Les Cycles Mercier ont choisi les Ardennes pour relocaliser leur production en France. Ils s'installent à Revin avec à la clé 270 emplois, d'ici 5 ans. Les travaux débuteront en mars et l'usine devrait ouvrir à la fin de l'année 2021. Un bol d'oxygène pour l'emploi dans le département.
C'est une bonne nouvelle pour l'emploi dans les Ardennes. Et l'entreprise qui va s'implanter dans le département ne le fait pas n'importe où ... Elle s'installe à Revin, sur l'ancien site de l'usine Porcher. Comme un symbole. Après des années noires, un combat sans fin de la part des ouvriers, c'est un espoir réel qui souffle dans la vallée de la Meuse.
Porcher faisait vivre des centaines de familles. Le site était installé sur 15.000 m² de terrain et fonctionnait avec plus de 1.200 salariés en 1960. Chaque mois, 16.000 baignoires en fonte en sortaient dans les années 70. Porcher était un des deux poumons économiques de la ville de Revin, avec Electrolux qui fabriquait des lave-linges à chargement par le dessus mais la production s'est arrêté le 8 décembre 2016, production transférée sur le site d'Oława en Pologne. Depuis, la commune n'a pas cessé de perdre des emplois et des habitants ...
C'est donc dans ce contexte douloureux que les Cycles Mercier ont choisi Revin et d'y ouvrir une unité de fabrication au dernier trimestre 2021. Elle y produira des vélos mécaniques et électriques Premium sous la marque Mercier, ainsi que des cycles en Marque de Distributeur.
Face à l’engouement pour le Made In France et le dynamisme du marché de la mobilité douce en Europe, l'entreprise fait le choix stratégique de se réinstaller en France. Une décision prise dans un contexte international perturbé par la crise sanitaire et qui marque un tournant pour la marque centenaire.
Devenir un acteur fort du Made In France
En termes d’emplois, l’ouverture de l’usine Mercier à Revin ambitionne ainsi de créer 270 nouveaux postes d’ici 5 ans, "de véritables opportunités pour les jeunes diplômés et apprentis régionaux détenant un savoir-faire, en privilégiant la parité homme-femme" indique le groupe. Accompagnés par Ardennes Développement et soutenus par l’Europe, l’État, la Région et la communauté de communes, les cycles Mercier s’établissent sur un foncier de 60.000 m², dont un bâti de près de 15.000 m2 réhabilité en usine et showroom. Les travaux débuteront en mars 2021 pour une ouverture prévue en fin d’année.
"Si le choix de la localisation est motivé par le fort ADN industriel du département des Ardennes et sa facilité d’accès par l’autoroute, la réimplantation des Cycles Mercier participe sans nul doute à l’essor économique local" peut-on lire dans le communiqué de presse des Cycles Mercier.
L'entreprise souhaite faire travailler la sous-traitance locale. Le retour de Mercier en France ne se limite pas à sa réimplantation industrielle puisque "l’entreprise projette aussi de signer des partenariats locaux pour la fabrication de composants pour vélos mécaniques et électriques." L’objectif : offrir une optimisation des vélos Made In France qui répondent à la demande croissante du marché européen de la mobilité douce.
"Une merveilleuse nouvelle pour les Ardennes"
Les réactions de satisfaction sotn nombreuses. L'ensemble de la classe politique se réjouit de cette annonce. Le député Jean-Luc Warsmann remercie "les responsables de cette entreprise et les assure qu’ils continueront à avoir un soutien maximal et coordonné de tous les acteurs ardennais. Relocaliser en france, c'est un signe pour l'avenir et un symbole, une fierté pour les Ardennes" a-t-il déclaré à France 3 Champagne-Ardenne.
C’est une récompense pour les centaines d’ardennais qui permettent chaque jour la prise d’ampleur du pacte Ardennes pour que les ardennais relèvent la tête et que les Ardennes retrouvent leur attractivité.
Bernard Dekens, le président d'Ardennes Rives de Meuse insiste sur la coordination entre toutes les entités : « Cette installation est une merveilleuse nouvelle pour Ardenne Rives de Meuse, et plus globalement pour nos Ardennes. Le travail remarquable fourni par tous les partenaires dans ce dossier : services de la Préfecture, Région Grand Est, Ardenne Développe-ment, Ville de Revin ainsi que nos services, prouve que l’union fait toujours la force dans le combat pour la réindustrialisation de nos territoires. Non, l’industrie n’est pas morte dans les Ardennes et l’installation des Cycles Mercier le prouve ! »
Cette installation est une merveilleuse nouvelle. Non, l’industrie n’est pas morte dans les Ardennes et l’installation des Cycles Mercier le prouve !
Même tonalité et même satisfaction dans le communiqué de presse de Pierre Cordier, député des Ardennes : "l’officialisation de l’implantation des Cycles Mercier à Revin, avec la création de nombreux emplois, est une nouvelle que j’attendais depuis quelques jours. Je pense tout d’abord aux familles touchées par le chômage, qui voient une lueur d’espoir à leur galère. Revin, comme toute la Vallée de la Meuse souffre en effet du chômage et de la précarité, c’est donc une « bouffée d’oxygène » pour ce territoire. Je salue le travail des élus de la Communauté de Communes et de la Ville de Revin, qui ont mouillé la chemise sur ce dossier, l’Etat et la Région accompagnant le projet."
Les Cycles Mercier, l'ancienne équipe de Poulidor
Les Cycles Mercier voient le jour en 1919 à Saint-Etienne. Son fondateur, Emile Mercier, se lance d’abord dans la fabrication de composants avant de s’étendre au montage de cycles dès 1930. Toujours à l’avant-garde, la marque se dote d’une équipe professionnelle en 1933, qui porte haut les couleurs de la manufacture. Elle connaît son apogée dans les années 60 grâce à la notoriété de son coureur ambassadeur, Raymond Poulidor. Toujours dans la tendance, les Cycles Mercier célèbrent leur 100 ans en 2019 avec la création d’une gamme de vélos à assistance électrique. En 2021, l’entreprise marque l’industrie française du cycle en annonçant la relocalisation de son outil de production à Revin, dans les Ardennes.