Le ravisseur de la petite Bérényss, qui avait été retrouvée en avril 2015 à Grandpré, dans les Ardennes, a été condamné mardi à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Briey, en Meurthe-et-Moselle.
La condamnation pour "enlèvement et séquestration" de cet agriculteur de la Meuse, proche de la cinquantaine et père de trois enfants, est conforme aux réquisitions du parquet. Le tribunal a ordonné son maintien en détention.
Il avait été dans un premier temps soupçonné d'agression sexuelle mais les examens n'ont permis de déceler "aucune atteinte physique à l'égard de l'enfant", a rappelé le juge, qui a tenté en vain de comprendre les motivations du ravisseur.
Recueillie par une médecin de Grandpré
A la barre, pull gris trop large et jean, l'homme a été incapable d'expliquer pourquoi il avait enlevé Bérényss le 23 avril 2015 en lui proposant des bonbons alors qu'elle faisait du vélo tout près de chez elle, à Sancy, en Meurthe-et-Moselle. Il avait emmené la fillette dans sa ferme de Montzéville (Meuse), à 75 km de là.Alors que l'annonce du déclenchement d'une "alerte enlèvement" était abondamment relayé par les médias, il l'avait libérée vers 23h, en la déposant devant une maison de Grandpré, dans les Ardennes. Une femme médecin, habitant la maison, l'avait recueillie et avait aussitôt prévenu ses parents, parties civiles au procès.
Confondu par son ADN
"En l'enlevant, vous lui avez volé son enfance, son insouciance", a déclaré Emily Bandel, vice-procureure à Briey, avant de requérir 5 ans de prison ferme, la peine maximum encourue, et la privation de ses droits civiques pendant 10 ans. Pour la défense, Me Caroline Pelas-Renoir a reconnu que l'on "attendait mieux" comme explication de la part de son client. Elle a aussi rappelé que selon l'expertise psychiatrique, son client n'était pas "dangereux", et "était sincère dans sa culpabilité".Le prévenu avait été confondu par son ADN, trouvé sur des vêtements de la fillette. Son profil génétique figurait dans le fichier des enquêteurs depuis quelques semaines seulement : il avait été contraint à un prélèvement ADN dans le cadre d'une autre plainte pour agressions sexuelles déposée par trois proches, dont deux de ses nièces.