A Revin, près de 150 personnes se sont rassemblées ce mardi 3 août sur le site où devaient s'implanter les Cycles Mercier dès septembre. Une mobilisation à l’initiative des élus ayant participé au projet pour exiger des réponses de l’Etat quant à son désengagement.

C'est sur la friche industrielle où devait s’implanter le fabricant de vélos qu’ils se sont donné rendez-vous. A l’initiative du député des Ardennes Pierre Cordier (LR), des élus et des habitants de la vallée de la Meuse sont venus exiger des réponses. Entre colère et incompréhension, ils étaient environ 150 ce mardi 3 août 2021. 

La volte-face de l’Etat dans le projet de relocalisation des cycles Mercier ne passe pas. « C’est une trahison de l’Etat, complètement. C’est non seulement une trahison de l’Etat mais en plus nous n’avons aucune explication sur l’abandon » nous explique, dépité, le maire DVD de Revin Daniel Durbecq. Car il y a encore quelques jours, les Revinois s’attendaient à voir s’implanter dès septembre ce fleuron du vélo sur leurs terres. Mais la préfecture a fait savoir, ce jeudi 29 juillet, que l’Etat ne soutenait plus le projet.

Un manque de vérification

Contacté par nos confrères du journal Le Monde, Bercy se défend et met « en évidence les participations du porteur de projet dans des "sociétés offshore" ». Ce n'est qu'en se rendant compte, après coup, de ces activités que l'Etat aurait décidé de ne plus suivre et porter le projet.

Pour les élus qui ont travaillé sur ce projet censé redynamiser un territoire gangréné par le chômage (près de 27%), l’explication est presque irrecevable : « beaucoup de gens avaient l’espoir de retrouver un emploi et on leur dit, quelques mois après, que tout s’effondre. Donc ce n’est pas possible » argumente, en colère le député des Ardennes.

Grâce aux Cycles Mercier, 150 emplois auraient dû voir le jour dès décembre 2021 dans la vallée de la Meuse, 250 dans les deux années qui suivent. Il y a quelques mois, Jacqueline Gourault, la ministre de la cohésion des territoires, s’était même fait l’ambassadrice à Revin du projet de relocalisation. Aujourd’hui, l’espoir de voir renaître en France ce fleuron du vélo semble bien loin. « Il faut être réaliste : quand la moitié du budget est porté par l’Etat et que l’Etat abandonne son aide et bien, automatiquement, le projet est abandonné. » conclut Pierre Cordier.

Plus d’1,5 million d’euros pour déménager

Reste que des frais ont déjà été engagés par la communauté de commune Ardennes Rives de Meuse. 1,5 million d’euros ont servi à déménager l’entreprise ACDL, spécialisée dans la découpe laser, la tôlerie et le chaudronnerie pour faire de la place aux Cycles Mercier. « Pour la suite, on va déjà voir avec l’Etat pour qu’il nous rembourse en partie l’investissement que nous avons fait. Je pense que deux emplois vont être créés mais ce n’est pas avec ça que l’on va sauver les meubles » nous explique le maire de Revin. « Pour nous, c’était quelque chose d’exceptionnel la venue d’une entreprise à Revin. Après tout ce qu’on a perdu, on y croyait » conclut l’élu.

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