Ce 19 octobre, les centres pour mineurs en conflit avec la loi ont exceptionnellement ouvert leurs portes au public. Dans les Ardennes, huit jeunes passent cinq mois dans un centre éducatif renforcé, à Mouzon, près de Sedan.
L'équitation, c'est l'une des principales activités du Centre éducatif renforcé de Mouzon (Ardennes), près de Sedan. Les jeunes du centre, souvent en conflit avec la loi, doivent ici apprendre à poser une selle à apprivoiser l'animal pour ensuite monter dessus.
"Je trouve que c'est très important de donner une deuxième chance aux enfants. C'est bénéfique pour eux car ils sont obligés d'être attentifs, d'avoir confiance dans les chevaux. C'est difficile au début pour certain, mais après ça a été !" confie Florian Robin, le moniteur équestre.
Ces huit jeunes ont entre 14 et 17 ans et vivent ici enfermés, car seulement trois sorties leur sont accordées sur un séjour de cinq mois. Tous les jours, le même rituel de 7 à 22 heures. "On se lève le matin, on prend notre douche et on déjeune. On s'occupe ensuite des espaces verts, des locaux, et l'après-midi pareil," raconte l'un de ces pensionnaires.
Retirer la carapace du délinquant
La journée est millimétrée afin de cadrer les jeunes, favoriser leur réinsertion. "L'objectif, c'est de leur retirer la carapace du délinquant, chose peu facile, note Lounis Issaad, éducateur spécialisé. Au fur et à mesure, on arrive à avoir des gens qui ont des projets, partent vers des écoles, décrochent des diplômes, ou retrouvent le milieu parental pour certains". La semaine prochaine, quatre jeunes partiront dans l'Aude pour aider les sinistrés des récentes inondations. Le 19 décembre, ils quitteront tous Mouzon pour retrouver peut-être une nouvelle vie.