Une manifestation avait lieu ce lundi 27 février pour défendre la maternité de Sedan, dans les Ardennes, menacée de fermeture fin mars avec le départ des deux anesthésistes. L'Agence régionale de santé a annoncé la mobilisation de la réserve sanitaire pour permettre temporairement le maintien de l'activité.
Perdre la maternité de Sedan ? Une idée inconcevable pour le comité de défense des hôpitaux de proximité dans les Ardennes. Une trentaine de personnes au plus fort de la mobilisation se sont réunies ce lundi 27 février à Charleville-Mézières (Ardennes), en face des archives départementales.
C’est là que s'est tenu, ce matin, une réunion de l’Agence régionale de Santé, sur l’avenir de ce service hospitalier. Un établissement situé dans une ville de quelque 17 000 habitants, et dans une agglomération où vivent plus de 85 000 personnes. L’inquiétude régnait toujours, notamment pour les membres de ce comité de défense.
De fortes craintes sur la maternité de Sedan
"Ce qu’on craint, c’est la fermeture de la maternité de Sedan, le 31 mars prochain. On nous a d’ores et déjà annoncé qu’il n’était plus possible de prendre des rendez-vous pour une consultation, à partir du 20 mars. Certaines femmes se voient déjà conseiller de se rendre à Verdun, à Charleville-Mézières ou encore à Libramont, en Belgique", s’indigne Michèle Leflon. Pour la présidente du comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes, sauver la maternité de Sedan (Ardennes) doit plus que jamais être une priorité.
Ce service hospitalier pourrait en effet se transformer, suite au départ de deux praticiens de santé. "En mars prochain, deux anesthésistes vont partir simultanément à la retraite. Ce qui fait peser un risque que l’on pouvait prévoir, sur la maternité. Ils avaient déjà accepté de différer leur départ de plus d’un an. Pourquoi ne pas faire appel à des anesthésistes du privé pour passer les difficultés et ne pas avoir une vraie politique de recrutement ? On ne publie pas ou peu les postes vacants. Il y en a un de temps en temps, mais pourquoi pas deux ? Cela pourrait peut-être attirer les couples. On nous parle de chasseurs de têtes pour procéder aux recrutements, mais on a déjà du mal à suivre la procédure normale", tonne Michèle Leflon.
La représentante du collectif note qu’une fermeture éventuelle de ce service risque de toucher un grand nombre de personnes. "Au-delà du Sedannais, c’est aussi l’ouest de la Meuse qui peut subir les conséquences de cette décision", ajoute la présidente de ce comité de défense.
Côté politique, cette perspective suscite des réactions mitigées, à en croire la responsable du collectif. "Le député de Sedan (NDLR : Union des Démocrates et Indépendants), Jean-Luc Warsmann, a fait un travail extraordinaire. Il a voté toutes les lois qui expriment les difficultés actuelles dans le domaine de la santé. En revanche, on n’a plus de nouvelles du maire de Sedan, depuis un moment", décrit Michèle Leflon.
Une demande de moyens supplémentaires pour ce service hospitalier
Didier Herbillon, maire (Divers gauche) de Sedan, réfute l’idée d’être inactif à ce sujet. En janvier dernier, il s’était rendu à Paris, au ministère de la Santé : "Les conseillers du ministère m’ont assuré que la maternité ne fermerait pas".
"Le problème est lié au fait que ces deux anesthésistes partent à la retraite. Cela montre le manque de praticiens, ce qui est problématique pour cette maternité livrée neuve et qui a été ouverte en 2015. Il s’agit en plus d’un établissement qui compte 600 naissances chaque année, ce qui est au-dessus du minimum des 300 naissances requises pour le maintien d’un tel service hospitalier. Sans compter que nous sommes la seule ville des Ardennes à avoir gagné en population, avec 300 habitants supplémentaires d’après le dernier recensement de 2020", complète le maire de la ville.
La réserve sanitaire mobilisée
Si deux anesthésistes ne sont pas trouvés d'ici fin mars, l'Agence régionale de santé devrait dans un premier temps mobiliser la réserve sanitaire pour poursuivre l'activité à Sedan. La recherche de praticiens est actuellement menée dans d'autres établissements, à Nancy, Mulhouse et même en Belgique.