Nicolas Hulot renvoie à plus tard la Transition énergétique : le ministre a anoncé le 9 novembre que la réduction de la part nucléaire de l'énergie française à 50% serait effective vers 2027, plutôt que 2022. Autour de la centrale de Gooz, dans les Ardennes, la décision divise.
Aujourd'hui, trois quarts de l'électricité produite en France provient du nucléaire. Le gouvernement, par l'intermédiaire de Nicolas Hulot, promettait de ramener cette part à 50% dès 2022. Ce 9 novembre, le ministre de la Transition énergétique a finalement reporté l'échéance à 5 ans plus tard, en 20022.L'annonce a immédiatement fait réagir, notamment sur les réseaux sociaux. Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières et président de la Communauté d'agglomération Ardenne Métropole a même salué et remercié le Ministre.
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"Aujourd'hui, on a un retour au réalisme de la part de Nicolas Hulot que je salue vraiment, affirme le premier édile de la préfecture des Ardennes. C'est courageux, dans la fonction qu'il occupe, de dire que que vouloir tomber à 50% à l'horizon 2025 est un mythe. C'est un mythe qui, selon moi, n'est d'ailleurs pas désirable. Par contre, développons les énergies renouvelables partout où elles sont là."
Les Ardennais connaissent bien le nucléaire grâce à la centrale de Chooz. Le dernier élu écologiste de l'ex-région Champagne-Ardenne, Christophe Dumont, le considère comme une industrie dangereuse et coûteuse. Lui parle de reculade du gouvernement. "C'est une déception. Parce que le nucléaire est une énergie du passé, que personne n'utilise dans le monde," regrette-t-il.
Pour le maire de Chooz, la réduction était "prématurée"
Du côté des élus directement concernés par la centrale ardennaise, on parle plutôt de satisfaction et de décision favorable. Pour eux, la centrale de Chooz a encore de belles années à vivre. "C'est une décision sage, puisque [l'annonce de la réduction pour 2015] était prématurée : on ne connaît pas encore la consommation énergétique de la France dans les années à venir," signale Gérard Saint-Maxin, maire sans étiquette de Gooz. Il nuance cependant : "Effectivement, on peut se poser la question sur les centrales les plus anciennes, et la pertinence des travaux importants réalisés pour prolonger certaines. C'est du gaspillage d'argent public".Avec ce recul de Nicolas Hulot, nul doute que les centrales nucléaires sont encore là pour de nombreuses années. À Gooz comme ailleurs, les tours de refroidissement n'ont pas fini de fumer.
►Voir notre reportage à Charleville-Mézières et Chooz (Ardennes)
Intervenants : Nicolas Hulot, ministre de l'Écologie et de la Transition énergétique; Boris Ravignon, maire LR de Charleville-Mézières; Christophe Dumont, conseiller municipal d'opposition à Charleville-Mézières; Gérard Saint-Maxin, maire sans étiquette de Chooz.
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©France 3 Champagne-Ardenne