Un petit sanglier recueilli par une famille sera euthanasié : "c'est cruel", déplore le maire qui voulait le sauver

Un petit sanglier recueilli par une famille du Pas-de-Calais devrait être euthanasié, a-t-on appris ce vendredi 12 juillet. Le maire de Charleville-Mézières (Ardennes), Boris Ravignon, qui proposait d'accueillir l'animal dans une zone naturelle, est scandalisé.

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Il ne décolère pas. Boris Ravignon, le maire (ex LR) de Charleville-Mézières (Ardennes), est dans tous ses états après l'annonce par la cour d'appel de Douai (Nord) que Toto sera euthanasié.

Toto, c'est un jeune sanglier de moins d'un an qui avait été recueilli, alors petit marcassin, après une battue de chasse en forêt (il avait été piétiné par une horde de chiens et allait mourir). Les Bienvenu, une famille de Boiry-Becquerelle (Pas-de-Calais) s'était occupée de lui avec dévotion.

Elle voulait bien faire, mais c'était strictement illégal : la loi interdit de détenir chez soi des animaux sauvages (c'est ce que sont les sangliers, même  s'ils peuvent paraître mignons étant petits). Après une bataille judiciaire, le couperet est tombé ce vendredi 12 juillet 2024. 

Le maire carolomacérien, Boris Ravignon, se trouve dans l'incompréhension la plus totale alors qu'il avait proposé de l'accueillir dans le vaste parc animalier de l'agglomération. Interviewé par France 3 Champagne-Ardenne, il assène que "c'est absolument révoltant".

La consternation règne

"Je trouve ça dommage et cruel, car cet animal ne demandait rien. C’est absurde : on voulait le garder dans le parc animalier de Charleville, avec des dizaines de sangliers, de chevreuils. On avait aménagé un espace pour lui dans l’enclos. Tout était prêt." Il s'agit du parc animalier de Saint-Laurent, vaste de 34 hectares. Les Ardennes ont pour animal-totem le sanglier.

Il ne croit pas en les arguments portés par la juridiction d'appel. "La décision avançait sur le risque de contagion aux espèces. Quand on veut tuer son sanglier, on l’accuse d’être malade... J’aimerais que la justice et la gendarmerie m’expliquent cela. J’aimerais qu’on soit toujours aussi intransigeant avec tous les types de délit."

J’aimerais qu’on soit toujours aussi intransigeant avec tous les types de délit.

Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières

"On se demande vraiment ce qui leur a pris. Pourquoi faire ça ? La décision est choquante. C’est une famille du Pas-de-Calais qui avait recueilli ce marcassin. L’animal a été sauvé. Il était soigné et gardé comme animal domestique, ils ne l’ont pas prélevé. Ils ont fait face aux circonstances."

"On ne sait comment, la gendarmerie leur a dit que c’était interdit et l’ont saisi. Elle l'a placé en fourrière." C'était au mois de novembre 2023. Depuis, forcément, "il a grossi. Et à un moment donné, la fourrière a décidé de l’euthanasier. L’agglomération d’Arras a porté l’affaire devant la cour d’appel de Douai, et là, il y a cette décision qui dit : non, on euthanasie, risque de contagion. Alors qu’il ne devait pas être en contact avec d’autres animaux, dans son enclos." (voir la réserve naturelle sur la carte ci-dessous)

L'édile est proprement abasourdi. "Pourquoi on consacre du temps et de l’argent, des gendarmes, pour... interpeller un marcassin apprivoisé ? Il y a plus grave que ça. Que d’avoir des gens qui, après un accident, recueillent un animal. À qui ça faisait du tort ?"

La famille Bienvenu n'aura même pas le droit d'aller dire adieu à "son" sanglier. 

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