Dans le cadre des prochaines élections départementales des 20 et 27 juin prochains, quatre candidats ardennais ont débattu lundi 7 juin sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne. Voici les trois moments fort d'un débat à retrouver en intégralité à la fin de cet article.
Ils sont quatre autour de Nicole Fachet, qui présente ce débat : Noël Bourgeois (LR), président sortant est candidat, dans le canton d'Attigny. Autour de la table, également, Jérémy Dupuy (DVG), candidat dans le canton de Villers-Semeuse représente l'opposition départementale. Patrick Tassin (PCF), candidat dans le canton de Charleville-Mézières 4, représente "la Gauche en Action", et Olivier Fostier (RN) se présente, dans le canton de Nouvion-sur-Meuse.
A l'approche du scrutin, de nombreuses questions se posent, concernant l'avenir de ce département des Ardennes. Frontalier, ce territoire qui compte 19 cantons, est confronté au vieillissement de sa population. Un département, où les dépenses sociales sont en hausse constante, avec 19% de la population qui vit avec 800 à 1.000 euros, par mois.
La question des collèges, celle du développement du tourisme ou encore de l'entretien des routes ont permis aux candidats de confronter leurs points de vue.
1. Les collèges
Pour le président sortant, Noël Bourgeois (LR) qui se représente dans le canton d'Attigny, le problème est "extrêmement important, compte tenu de la perte des habitants et des collégiens, ainsi que du vieillissement des établissements. 72 millions devraient être engagés, pour leur mise aux normes. Les collégiens doivent être au cœur du dispositif "Plan Ambition Collège". C'est la réforme du plus, avec des conditions d'accueil exceptionnelles, dans l'intérêt des collégiens".
Pour Jérémy Dupuy (DVG), candidat dans le canton de Villers-Semeuse, et d'ailleurs professeur de collège, "C'est le sujet du prochain mandat. Il faut réfléchir à l'aménagement du territoire, faire du cousu-main, en tenant compte du secteur rural. Il n'y a pas assez d'investissement. Il faut un Plan Marshall des collèges, à mettre en œuvre. Mais, c'est aussi de l'humain, et s'attacher à la concertation, sans oublier la question des collèges".
Olivier Fostier (RN) est candidat dans le canton de Nouvion-sur-Meuse. La concertation, lui aussi y est favorable. "Priorité doit être donnée aux élèves. Il faut miser sur la qualité de l'enseignement, que la qualité soit la même pour tous. Mais, qu'est-ce-qu'on fait pour faire venir des gens, dans les Ardennes ? La question doit être étudiée".
Patrick Tassin (PCF) se présente dans le canton de Nouvion-sur-Meuse, sous l'étiquette "Gauche en Action". "Il peut y avoir des fusions, sous réserve de bien regarder ce qu'on fait. Ainsi, dans le quartier de la Ronde-Couture, a-t-on tenu compte de la sociologie du quartier, et pris en compte une concertation avec les familles ? Il y aura des problèmes de gestion quotidienne".
2. Le développement du tourisme
Tous les candidats présents sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne, en sont d'accord : le département dispose d'atouts à développer.
Pour Olivier Fostier (RN) : "Les Ardennes, c'est de l'or vert. Nous devons être les poumons des agglomérations européennes. Il faut vendre notre département, en faisant travailler tous les acteurs du tourisme ensemble. On ne va pas assez vite sur l'aménagement des sites."
"On a négligé nos atouts, nature et mémoire, souligne Patrick Tassin (PCF). Nous n'avons pas assez d'équipements de haut niveau. Il faut soutenir tous les acteurs hôteliers, et insister aussi sur le tourisme social, et associatif, d'autant qu'un Ardennais sur deux ne part jamais en vacances."
"On veut "booster" l'économie touristique, a assuré Noël Bourgeois (LR). Derrière le tourisme, il y a des retombées économiques. L'an dernier, 4.000 personnes ont profité de l'opération "Destination Ardennes". Elle est reconduite cette année. Nous ferons des efforts sur les bases de loisirs, où neuf millions d'Euros seront investis en 2022".
Développer d'avantage encore, cette intention, Jeremy Dupuy la partage également. "Il faut se mettre tous autour d'une table, savoir où aller. Nous n'avons pas fait assez d'efforts autour de la voie verte, et ces dernières années, nous avons un déficit de communication. Pourquoi ne pas demander le classement des fortifications à l'UNESCO ?"
3. L'entretien des routes
3.300 kilomètres de routes sont à la charge du département. "55 millions y ont été consacrés dans le dernier mandat, qui s'achève", déclare Noël Bourgeois (LR), président sortant de conseil départemental. "On fait des efforts importants, mais il a fallu faire des choix face à une situation financière compliquée, 556 millions n'ayant pas été compensés par l'Etat".
"Est-ce-qu'il n'y a pas eu de relâchement?", interroge alors Olivier Fostier (RN). "La question du déneigement se pose. Il faut prioriser les bassins d'emploi, de population, d'activité. Il faut tout remettre à plat". "Il ne faut pas tomber dans la démagogie", répond Noël Bourgeois. Revenir aux 90 km/heure, le candidat du Rassemblement National dit "Oui, mais pas sur tous les axes !"
Patrick Tassin (PCF) a rappelé que les Ardennes ont un peu été étouffées, sur le plan budgétaire, car des dépenses, comme l'A304 ou la LGV, lui ont été imposées. "Alors, on a resserré sur les routes".
Les premières mesures
S'ils sont élus, les candidats intervenant pendant le débat, ont déjà des projets précis. Pour Jérémy Dupuy (DVG), "il faut renouer le contact avec tous les élus, et mettre en place une nouvelle gouvernance". Pour Olivier Fostier (RN), "il faut réaliser un audit sur les charges financières, favoriser les circuits courts, et se montrer plus disponible pour la population". Noël Bourgeois (LR) entend porter l'image "d'un département d'avenir, connecté, tourné vers le monde, et investir massivement sur les collèges, les routes, le tourisme". Enfin, Patrick Tassin (PCF), veut "doter les collégiens d'un ordinateur, lutter contre les déserts médicaux, en ouvrant des centres de santé, avec des personnels salariés". Organiser un évènement économique d'ampleur est également sur sa feuille de route. Toute une série de projets ambitieux qu'ils sont, tous, bien décidés, à mettre en œuvre, s'ils sont élus.
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