Le rapport rendu par l'inspection de la Direction de la Protection des Populations des Ardennes en juillet 2016 est accablant. Sur 95 points contrôlés par les services de l'Etat, seuls 21 y sont jugés conformes à la réglementation.
Lors d'un contôle qui a lieu en avril 2016, les inspecteurs ont relevé une soixantaine de manquements majeurs et de moyenne importance.
Ces inspections avaient pour objectif d’évaluer le niveau de maîtrise de la protection des animaux depuis le déchargement des animaux, jusqu’à leur abattage. Sur de nombreux points, la structure ne serait plus aux normes.
"Des locaux dégradés"
Les agents de l'Etat pointent des locaux vétustes, "difficile à nettoyer et à désinfecter, des abreuvoirs très sales pour certains et des murs très dégradés". Lors de leur visite, ils ont constaté "des sols de case peu ou non conforme et des flaques d'eau stagnante".
L'établissement serait mal adaptée à certains animaux. C'est le cas des couloirs de circulation jugés "trop long pour les veaux et des bovins trop serrés dans les cases".
Peu de ventilation et des portes ouvertes la nuit
Dans leur rapport, les inspecteurs s'inquiètent du "peu de ventilation lors des périodes chaudes" et "d'un système d'arrosage pour le rafraîchissement des animaux non automatique". Ils s'étonnent également du fait que "les portes restent ouvertes la nuit en période froide" mais surtout du manque de formation de certains salariés.
Des employés mal formés
Les agents soulignent dans leurs conclusions que certains opérateurs affectés à la manipulation des porcs "n'ont pas de certificat de compétence". Ils affirment avoir vu un opérateur "donner des coups de pied pour faire avancer les animaux" et un autre "soulever un porc par la queue".
Des actes de maltraitance manifeste pour L24. L'association de protection animale dénonce depuis plusieurs années, les conditions d'abattage des animaux de boucherie. C'est d'ailleurs grâce à leur action et suite à l'indignation citoyenne provoquait par la diffusion d'images d'animaux maltraités que l'Etat a lancé ces inspections dans tous les abattoirs de France. Ce fût le cas à Châlons-en-Champagne et à Charleville-Mézières, où les conclusions du rappport sont globalement positives.
Une nouvelle inspection et des améliorations
Cet été, les services vétérinaires ont effectué une nouvelle inspection à Rethel. Les agents ont pu constater que des travaux de remise aux normes avaient été réalisés. Ils soulignent des "avancées significatives dans l'amélioration du fonctionnement et de la rédaction des procédures".
Les animaux sont moins stressés, des barrières ont été réparées, et surtout les opérateurs non diplomés ont suivi une session de formation au mois d'août.
400 000 euros de travaux
Les travaux de remise aux normes de l'établissement géré par la SOBEVIR, société du bétail et des viandes du Rethélois sont estimés à 400 000 euros. Le préfet des Ardennes se dit prêt à accorder un délai pour la réalisation des travaux mais le propriétaire des lieux souhaiterait cesser son activité. Certains utilisateurs de l'abattoir travaillent sur un projet de reprise du site de Rethel.