. L'idée m’est venue ce matin, je suis allé me faire dépister à Nouzonville pendant le dépistage massif organisé avant Noël et en regardant les infos, on se disait, ça ne va pas assez vite. C’est dommage, déplore-t-il, il faudrait des lieux, on a un lieu idéal car on reçoit 250.000 personnes chaque année. On a l’habitude de la gestion des flux, avec des entrées séparées qui donnent sur un parking, on peut facilement faire cet accueil, on a un ERP (établissement recevant du public) de première catégorie, tout est balisé, avec plusieurs salles. En 24h, on peut être prêt. Je ne sais pas gérer un centre de vaccination, mais ce n’est que du bon sens. Il faut juste des contraintes sanitaires".

Pour l'instant, pas de réponse côté administration. Mais l'idée fait son chemin. "J’attend des retours de la préfecture. Les bureaux de l’ARS sont situés près de chez nous. Le personnel nous connaît. Je vais les appeler. Mais avec l’Etat français on le sait, ce n’est pas toujours simple. Je lance une bouteille à la mer. je vais sans doute faire une proposition". Frédéric Iberaken souhaite simlement "participer à l’effort de guerre", à sa manière, sur le principe des hôpitaux de campagne. "Je peux le faire, même de manière gracieuse". Reste à mettre en place les choses de manières à respecter le protocole sanitaire. 

 

"Belle initiative"

Contactés, les services d'Ardennes métropole n'étaient pas encore au courant de cette proposition originale en début d'après-midi ce mardi 5 janvier, mais le directeur de cabinet salue cette initiative. "Nous avons besoin d'un coup d'accélérateur pour mettre en place cette campagne, c'est une belle initiative privée, même si c'est l'ARS qui va décider des lieux, en tout cas les aides sont les bienvenues". 

Une vaste campagne de dépistage a eu lieu en décembre dans les Ardennes. Du 14 au 30 décembre 2020, les habitants de l'agglomération Charleville-Mézières-Sedan ont pu bénéficier de tests antigéniques ou PCR. Des dépistages de masse menés avant et après Noël, une première en France, pour améliorer la stratégie du "tester-alerter-protéger" sur la base du volontariat. Près de 20.000 personnes y ont participé. 

Un point sur la stratégie de vaccination contre la Covid-19 dans la Marne sera effectué ce mercredi 6 décembre par la préfecture, pas encore dans les Ardennes. La campagne de vaccination française contre la Covid-19 a débuté le 27 décembre. Elle doit s’étaler sur plusieurs mois, "avec un objectif d’un million de personnes vaccinées d’ici début février, et de 15 millions de personnes vaccinées d’ici cet été".

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