Agriculteurs en colère : cinq questions à un éleveur laitier qui va débattre avec Emmanuel Macron

Adrien Lefèvre a co-fondé la marque de lait équitable Faire France. Éleveur laitier de Sorcy-Bauthémont (Ardennes), il doit participer au débat qui aura lieu avec Emmanuel Macron au début Salon de l'agriculture, le samedi 24 février. Il a répondu aux questions de France 3 Champagne-Ardenne.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Mise à jour - L'interview a été réalisée et publiée avant qu'Emmanuel Macron n'annule le débat prévu au début du Salon de l'agriculture. 

Lui sera présent. Un débat entre le président de la République et de nombreux acteurs du monde agricole doit se tenir au début du Salon de l'agriculture, le samedi 24 février 2024.

On y retrouvera Adrien Lefèvre. Éleveur laitier de Sorcy-Bauthémont (Ardennes), il a co-fondé la marque de lait équitable Faire France, destinée à faire face aux industries et distributeurs, et mieux rétribuer celles et ceux qui élèvent des bovins et font commerce de leur lait.

À noter qu'il préside aussi l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli). Avant de partir pour Paris, où devrait bientôt avoir lieu le débat, Adrien Lefèvre a répondu à quelques questions posées par France 3 Champagne-Ardenne, qui l'avait déjà rencontré dans son étable (vidéo) par le passé.

Quelle a été votre réaction en apprenant votre invitation à ce débat ?

"C'est une satisfaction de voir qu'au plus haut de l'État, on commence à écouter la voix de la base. On sera très nombreux à participer, j'attends de voir si on nous laissera bien la parole."

La FNSEA ne veut pas y participer. Qu'en pensez-vous ?

"Pour une fois qu'on donne un peu la parole à la base, à tous ceux qui se bougent en bas et qui sont dans les rues aujourd'hui, malheureusement, les grands patrons qui co-dirigent tout depuis le début ne seront pas présents... J'attends de voir si ce sera confirmé demain. Mais je pense que c'est en étant tous ensemble autour de la table qu'on pourra trouver des solutions."

Qu'attendez-vous de ce débat ?

"On attend que ce débat prenne une dimension européenne. On est conscient que le problème n'est pas franco-français, mais européen. On fait une manifestation lundi pour bien faire comprendre le côté européen du problème."

On a eu la loi Égalim en France, mais on aimerait qu'une telle mesure soit prise au niveau européen. Pour qu'on ne soit pas en concurrence avec nos voisins.

Adrien Lefèvre, cofondateur et vice-président de la marque de lait équitable Faire France

Quelle mesure forte attendez-vous ?

"Ce serait une mesure qui protège les agriculteurs au niveau européen. On a eu la loi Égalim en France, mais on aimerait qu'une telle mesure soit prise au niveau européen. Pour qu'on ne soit pas en concurrence avec nos voisins allemands, belges... Mais qu'on soit solidaire, tous ensemble, et protégé pour qu'il puisse encore y avoir des agriculteurs demain en Europe."

Que pensez-vous des appels de certains syndicats agricoles à réduire les normes ?

"Il ne faut pas se tromper. On a la FNSEA qui veut absolument faire diminuer les normes. Nous, on défend le coût de production. C'est-à-dire que le nombre de normes en face de nous importe peu. On comprend que les concitoyens aient des peurs, des demandes, par exemple par rapport aux produits phytosanitaires."

"Nous, ce qu'on veut, c'est qu'en face de ces réglementations et contraintes, on puisse avoir du revenu. Le souci actuel, c'est que les prix diminuent d'un côté, et que les normes augmentent de l'autre. C'est le prix, le problème. On nous demande de travailler de manière plus compliquée, et en même temps d'avoir une rémunération moindre. Notre combat, c'est vraiment celui d'une juste rémunération. Pas de problème si des normes supplémentaires nous sont imposées, mais il faut qu'elles soient rémunérées derrière."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information