Un plan de restructuration a été annoncé pour l'usine Tréfimétaux (Ardennes) : 119 postes vont être supprimés. Le député Pierre Cordier demande un rendez-vous d'urgence au gouvernement.
"Le personnel est abattu". Christel Lemaire, délégué syndical CFDT, dénonce la décision annoncée jeudi 13 janvier lors d'une réunion entre salariés et direction de KME. Le groupe va se séparer de 119 salariés du site de Givet, dans les Ardennes, sur les 260 au total. L'activité fonderie serait maintenue alors que la branche cuivre serait affectée et transférée sur l'un des deux autres sites du groupe, à Serravalle, en Italie.
Une décision motivée, selon la direction, par "les difficultés économiques" qui se traduisent par "des pertes constantes" depuis 2015. "Le site perdrait plusieurs dizaines de millions d'euros par an", précise-t-elle. Avec ce plan, le groupe souligne "la nécessaire sauvegarde de la compétitivité du groupe KME sur le secteur d'activité des tubes", altéré par "l’inadaptation de l’outil industriel consacré à la production de tubes compte tenu de l’évolution du marché européen et de son érosion constante".
Pas de grève, mais de la détermination
Christel Lemaire, syndicaliste, ne nie pas les arguments de la direction. Mais il déplore : "On n'a pas eu d'investissement sur notre outil de travail. Est-ce qu'on nous a affaiblis pour en arriver à cette situation ?" s'interroge-t-il.
Les salariés comptent bien garder leur emploi. Mais "le personnel n'est pas dans un objectif de faire grève et de cramer les pneus. On veut conserver l'emploi ou que les gens puissent partir dignement. Cela arrangerait trop la direction qu'on ne travaille pas et que les comptes de l'entreprise en pâtissent".
"On ne va pas se résigner. En 2015, on devait fermer et on est toujours là. Il faut qu'on démontre qu'on est aussi rentables que l'usine de Serravalle", insiste-t-il. Il y a sept ans, la mobilisation avait été importante dans l'entreprise.
Les politiques au secours de KME
En plus d'avoir contacté le député Pierre Cordier, le maire de Fromelennes Pascal Gillaux, le préfet et un cabinet d'expert, les salariés comptent s'appuyer sur un calendrier qui peut leur être avantageux. "Avec la campagne présidentielle, on nous parle de réindustrialisation de la France. On peut s'appuyer sur ça", suggère Christel Lemaire.
Face à cette annonce, le député Pierre Cordier (apparenté LR) est monté au créneau sur les réseaux sociaux. " Après le fiasco de la relocalisation des cycles Mercier à Revin, c'est un nouveau coup dur pour la Vallée de la Meuse", écrit-il.
Il souhaite que " l'État intervienne auprès des dirigeants de KME pour sauver les emplois de ce site", affirme-t-il. Et de préciser : " Je suis immédiatement intervenu auprès de M. le Préfet des Ardennes et de Mme Agnès Pannier-Runacher", secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finance, à qui il a demandé " un rendez-vous d'urgence".
120 emplois supprimés chez KME-Tréfimetaux dans les #Ardennes: Nouveau coup dur pour la Vallée de la Meuse —> https://t.co/wgMlY920aI J’ai demandé un rdv en urgence à @AgnesRunacher ! pic.twitter.com/CO2tqFFsWW
— Pierre CORDIER (@CORDIERPierre08) January 14, 2022
Une nouvelle réunion est prévue le 25 janvier prochain entre la direction et les salariés. Un plan plus détaillé devrait être présenté par les responsables à cette occasion.
Il s'agit de "présenter tout l'argumentaire économique et l'ensemble des mesures sociales envisagées", précise Philippe Carel, directeur administratif et financier.