Plus possible d'accoucher à la maternité de Sedan : voici pourquoi, et les réactions

Depuis ce mercredi 29 mars, il n'est plus possible d'accoucher à la maternité de Sedan (Ardennes). Les deux anesthésistes ont fait valoir leurs droits à la retraite. Seules les consultations sont encore assurées pour le moment.

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Ils partent à la retraite sans avoir pu être remplacés. Les deux anesthésistes de la maternité de Sedan (Ardennes) n'exercent plus depuis plus depuis ce mercredi 29 mars 2023.
Une conséquence directe est que depuis cette matinée, les accouchements ne peuvent plus y avoir lieu. Seules les consultations y sont assurées.
Pour les remplacer, la campagne de recrutement originale n'a pas porté ses fruits. D'après France Bleu, les retours étaient décevants (au 27 mars). 
L'agence régionale de santé (ARS) a promis un recours à la réserve sanitaire pour éviter la fermeture. Mais pas de quoi sauver l'établissement, surtout que le succès d'une telle mesure n'est pas assuré.
France 3 Champagne-Ardenne a fait le tour des personnages concernées par ce dossier. Qui veulent garder espoir envers et contre tout. 


Océane Guichard, future maman qui devait y accoucher
"Hier soir, par un coup de fil, j'ai appris la nouvelle : qu'il n'y aurait pas d'accouchement au sein de l'hôpital de Sedan. Un hôpital que j'avais personnellement choisi car il était proche de mon travail : c'était pratique pour les rendez-vous. Il y a là-bas une équipe très humaine, qui nous fait nous sentir comme chez nous. Il proposait un accouchement dans l'eau; maintenant ce sera forcément un médicalisé..."
"On s'y attendait depuis plusieurs mois, on nous disait que le prochain rendez-vous serait peut-être le dernier. Depuis que je suis petite, j'entendais parler de cette hypothétique fermeture, mais qui reculait, qui reculait... On pensait pouvoir passer entre les mailles du filet. Là, on est mis devant le fait accompli. C'est un coup de massue, je suis déçue. On ne sait pas où on va aller : soit Charleville, soit Reims. On est dans l'incertitude de ce qui va se passer." 

Michèle Leflon, présidente du comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes
"Un courrier a été envoyé aux femmes qui doivent accoucher dans les jours à venir habitant dans le bassin sedanais. Il dit qu'à partir de ce matin à 08h00, il n'y a plus d'accouchements. Et que les femmes sont priées de se rendre à la maternité de Charleville, soit une autre de leur choix, soit faire le 15. C'est scandaleux. C'est du mépris pour les femmes, et pour les personnels dont les instances n'ont même pas été averties. Il n'y a pas eu d'annonce officielle. Nous avons des dirigeants à l'hôpital et à l'ARS qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités."
"On savait qu'il y avait un risque majeur. Mais on pensait que ça allait attendre le 1er avril. Il y a eu une promesse de l'ARS de demander la réserve sanitaire, et il y a eu d'autre part une publicité dans les journaux nationaux pour chercher de nouveaux anesthésistes, et on n'a même pas attendu que ça fasse son effet. De toute façon, cette annonce à 100.000 euros, on pense que c'était juste pour donner bonne conscience aux élus et à l'ARS; alors que rien n'a été fait depuis des années pour recruter des médecins anesthésistes sur les Ardennes. En 2012-2013, il y en a même qui ont quitté le département."



Didier Herbillon, le maire de Sedan
"Je regrette que les accouchements soient interrompus sur la maternité de Sedan. Après, ce n'est pas une situation pérenne. Nous poursuivons nos efforts pour recruter. À l'heure où je vous parle [29 mars; ndlr], un certain nombre de candidatures sont examinées par l'hôpital et l'ARS. Il y a eu trois contacts, leurs diplômes sont en train d'être vérifiés. J'ai encore de l'espoir, et j'espère que nous réussirons à faire en sorte qu'il n'y ait pas de rupture des accouchements."
"C'est une procédure de sécurité. On ne peut pas faire courir le risque à des mamans de se présenter à Sedan pour accoucher et de ne pas pouvoir le faire. C'est vraiment dans ce cadre-là [des courriers ont été envoyés pour informer de la situation; ndlr]. Je rappelle que la réserve sanitaire n'a pas encore été mobilisée. Nous l'attendons fermement. On espère bien que d'ici 48 heures, elle sera présente : il y a un petit temps de latence. Mais c'est pour une quinzaine de jours, pas plus, et c'est mobilisable pour des cas d'extrême-urgence. Et j'ai l'impression qu'en haut-lieu, la maternité de Sedan n'est pas une urgence. Nous ne baissons pas les bras..."


La maternité de Romilly-sur-Seine (Aube) est elle aussi en danger, pour d'autres raisons

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