Les Restos du cœur des Ardennes confrontés à une hausse historique de la demande et des besoins croissants en bénévoles

En pleine campagne d'été, les Restos du cœur ardennais constatent une explosion de la demande. La moitié des personnes aidées a moins de 25 ans.

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"Depuis la création des Restos du cœur en 1985, on n'a jamais connu une telle situation inflationniste et surtout on ne sait pas quand ça va s'arrêter." Patrice Leleu, le responsable ardennais des Restos, est inquiet. De Rethel à Givet, les 17 centres de distribution du département font face à une explosion de la demande. "+39% en un an de familles accueillies, précise-t-il, c'est du jamais-vu. Sur certains secteurs comme Carignan, Nouzonville, Bogny-sur-Meuse ou encore Sedan Balan, le nombre de personnes accueillies a augmenté de plus de 50%."

Si la tendance est nationale (environ 30% de bénéficiaires en plus en moyenne sur toute la France), les Ardennes sont particulièrement touchées. Fin mai 2023, près de 2.200 familles ardennaises se sont ainsi inscrites pour la campagne d'été des Restos qui dure de mi-mars à mi-novembre. "Quand on a fait notre budget prévisionnel, on n'aurait jamais imaginé une hausse aussi importante", assure Patrice Leleu. Parmi les personnes accueillies, les profils sont variés : personnes seules, familles monoparentales, travailleurs pauvres, retraités, mais surtout de très nombreux jeunes. La moitié des personnes accueillies a moins de 25 ans.

Des chambres froides à remplacer 

Pour nourrir toutes ces personnes, l'antenne ardennaise s'appuie sur l'association nationale qui lui fournit les denrées alimentaires. Au total, 750 tonnes de nourriture sont distribuées chaque année dans les Ardennes. Des aliments qui sont stockés dans des chambres froides vétustes, situées à leur entrepôt de Villers-Semeuse, près de Charleville-Mézières.

"Ces chambres froides commencent à tomber en panne au fur et à mesure, on va devoir les remplacer par un système moins énergivore et plus spacieux, explique Patrice Leleu. On n'a pas le choix. Si elles nous lâchent, on perd toute la nourriture. Mais cela va nous coûter au moins 120.000 euros." Une somme conséquente pour l'association qui fonctionne avec un budget annuel de 80.000 euros. "On va monter des dossiers de subventions et lancer un appel auprès de mécènes et fondations privés, on ne peut pas se permettre de taper dans notre réserve", précise le responsable ardennais.

Locaux à réhabiliter

Les Restos du cœur espèrent aussi s'attaquer bientôt à un autre chantier : la rénovation de leurs bureaux à Villers-Semeuse, fortement endommagés après un incendie en mai 2022. "On travaille dans des conditions exécrables, entassés les uns sur les autres, on ne va pas pouvoir continuer comme ça, on attend le feu vert du conseil départemental pour lancer les travaux."

Pour fonctionner, l'association peut compter sur plus de 420 bénévoles répartis sur tout le territoire ardennais. Mais elle peine à recruter dans l'équipe de direction. "On a une grosse problématique pour trouver des bénévoles pêts à prendre des responsabilités, déplore Patrice Leleu. On cherche en ce moment un président, une secrétaire, des responsables de centre d'activités et un informaticien." 

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