Meurtres dans l'Yonne : Michel Fourniret et Monique Olivier entendus par une juge d'instruction ce 19 octobre

C'est une première depuis onze ans : Michel Fourniret retrouve vendredi 19 octobre son ex-femme Monique Olivier à Paris dans le bureau de la juge d'instruction qui veut confronter leurs versions. Le tueur en série a récemment reconnu deux nouveaux meurtres dans l'Yonne en 1988 et 1990.

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Michel Fourniret et Monique Olivier, reconnus coupables de plusieurs meurtres en 2008, font à nouveau face à la justice. Vendredi 19 octobre, les deux ex-époux ont été entendus à partir de 10 heures par une juge d'instruction selon Me Richard Delgenes, avocat de Mme Olivier, confirmant une information d'Europe 1.

La magistrate espère ainsi obtenir plus d'informations sur les meurtres de deux jeunes femmes commis dans les années 1990, que le tueur en série, aujourd'hui âgé de 76 ans, a reconnu en février 2018, après les avoir niés dans le passé. Il s'agit des homicides de Joanna Parrish et de Marie-Angèle Domece.
 

Vers deux nouveaux meurtres ?

Le 17 mai 1990, le corps nu de la Britannique Joanna Parrish, alors assistante d'anglais au lycée Jacques-Aymot d'Auxerre, avait été retrouvé à Monéteau (Yonne). La jeune femme de 20 ans avait été violée et battue avant sa mort.

Marie-Angèle Domece, handicapée mentale, avait pour sa part disparu, à 19 ans, le 8 juillet 1988 dans l'Yonne. Son corps n'a jamais été retrouvé. À deux reprises, Monique Olivier avait attribué les meurtres des deux jeunes femmes à Michel Fourniret, avant de se rétracter par la suite.

Entendu en février et mars 2018 dans le cadre de l'enquête menée par la juge d'instruction parisienne Sabine Khéris, Michel Fourniret avait livré des
"aveux réitérés" pour ces deux nouveaux crimes.

Comme de coutume, celui qui est surnommé "l'ogre des Ardennes" s'était montré très mystérieux lors des interrogatoires. "Si ces personnes n'avaient pas croisé mon chemin elles seraient toujours vivantes", a-t-il déclaré lors d'une de ces auditions de février 2018, dont l'AFP a eu connaissance. Mais il n'a rien livré sur les circonstances des meurtres, ni sur le lieu où pourrait se trouver le corps de Marie-Angèle Domece.
 

Fouilles infructueuses

Fin septembre-début octobre 2018, des fouilles ont été menées dans l'Yonne. Michel Fourniret et Monique Olivier ont été amenés tour à tour sur les lieux mais les fouilles n'ont rien donné, selon une source proche de l'enquête. Des recherches ont notamment été entreprises dans les alentours d'Auxerre (Yonne), soit à Monéteau, sur un terrain familial à Saint-Cyr-les-Colons et un bois proche de ce dernier village.

Michel Fourniret avait été mis en examen le 11 mars 2008 pour les enlèvements et les assassinats de ces deux jeunes femmes avant de bénéficier dans ce dossier, par la suite dépaysé de Charleville-Mézières à Paris, d'un non-lieu le 14 septembre 2011. Mais l'affaire avait été relancée en juin 2012 quand la cour d'appel de Paris avait annulé ce non-lieu et demandé aux juges de rouvrir l'instruction sur la base de nouvelles pistes, suscitant les espoirs des parties civiles.

Depuis qu'elle a repris en main le dossier, la juge Sabine Khéris tente de comprendre les ressorts psychologiques du tueur et de faire parler la mémoire du septuagénaire sur ces faits vieux de plus de 30 ans. Selon les avocats des familles des deux jeunes filles, la magistrate pourrait clore l'instruction à la fin de l'année, ouvrant la voie à un nouveau procès d'assises courant 2020.
 

Déjà reconnus coupables de sept meurtre et complicité dans cinq

Michel Fourniret a été condamné en 2008 par la cour d'assises des Ardennes à la perpétuité incompressible pour sept autres meurtres. Monique
Olivier a, elle, écopé de la perpétuité, accompagnée d'une mesure de sûreté de 28 ans, pour sa complicité dans cinq meurtres.


Le tueur en série sera par ailleurs jugé par la cour d'assises des Yvelines en novembre 2018 pour l'assassinat crapuleux en 1988 de l'épouse d'un ex-codétenu, Farida Hammiche, qui lui avait permis de faire main basse sur le magot du "gang des postiches". Monique Olivier, 69 ans, sera jugée pour complicité. Le couple, qui a divorcé en 2010, devra également répondre de recel.
 
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