Les phases d'expérimentation de l'usine Agronutris de Rethel, pré-inaugurée en juillet 2022, arrivent bientôt à leur terme. Dès cet été, le site ardennais commercialisera des farines et graisses ultra protéinées issus de larves de mouches, destinées à l'alimentation animale. Une trentaine de postes est à pourvoir.
C'est un long processus qui arrive bientôt à maturité. Fin 2021, Agronutris débutait les travaux de son site de 16.000 m² à Rethel, dans les Ardennes. En juillet 2022, l'entreprise, dont le siège social est basé à Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne) organisait une pré-inauguration de l'usine, qui est sa première unité de production. D'ici l'été, la production doit justement débuter après douze années de tests divers.
La firme, spécialisée dans la culture d'insectes, espère commercialiser dès cet été ses fameuses farines et graisses ultra protéinées, destinées à la nourriture animale, que ce soit pour les animaux de compagnie (chiens et chats) ou à l'aquaculture (saumons). Mais une phase d'expérimentation est toujours en cours.
Trouver la bonne recette pour les larves
Le site ardennais est découpé en deux parties. La première est dédiée à l'élevage de la mouche soldat noir - une espèce originaire d'Amérique centrale. La deuxième est consacrée à l'alimentation des larves et leur transformation en farine.
Au coeur de cette phase d'essai : la bonne formule à trouver pour nourrir les larves. "Nous en sommes à la 35ème recette, explique Richard Fatoux, conducteur de ligne polyvalent. Mais cela prend beaucoup de temps. Il faut étudier une génération pour voir comment la larve de mouche se comporte selon la recette.” Et évaluer sa bonne digestibilité.
30 postes à pourvoir
Cette recette est réalisée à partir de "co-produits", autrement dit des déchets alimentaires, tels que des pelures de pommes de terre ou de betteraves, récupérées dans d'autres sites industriels de la région. C'est à Toulouse, au centre de recherche et développement d'Agronutris, que les tests sont effectués.
A ce jour, 35 personnes travaillent sur le site de Rethel, mais un recrutement est en cours pour atteindre une soixantaine de salariés à terme.