S'il est maintenu, le prélèvement à la source devrait être mis en place le 1er janvier 2019. A moins de quatre mois de l'échéance, les entreprises ardennaises sont loin d'être au point.
Des tâches administratives supplémentaires et lourdes pour son entreprise de 800 salariés. C'est ainsi qu'Arnaud Bernier, directeur général de la Fonte Ardennaise, perçoit le prélèvement à la source, qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier prochain si les doutes d'Emmanuel Macron en la matière sont levés.
Selon lui, par dépenses supplémentaires, il faut comprendre des formations obligatoires dispensées au personnel des ressources humaines, ainsi que pour les formations et les modifications du logiciel de payes.
Plus de frais pour les entreprises
Outre le travail supplémentaire que la réforme va amener, il va également falloir rassurer les salariés et répondre à leurs questions, avec psychologie. Le personnel chargé des payes est déjà très inquiet, à l'image de Sylvie Mahoudeaux, la responsable comptabilité : "Je pense qu'on devra gérer le personnel, qui ne va pas comprendre forcément ce qui arrive."
Le domaine sensible de la feuille de paye, une possible source de conflits entre salariés et employeurs. Pour le Medef, une chose est sûre, les petites entreprises devront payer plus cher leur comptabilité.
Les plus grandes devront payer pour les formations et les mises à jour de logiciel. Lionel Vuibert, secrétaire général du Medef, en est certain : prélèvement à la source rimerait donc avec contraintes pour les entreprises : "On sent beaucoup d'inquiétude auprès de nos adhérents. On a tenu de nombreuses séances d'informations, mais les doutes subsistent."
Les rumeurs et les allusions sur un éventuel report de ce prélèvement à la source ne font qu'accentuer l'incertitude qui règne dans les entreprises. Cela nécessitera dans tous les cas une importante période d'adaptation.