Football : "Joueuse enceinte = équipe exclue", le club de Villers-Semeuse dénonce son forfait

Dans un communiqué publié ce mardi 10 mai, le Club athlétique Villers-Semeuse (CAVS, Ardennes) dénonce le forfait de son équipe féminine amateure. La ligue régionale de football aurait "exclu l'équipe" à cause "d'une joueuse enceinte".

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Le Club athlétique Villers-Semeuse (CAVS, Ardennes) est vent debout. Il a décidé de dénoncer "une injustice".

La ligue régionale de football a "acté le forfait général" de l'équipe féminine de football amateur de la ville (classée en régionale 1). "Ce forfait trouve ses origines dans le refus de prise en compte d'un certificat covid positif émanant d'une joueuse de retour suite à une grossesse." À cause de la pandémie, des rencontres avaient été reportées.

La situation est expliquée dans communiqué envoyé ce mardi 10 mai 2022. Il a également été relayé sur les réseaux sociaux, y compris par des élus du secteur (voir la publication Facebook ci-dessous).


Parmi les soutiens, on note le maire (DVG) de Villers-Semeuse, Jérémy Dupuy, mais aussi Patrick Fostier, conseiller municipal (LR) de Charleville-Mézières. Après de longues négociations, le CAVS a pu revenir dans la compétition, mais avec "un calendrier démentiel de rattrapage des matchs non joués. Quatre matchs à jouer sur huit jours." Dont deux en fin de journée à près de 250 kilomètres de distance. Les joueuses dénoncent "un délire pour un effectif composé de mères de famille, d'étudiantes, et de salariées". Elles regrettent un manque de communication, et de compassion. 

Le forfait déclaré par une commission sportive de la ligue, entraînant "des amendes", ferait suite à "ne pas avoir prévenu de notre incapacité à nous déplacer en semaine" malgré la tentative "d'obtenir un calendrier aménagé" et l'envoi "de mails pour aviser" desdites absences au directeur de la ligue. Les joueuses déplorent que "tout a été fait pour" que leur forfait soit déclaré, et qu'il s'agit "d'un bien triste épisode, sans doute unique, pour le football amateur, qui plus est [...] féminin. Qui se résume par cette phrase : joueuse enceinte, équipe exclue."

France 3 Champagne-Ardenne n'a pas pu joindre le président du club pour obtenir des précisions.

La ligue veut faire respecter les règlements

Le directeur de la ligue, Olivier Studer, a réagi pour expliquer la position de son instance. "Le club a effectivement été déclaré forfait général au mois de mars. Parce qu'il était absent à un match début mars, puis un deuxième match. La règle dit qu'au bout de deux forfaits, on est déclaré forfait général. Le club a fait valoir que ce n'était pas un forfait puisqu'il avait des cas de covid. Cet argument n'a pas été pris en compte par la commission sportive."

D'où l'appel formé par le CAVS, qu'il a remporté. "Il a été donné raison au club, pour des raisons de forme et non de fond. En donnant ainsi raison, il a fallu reprogrammer les matches qui n'avaient pas été joués dans l'intervalle, dont le match en question. Une contrainte réglementaire nous impose de terminer avant le 15 mai pour l'ensemble des équipes car nous sommes au niveau le plus important de ligue, qui permet d'accéder au niveau fédéral. C'est pour ça qu'il nous faut déterminer un champion : il y a des matches de barrage derrière pour savoir quel club va monter."

La ligue explique donc ne pas avoir eu le choix. "Cette contrainte réglementaire nous a conduit à imposer une programmation des matches d'une manière... conséquente, avec un rythme effectivement très important. Sachant que les clubs contre qui [le CAVS] doit jouer ont aussi d'autres matches. Donc il faut tenir compte de la programmation déjà en place, plus ajouter les matches reportés. Je comprends que ce soit compliqué [voir carte ci-dessous; ndlr], on a essayé de s'arranger."


Ce faisant, le problème de mars s'est répété. "Depuis la reprogrammation, il y a eu deux matches supplémentaires auxquels ils ont été absents. Donc la commission a restatué la semaine dernière sur les nouvelles absences liées à la programmation. Si on pouvait estimer qu'on pouvait s'organiser pour le premier match, le club a failli une deuxième fois. Et on ne sait pas s'il aurait pu être présent aux matches d'après."

"Donc la commission, indépendante et constituée de bénévoles dont on ne peut remettre en cause les décisions, a statué sur cette absence de présence.
[Quatre absences au total] au plus haut niveau de ligue régionale, ça impose un certain respect de l'équité sportive, garantie par l'application des règlements." Les autres clubs auraient d'ailleurs insisté en ce sens : "que diraient-ils si on se mettait à faire des exceptions ?" Voilà qui rappelle un adage : la loi est dure, mais c'est la loi. Toutefois, la ligue invite le CAVS à former un nouvel appel.

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