Ce lundi 27 novembre, près de 200 moutons ont été retirés d'un berger à Rethel (Ardennes) pour cause de maltraitance. En 2023, l'Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir (OABA) a déplacé plus de 1 900 animaux maltraités et peine à trouver de la place pour tous les signalements reçus. Mais comment agir au mieux lorsqu'on est témoin de maltraitance ?
Plus de 2 000 animaux déplacés en France pour cause de maltraitance en 2022. En voilà un bien triste record. C'est pourtant la statistique que met en avant l'Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir (OABA), dans un contexte de fin d'année 2023 où le record a de grandes chances d'être égalé (déjà 1 900 animaux déplacés à la fin novembre). Alors, à l'heure où le nombre de signalements ne cesse d'augmenter, comment agir face à la maltraitance animale ?
Que vous soyez témoins directs, indirects, ou en cas de soupçons, plusieurs possibilités existent, mais une est fortement préconisée : faire appel à la gendarmerie. Ce moyen s'avère être le plus efficace, puisque c'est elle qui va diligenter une procédure judiciaire au parquet, qui donnera en cas de vérification des faits, l'instruction et l'autorisation de déplacer les animaux.
"Les services vétérinaires du département sont associés. Ce sont eux qui vont constater la maltraitance ou le dépérissement des troupeaux. Ensuite, sur décision de justice, les animaux sont confiés à une association", détaille M. Bach, le chef d'escadron de la compagnie Rethel.
Il est aussi possible de prévenir directement une association spécialisée, mais cette dernière sera obligée de faire remonter le signalement, d'où l'intérêt de contacter directement la gendarmerie.
"Il n'existe pas de fourrière pour les animaux de ferme"
Mais alors que viennent faire les associations dans cette histoire ? Et bien, le problème, c'est qu'une fois les animaux déplacés, il faut bien les accueillir quelque part. "Il existe des fourrières pour chiens et chats, ou animaux de compagnie de manière plus générale, mais il n'existe pas de fourrière pour les animaux de ferme", rapporte Jimmy Gouedard, adjoint au directeur d'OABA.
Ce sont donc les associations qui, avec leurs partenaires, trouvent des refuges pour les bêtes maltraitées. Ce lundi 27 novembre, par exemple, l'OABA a été sollicitée par la gendarmerie de Rethel (Ardennes) pour le déplacement de près de 200 moutons "maltraités par négligence".
"Nous avons pu en déplacer près de 150, qui pourront se refaire une santé cet hiver. Cinq ont dû être euthanasiés sur place parce qu'ils étaient trop faibles, et la dernière cinquantaine sera déplacée la semaine prochaine", détaille Jimmy Gouedard, qui souligne la difficulté à trouver de la place pour tous les signalements, préconisant la création de fourrières dédiées.
"L'état corporel de l'animal est à surveiller"
Mais comment détecter des cas de maltraitance animale ? Évidemment, les plaies ou anomalies directement visibles peuvent être un facteur aisément reconnaissable. Mais ce n'est pas tout. Selon Jimmy Gouedard, "l'état corporel de l'animal est un facteur à surveiller".
"De manière générale, il faut s'assurer que l'animal ne soit pas trop maigre. Sauf certaines exceptions, quand on voit les côtes, ou qu'on les sent sous la laine d'un mouton dans le cas de lundi, c'est que l'animal est en mauvaise santé et qu'il peut se trouver en danger", poursuit l'adjoint au directeur de l'OBOA.
Alors, si vous croisez des animaux de compagnie ou de ferme blessés, boiteux, maigres ou à l'apparence inquiétante, n'hésitez pas à le signaler dès que possible. Comme le rappelle M. Bach, "la maltraitance n'est pas toujours intentionnelle. Parfois, il s'agit de négligence ou de personnes non aptes à s'occuper de troupeaux".