Les manuscrits du poète Arthur Rimbaud offerts par un mystérieux bienfaiteur présentés au public les 17 et 18 février

La ville de Charleville-Mézières (Ardennes) présentera ses toutes récentes acquisitions dans une salle du musée Rimbaud les 17 et 18 février. Parmi elles, les fameux documents offerts par un donateur lors d'une vente aux enchères en décembre 2023.

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On en sait davantage sur la présentation des fameux manuscrits du poète Arthur Rimbaud qui ont fait l'objet d'un don à la ville de Charleville-Mézières à la suite d'une récente vente aux enchères. Ils seront exposés pour la première fois au public les samedi 17 et dimanche 18 février prochains de 14h à 17h30 au musée Rimbaud, implanté au bord de la Meuse dans la préfecture des Ardennes. Les documents partiront ensuite en restauration avant de faire leur retour dans l'établissement au mois de juin, nous informe la mairie de Charleville-Mézières.

Ce week-end événement permettra aussi de lever le voile sur le mystérieux bienfaiteur qui a fait don de trois manuscrits de Rimbaud à la ville de Charleville-Mézières, après les avoir acquis aux enchères en décembre dernier. Il sera présent lors d'une présentation privée prévue le vendredi 16 février. "On a la chance qu'un mécène ait acquis ces lettres, et nous les offre, réagissait le maire de la ville où repose le poète, Boris Ravignon le 7 janvier 2024, en marge de ses vœux aux habitants. C'est quelqu'un d'implanté sur le territoire. On devrait organiser un rendez-vous de présentation dans les jours qui viennent. On lui proposera d'être là, pour le remercier pour ce très beau geste pour la ville : le musée va pouvoir parler un peu plus de la vie intime de Rimbaud."

C'est dans la salle des manuscrits du musée que seront exposées ces pièces exceptionnelles. "Il s'agit de documents qui évoquent la période durant laquelle Rimbaud a séjourné en Afrique, mais aussi la fin de sa vie", rappelle Nathalie Robcis, adjointe au maire de Charleville-Mézières en charge de la culture. Pour aider à décrypter les lettres dont la lecture peut s'avérer fastidieuse à l'œil nu, des outils de réécriture numérique sont prévus à l'attention des visiteurs.

Le musée pourrait profiter de ces nouvelles œuvres pour augmenter sa fréquentation (17 000 visiteurs en 2023, sans oublier les presque 10 000 visiteurs à la Maison des Ailleurs, site également consacré à Rimbaud). "Rimbaud est une figure qui inspire. Quand on parle de Charleville, on pense tout de suite à lui. Cette acquisition est une occasion d'enrichir les collections du musée, et de faire découvrir la ville", reprend Nathalie Robcis.

Une lettre écrite juste avant sa mort

De tous les lots mis aux enchères le 8 décembre à la maison Piasa à Paris, et donc bientôt exposés dans les Ardennes, c'est la lettre écrite par Arthur Rimbaud à sa sœur Isabelle depuis son lit de mort à Marseille en 1891 qui est sans doute la plus prisée. Elle a été vendue 179 400 euros.

Autre document particulier, datant de 1870, un poème, Ce qui retient Nina, signé Arthur Rimbaud, mais recopié par Paul Verlaine, imitant la signature de son ami et amant. Une lettre écrite par Arthur Rimbaud à sa famille, rédigée à Aden en 1883, fera aussi partie des pièces exposées.

Enfin, un autre document avait lui été acquis directement par la ville de Charleville-Mézières en décembre pour 78 000 euros (avec l'aide de l'État, de la Fondation du Patrimoine et de la Région) lors de cette vente aux enchères. Il s'agit d'une missive du poète adressée à sa mère Vitalie, en février 1891, depuis Harar en Éthiopie et dans laquelle il évoque les premières douleurs à sa jambe, bientôt amputée.

Vendu 540 000 euros, c'est le poème L'Éternité, paru en 1871 et issu de l'ouvrage Une saison en enfer, qui a été cédé au plus fort prix lors de cette vente dédiée à Rimbaud. Mais il n'a pas été acquis par ce "généreux" donateur.

Si le musée Rimbaud abrite déjà plus de 1 300 œuvres liées au poète né à Charleville-Mézières en 1854, notamment des photographies originales, ces manuscrits devraient apporter un surcroît d'intérêt pour les visiteurs. Et susciter encore davantage la curiosité des Rimbaldiens : c'est ainsi qu'on nomme les admirateurs du "poète aux semelles de vent".

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