Replay. Durant les 45 minutes de débat, les quatre candidats à la mairie de Charleville-Mézières (Ardennes) ont exposé leurs différentes propositions pour l'avenir de leur ville. Au programme : l'attractivité de la ville, les transports et la sécurité.
Quelques tensions, sur le plateau du débat des municipales avec les quatre candidats en lice pour la mairie de Charleville-Mézières. Boris Ravignon, maire sortant sans étiquette, élu en 2014, Sylvain Dalla Rosa, de la gauche unie, Christophe Dumond d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) et Mink Takawe, de Lutte ouvrière.
1 - Repenser l'attractivité de Charleville
A chaque candidat sa vision de l'attractivité de la cité carolomacérienne. Boris Ravignon défend son bilan, assurant qu'"une ville qui attire, c'est une ville qui ne laisse pas partir ses jeunes. C'est pour ça qu'on s'est battus pour faire venir des formations, et que nous avons développé un Campus universitaire, qu'on se bat pour développer des activités économiques, accueillir des grandes enseignes, attirer un grand hôtel Place Ducale. On a fait fausse route en pensant que forcément, l'investissement viendrait de l'extérieur." Il souligne que l'attractivité de la ville passe par le développement touristique."On travaille avec nos amis belge pour développer l'hôtellerie, aider les petites entreprises".Christophe Dumont, le candidat écologiste, s'interroge. "Attirer des nouvelles activités? Cela fait 30 ans qu'on ne parle de l'attractivité que sous l'angle économique, mais c'est une erreur, on voit que ça ne fonctionne pas, les vitrines restent vides et les logements vacants. Il faut regarder l'environnement, avec des voitures qui roulent moins vite, des gens qui puissent flâner et se déplacer correctement". Il propose d'expérimenter le dispositif Zéro chômeur de longue durée, qui doit être testé dans 200 villes."C'est le rôle du maire de favoriser ça, le vivre ensemble".
Mink Takawé, de Lutte Ouvrière, souligne que "les jeunes et moins jeunes sont contraints de quitter la ville à cause des licenciements et des fermetures d'usines". Selon la candidate Lutte ouvrière, "L'attractivité ne peut se résumer à distribuer des cadeaux aux entreprises pour qu'elles restent dans la ville ou le département; cela n'a jamais empêché les licenciements." Toute l'histoire des usines dans les Ardennes en sont la preuve ajoute-t-elle. Elle va répéter son credo tout au long de l'émission: "Je suis dans le camp des travailleurs et contre le capital".
2 - Transports en commun : gratuité ou plus de service?
C'est l'une des idées force de son programme, le communiste Sylvain Della Rosa propose la gratuité pour l'ensemble des transports en commun de la ville.Boris Ravignon, président de l'intercommunalité Ardenne Métropole, rétorque qu'une telle mesure ferait augmenter les impôts des Carolomacériens.
Christophe Dumond conseille de "concilier financement et services". Selon le candidat EELV, "Il ne faut pas faire le "tout gratuité, mais l'expérimenter quelques jours par semaine, les mercredi et les samedis, puis faire le bilan".
Le maire sortant Boris Ravignon et lui s'accordent sur le fait qu'il faut améliorer le service."Si on veut que les gens utilisent davantage le bus, et c'est notre objectif aussi, argue le maire sortant, il faut améliorer l'offre. Dans certains quartiers, les bus s'arrêtent trop tôt pour desservir correctement la ville.
Mink Takawé conseille d'associer les travailleurs, les syndicats et associations aux décisions concernant les transports".
3 - Que faire en matière de sécurité ?
Boris Ravignon défend son bilan : "On a développé un réseau de caméras. Aujourd'hui, nous avons 69 caméras là où il n'y en avait aucune. Les caméras permettent aux policiers municipaux d'être plus efficaces". Il souligne que son équipe a également réinvesti dans la présence humaine".Pour le conseiller communiste Sylvain Dalla Rosa, la vidéosurveillance "ne règle pas tous les problèmes dans une ville". Toutefois, si sa liste est élue, il ne veut pas supprimer ce qui a été fait. "Nous ne sommes pas pour une gabegie financière." Il propose lui aussi d'embaucher des policiers, qui assureraient le rôle d'îlotiers.
Proposition également avancée par l'écologiste Christophe Dumond : "On aimerait mettre des policiers dans la rue, les remettre en contact avec la population, pas armés car ils seront là pour faire du lien." Proposition à laquelle il ajoute qu'"une ville où on se sent en sécurité est une ville où on circule à 30km/h, où les mômes peuvent aller à l'école à vélo ou à pied, pas via une autoroute urbaine."
Pour Mink Takawé, le débat est ailleurs. Ce sont "les conditions de vie, l'insécurité matérielle des travailleurs, les fins de mois difficiles" qui mènent à des "solutions individualistes et des magouilles". Selon elle, "il faut s'attaquer à cette misère". Elle va même plus loin : "J'espère que les travailleurs retrouveront leur conscience de classe, et feront exploser ce 'chacun pour soi' des capitalistes qui régit notre société."
Les candidats invités de notre débat spécial Charleville-Mézières :
Boris Ravignon (LR), 44 ans, maire depuis 2014, a remporté la mairie au 2nd tour lors d’une triangulaire (FN-UMP-PS) sur une liste d’union de la droite et du centre contre une liste d’union de la gauche menée par Philippe Pailla (PS) maire sortant. La mairie avait alors basculé à droite alors qu’elle était tenue par la gauche depuis des décennies (1966). Il se représente sans l'étiquette LR avec une liste renouvelée quasiment de moitié.
Sylvain Dalla Rosa, 63 ans, est élu depuis 30 ans au conseil municipal de Charleville-Mézières. Il est à la tête d'un trio de la gauche unie avec le socialiste Damien Lerouge et Anne Papier du mouvement Génération S (Benoît Hamon).
Sylvain Dalla Rosa rejoint le Parti communiste en 1976. Il fut directeur de publication du journal « Nouvelles des Ardennes » à partir de 1990.
Maire adjoint (chargé de l’environnement) de Charleville-Mézières de 1983 à 1995, puis de 2001 à 2008 et aire adjoint (chargé de la circulation et du stationnement) de 2008 à 2014. Il fut Conseiller régional de Champagne-Ardenne de 2004 à 2010 et Vice-président de Cœur d’Ardenne (chargé des déchets ménagers) de 2005 à 2014. Conseiller municipal et communautaire de 2014 à aujourd’hui, il siège dans le groupe d’opposition de gauche au conseil municipal de Charleville-Mézières.
Christophe Dumont, 61 ans, est chargé de développement dans le domaine des énergies renouvelables au sein d'une coopérative. Il a été assistant parlementaire, puis directeur de cabinet de Roger Mas, député-maire de Charleville-Mézières de 1985 à 1994. Il est conseiller régional de Champagne-Ardenne depuis 2010 à 2015, vice-président de la commission Aménagement du territoire, agriculture, développement durable, chargé d’une mission sur les circuits courts alimentaires, il est depuis 2014 conseiller municipal de Charleville-Mézières et conseiller communautaire d'Ardenne Métropole. Christophe Dumont est membre du conseil fédéral d’EELV et secrétaire régional d'Europe Ecologie Les Verts.
Mink Takawe est professeure des écoles dans l'enseignement spécialisé. Elle vit, milite syndicalement et politiquement dans les Ardennes depuis plus de 10 ans. Elle a été é candidate à toutes les élections régionales, législatives depuis 2010 et a mené la liste Lutte ouvrière aux municipales de 2014 pour la première fois.
France 3 vous a propose 24 débats en simultané pendant cette soirée.
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