Une nouvelle action était organisée ce samedi 15 avril devant la maternité de Sedan (Ardennes) où les accouchements ne sont plus possibles depuis deux semaines en raison d'un manque d'anesthésistes.
Soixante-dix personnes étaient rassemblées devant la maternité de Sedan (Ardennes) ce samedi 15 avril 2023. Elles manifestaient après que l'Agence régionale de santé (ARS) a suspendu provisoirement fin mars les accouchements au sein de l'établissement.
La maternité n'a plus d'anesthésiste suite à des départs en retraite. "Aucune candidature n’a encore été réceptionnée, même si des contacts ont été pris", précisait l'ARS dans un communiqué le 30 mars.
Michèle Leflon, présidente du comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes, faisait partie des manifestants ce samedi. "La maternité a été fermée il y a quinze jours et l'ARS a dit qu'elle donnerait des nouvelles dans les quinze jours. Donc nous exigeons que des mesures soient prises permettant d'assurer la pérennité de la maternité. C'est dû à un manque d'anesthésistes. La maternité de Sarlat [en Dordogne, ndlr] va à priori rouvrir au mois de mai parce que l'ARS là-bas a trouvé des solutions", a-t-elle expliqué au micro de notre journaliste Baptiste Galmiche.
Michèle Leflon réclame que l'ARS "trouve des anesthésistes et qu'au besoin, elle réquisitionne des anesthésistes du privé". "Il y a une mise en concurrence entre le public et le privé avec des conditions de salaire et de revenus très différentes dans le privé", a-t-elle affirmé.
"Des femmes qui risquent d'accoucher sur la route"
La fermeture de la maternité a, selon elle, de lourdes conséquences sur le territoire. "Ce n'est pas uniquement Sedan, c'est une partie de la Meuse, c'est le Vouzinois. Ce sont des gens qui sont très loin. Des femmes qui risquent d'accoucher sur la route. Et surtout des femmes qui risquent de ne pas consulter à temps en cas de problème parce que quand c'est loin, on évite d'aller consulter."
La mobilisation doit se poursuivre en début d'après-midi. Les manifestants ont également collé des plaques de rues fictives : "rue de l'anesthésiste Képala" ou encore "impasse de la réserve sanitaire".
Une réponse à la campagne de communication lancée par l'ARS et les collectivités locales, où il était promis aux anesthésistes, gynécologues ou pédiatres qui feraient le choix de rejoindre la maternité d'avoir une rue à leur nom à Sedan ou Charleville-Mézières.