Ce lundi 19 septembre, les 800 élèves du collège et lycée privés Mabillon de Sedan (Ardennes) devaient, à nouveau, porter le masque en salle de classe. En cause, l'augmentation importante du nombre de cas positifs à la Covid 19, côté élèves et enseignants.
"En trois jours, nous avons été informés de 50 cas positifs chez les élèves, puis de 6 cas chez les enseignants". Olivier Vallot, chef d'établissement du collège et lycée privés Mabillon de Sedan (Ardennes), joint par téléphone, a très vite communiqué avec les familles et l'équipe pédagogique de l'établissement.
En fin de semaine dernière, 15 jours après la rentrée scolaire, les premiers appels de parents déclarant leurs enfants positifs à la Covid 19 ont commencé "et c'est parti en flèche, reprend le chef d'établissement. J'ai contacté un conseiller technique de l'éducation nationale qui m'a confirmé que mon établissement était dans la moyenne plutôt haute. A ce moment-là, je me suis dit, soit je réagis, soit je ne réagis pas".
Le plus fort taux d'incidence de France
Olivier Vallot se demande alors s'il doit simplement recommander le masque mais décide de le rendre obligatoire dès le retour des élèves ce lundi 19 septembre 2022. "Je ne voyais pas trop pourquoi les uns seraient masqués et pas les autres. Il fallait enrayer le taux de montée des positifs et protéger tout le monde".
Le protocole sanitaire dans l'éducation nationale est certes au plus bas de l'échelle des mesures mais cela ne doit pas empêcher au bon sens de se mettre en place. "Les familles ont l'obligation, de toute façon, de nous alerter en cas de positivité à la Covid 19, de leurs enfants. Et de mon côté je dois communiquer auprès des autres familles. Je dois être transparent tout en respectant le secret médical".
Alors non, cette décision de retour des masques n'est pas illégale.
Olivier Vallotchef d'établissement du collège et lycée Mabillon de Sedan
Une mesure comprise par la quasi totalité des familles d'autant plus que l'établissement se situe à Sedan, dans les Ardennes, le département qui connaît actuellement le plus fort taux d'incidence de France avec 543 cas positifs par semaine pour 100 000 habitants.
Déscolarisation
Olivier Vallot aurait pu ne prendre aucune mesure, rien ne l'y obligeait. Il aurait pu se contenter d'alerter les familles et l'équipe enseignante. Il a décidé d'aller au-delà et de rendre obligatoire les masques. "Et j'ai tout à fait le droit de prendre cette décision. Le protocole sanitaire est celui de base mais ne nous interdit pas de prendre des mesures".
Effectivement le protocole dit "socle de mesures" explique ainsi les choses : "Ces mesures reposent sur les prescriptions émises par le ministère de la Santé et de la Prévention au vu notamment des avis rendus par le Haut conseil de la santé publique ainsi que sur les dispositions législatives et réglementaires en vigueur. Les mesures à prendre nécessitent de tenir compte du contexte propre à chaque école ou établissement".
Nous recevons des dizaines de messages et des coups de téléphone anonymes.
Olivier Vallotchef d'établissement du collège et lycée Mabillon de Sedan
"Et puis, j'ai la responsabilité de prendre des mesures d'urgence dans mon établissement. Je m'appuie sur le principe de précaution et le texte concernant Le statut du chef d'établissement de l'enseignement catholique qui précise à l'article 2.8 que : Le chef d’établissement assume la responsabilité de l’établissement et de la vie scolaire conformément aux articles R 442-39 et R 442-55 du Code de l’Éducation. En cas de besoin, le chef d’établissement saisit par écrit le conseil d’administration de l’organisme de gestion, lui propose toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et des biens. En cas d’urgence, il prend les mesures qui s’imposent".
Harcelé
Des précisions qui font écho à une famille qui a déscolarisé ses enfants. "Depuis le début de la pandémie, ils sont contre tout, anti-tout et notamment anti-masque, explique Olivier Vallot chef d'établissement du collège et lycée Mabillon de Sedan. Je leur ai dit qu'ils étaient complotistes, ce qu'ils réfutent, mais cette famille s'appuie sur des réseaux complotistes. Alors non, cette décision de retour des masques n'est pas illégale", précise-t-il encore.
Une famille sur 800 élèves a donc décidé de retirer ses enfants de l'école et les réseaux complotistes qui l'entourent harcèlent l'établissement, "nous recevons des dizaines de messages et des coups de téléphone anonymes, reprend Olivier Vallot.
Des messages que les médias reçoivent aussi par dizaines où l'on nous somme parfois de faire notre travail de "journaleux" ! C'est chose faite.