Déconfinement : à l'aérodrome des Ardennes, des hélicoptères, des évacuations sanitaires, mais peu d'avions

L'aérodrome des Ardennes Etienne Riché à Belval a restreint son trafic depuis le confinement du 17 mai. La Direction générale de l'aviation civile et le ministère des Transports avaient annoncé la fermeture de toutes les activités aéronautiques non-essentielles. Les clubs attendent la reprise.

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C'est le calme plat sur le site de l'aérodrome Etienne Riché à Belval dans les Ardennes ce jeudi 14 mai. La piste de 1.500 mètres remis aux normes européennes en 2017 brille au soleil. L'immense ciel bleu du jour est vierge de tout aéronef, les petits monomoteurs sont dans les hangars. 

 



Coronavirus oblige, l'aérodrome vit au ralenti et a restreint ses activités aux seules opérations d'avitaillement et d'accueil des aéronefs d'Etat, civils, militaires et vols d'urgence sanitaire. "Le terrain d'aviation est dès lors recensé dans le plan blanc défini par les autorités civiles et sanitaires, et la DGAC, (Direction générale de l'aviation civile), à par ailleurs autorisé l'ouverture exceptionnelle du terrain de nuit si nécessaire, compte tenu de la préexistence et du bon fonctionnement des équipements de balisage de la piste", précise-t-on du côté du Conseil départemental des Ardennes.

Pour l'instant, ce sont surtout des opérations de prise en charge avec le Groupement de gendarmerie des Ardennes pour des contrôles de la circulation en hélicoptère, et des évacuations du SAMU qui ont troublé la quiétude des lieux.

 


Le calme après la tempête

Le Conseil départemental des Ardennes assure la gestion aéronautique de la plate-forme. Des aménagements comme le marquage au sol, le parking et la piste principale ont été rénovés. Une station de ravitaillement en carburant Jet A1 est en place désormais. Depuis le début du confinement et en pleine pandémie, une dizaine d'opérations de transports de personnes atteintes de covid-19 a été réalisée.

 


Ainsi, un protocole de protection spécifique, pour les deux agents de l'aérodrome mobilisés, a été mis en œuvre. Des blouses spéciales et un équipement particulier leur ont été attribués pour accueillir les vols, renseigner les pilotes sur les conditions météo, et procéder à l'avitaillement en kérosène des hélicoptères affrétés par le Samu ou la sécurité civile. 

Cet après-midi du 14 mai, pas d'activité d'urgence fort heureusement sur la plate-forme. Le nombre de personnes atteintes du virus et hospitalisées est en baisse dans le département. Une tendance qui réjouit Michel Normand, maire du petit village de Belval et conseiller général Charleville 1. " Sur les quatre activités principales que propose l'aérodrome en temps normal, (le trafic avion, l'ULM, le parachutisme et l'aéromodélisme), il n'y en a qu'une qui fonctionne : les avions et hélicoptères, et uniquement pour l'armée, pour l'Etat, et les urgences sanitaires", détaille-t-il.

 
 

On leur a coupé les ailes

Il n'y a qu'un seul ronronnement de moteur aujourd'hui devant la station kérosène, au bout du parking. Un pilote privé est venu, seul, comme la consigne l'exige, pour tester son appareil et s'entraîner aux manœuvres. Devant le responsable de piste confiné derrière la vitre de son bureau, ce sera le seul mouvement de la journée.

C'est calme en ce moment, mais il y a eu dix évacuations qui se sont faites vers l'hôpital Manchester de Charleville-Mézières. Les hélicoptères venaient se ravitailler ici.
Michel Normand, conseiller départemental dans les Ardennes

 


Pour le club ULM et l'Aéroclub les Ailes Ardennaises, la reprise de l'activité se limite en vole solo-monoplace. Pas question de partir en balade avec ses deux ou trois passagers habituels, le plaisir de voler se vit seul pour l'instant.
Les baptêmes de l'air devront attendre et les vols d'instruction sont encore suspendus à cette heure. Comme le rappelle le Conseil départemental des Ardennes : " La reprise des activités associatives est encore très limitée et sera progressive, sous couvert des consignes et préconisations définies par les clubs avec l'aide de leurs fédérations respectives".

Dans le grand hangar aux immenses portes métalliques, les avions sont confinés, le temps que le vent tourne en leur faveur. Les capots moteurs sont ouverts, on recharge les batteries, les mécaniciens sont restés chez eux.

 
 
 

Un club en chute libre

Des dizaines de passionnés, courageux et téméraires, montent dans les Ardennes chaque week-end pour vivre le grand frisson. Un gros club de parachutistes propose près de 500 sauts en période autorisée. Eux aussi espèrent des jours meilleurs en préparant leur matériel. Deux avions sont affrétés pour ces largages sportifs. Là encore, la patience est de mise pour le prochain rendez-vous à 4.500 mètres.

C'est une perte sèche pour l'aérodrome. Il n'y a plus de taxes d'atterrissages, moins de locations, de gardiennages dans les abris pour avions. On attend vraiment le redémarrage de toutes les activités sachant, tout de même, qu'elles sont liées elles aussi à la météo 
Michel Normand, conseiller départemental des Ardennes


"La problématique du parachutisme est contrainte par la phase de largage et la montée en avion qui ne permettent pas de maintenir une distanciation suffisante. En conséquence, aucune activité n'est envisageable avant le 2 juin", rappelle de son côté la communication du Conseil départemental des Ardennes.

  

Ça vole bas pour l'instant

Tout n'est pas perdu, le club d'aéromodélisme est toujours le bienvenu sur la zone dédiée, derrière les hangars. Pour peu que vous soyez moins de dix personnes, et que les précautions sanitaires soient respectées, vous pouvez prendre les commandes de votre télécommande et faire décoller votre modèle réduit.
 
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