Le jeudi 23 février, on apprenait le dépôt d'une plainte pour la mort d'un chihuahua enfermé dans un sèche-linge par une adolescente de Sedan (Ardennes) selon sa mère. France 3 Champagne-Ardenne a pu rencontrer cette mère, qui a dénoncé sa fille à l'association de protection animalière Lisa.
Une affaire de cruauté animale s'est déroulée à Sedan (Ardennes). On a appris, le jeudi 23 février 2023 que la Ligue dans l'intérêt de la société et de l'animal (Lisa) avait porté plainte. L'association était scandalisée par la mort d'un chihuahua piégé dans un sèche-linge. Mais aussi par l'enfermement d'un staff dans une cage minuscule et par l'application de teinture noire sur un croisé beagle.
Ces faits ont été rapportés à la Lisa par la propre mère de l'adolescente qui serait à l'origine de ces maltraitances. France 3 Champagne-Ardenne l'a rencontrée ce vendredi 24 février, elle a accepté, un peu émue, de répondre à quelques questions.
Le destin tragique d'une femelle chihuahua
Pourquoi avez-vous dénoncé votre fille ?
"J'ai appelé la Lisa pour un acte cruel. Je ne saurai jamais la vérité car elles étaient plusieurs à ce moment-là. Elles ont fait une soirée alcoolisée entre filles : ma fille et ses copines. Je n'étais pas présente car je faisais des travaux dans ma maison. Je n'étais pas au courant."
"Là, j'ai reçu un coup de téléphone pour me dire que Missy [sa chienne chihuahua; ndlr] s'était sauvée. J'ai répondu que c'était impossible : c'était un appartement, il y avait un portail fermé... Puis, le soir, j'ai eu un coup de téléphone disant qu'il y avait eu quelque chose de grave."
"J'ai rouspété, demandé ce qu'il s'était passé et commencé à paniquer. Là, une de mes filles m'a dit que Missy avait eu un accident, qu'elle était morte. Je demande : comment ça ? Et on me répond : dans le sèche-linge... Suite à ça, je suis tombée dans les pommes. J'ai eu du mal à m'en remettre."
Comment avez-vous découvert la vérité ?
"On m'a dit que ma chienne était montée dans le sèche-linge toute seule. Qu'elle dormait dedans. On m'a dit qu'elle était morte à minuit, puis ensuite qu'elle était morte au matin. Une autre de mes filles [qui n'a pas participé à la fête; ndlr], l'une des plus âgées, m'a dit que quand elle s'était levée à 06h00 pour aller travailler, la chienne était encore en vie."
"Jour après jour, j'ai appris par petits bouts ce qu'il s'était passé lors de la soirée. C'est difficile de découvrir la vérité car ma fille et ses amies se coordonnent pour donner la même version. Pour que je ne sache pas la réalité exacte. Elles ont été jusqu'à jeter mon chien à la poubelle. Au lieu de me dire qu'elle était morte, me laisser l'enterrer et faire mon deuil sur ma pauvre bête, elles ont préféré la jeter." (voir la ville du drame sur la carte ci-dessous)
"Elles m'ont d'abord dit qu'elles l'avaient enterrée au mont Olympe à Charleville. J'y suis allée pour creuser avec plusieurs amies, comme une folle, pour la retrouver. Mais elles avaient menti. Une de leurs amies, avec qui elles ne s'entendent pas, m'a dévoilé que ma propre fille l'avait mise à la poubelle. Mais elle n'était pas seule : elles étaient onze dans l'histoire. Et je ne sais pas qui exactement l'a mise dans le sèche-linge."
Une décision difficile
Que voudriez-vous dire sur votre fille ?
"Plus jeune, elle était déjà un peu brute avec les animaux. Elle avait déjà eu un suivi psychologique. Mais elle ne faisait pas ça. Par contre, on accuse ma fille et les autres d'avoir filmé ma chienne qui tournait dans le sèche-linge. C'est faux, parce qu'on ne voit pas à travers : il n'y a pas de hublot."
Qu'a fait votre fille, de manière certaine ?
"Ce qui a été filmé, c'est ma chienne au sol, et ma fille en plein écran avec ses copines en train de rire devant ma chienne. Sous prétexte que l'un d'elles aurait lancé que ma chienne faisait son 'baptême de mort'. Ma fille n'avait pas à filmer ça. Je lui en veux. Je lui en voudrai toute ma vie [elle pleure; ndlr]."
Comment vous sentez-vous ?
"Maintenant, je suis malade. Je pleure la mort de ma chienne. Je souffre de ne plus voir mon animal dans la maison. Missy était jeune et ne méritait pas ça. Sur les réseaux, les gens accusent la mauvaise éducation de ma fille. Ça n'a rien à voir. Je n'étais pas présente, et ma fille n'a pas été éduquée à faire souffrir les animaux. Moi, je les adore. Et j'en ai actuellement qui sont bien entretenus."
"Donc les gens, avant de parler devraient connaître la situation que je vis avec ma fille. Elle est un cas difficile. Je l'ai moi-même signalée au tribunal et à la police car je n'en peux plus. Je n'arrive plus à m'en sortir avec elle. Qu'on ne parle pas sur mon compte sans savoir. Si j'étais coupable, pourquoi j'aurais dénoncé ma propre fille à la Lisa ? C'était déjà compliqué car c'est ma fille. J'ai fait ça pour sauver mes animaux."
Je veux que ma fille paye, même en faisant de la prison.
La mère de l'adolescente qui a tué un chihuahua en le passant au sèche-linge
Pas de pitié, mais pas de lynchage non plus
Comment réagissez-vous aux invectives visant votre fille ?
"J'ai lu des commentaires sur ma fille, et je comprends. Je suis d'accord, elle a été cruelle. Mais qu'on ne vienne pas dire qu'on devrait tuer ma fille dans un sèche-linge ou la pendre. Moi, je veux juste la justice pour ma chienne. Que ma fille le paye, même en faisant de la prison. C'est malheureux de dire ça de ma propre fille, mais voilà... Je vais aussi dénoncer à la gendarmerie toutes les copines qui étaient présentes avec ma fille. Car c'est un acte de cruauté."
Qu'attendez-vous ?
"Je ne veux plus que ma fille ait le droit d'avoir des animaux, ainsi que les filles qui étaient là pendant l'acte commis sur ma chienne. Je veux que les personnes payent pour avoir fait ça."
Que répondez-vous aux gens vous demandant pourquoi vous avez laissé faire ça ?
"La Lisa est intervenue à son domicile : je précise bien qu'elle ne vit pas chez moi. Quand on dit sur les réseaux qu'on l'a laissée ramener deux chiens à la maison, ce n'est pas vrai. Elle loue un studio, qu'un monsieur lui a loué car elle avait une amie qui a fait office de garant majeur.
Deux autres chiens maltraités
Quels autres actes cruels ont été commis ?
"Le coup des teintures, que je ne comprends pas. C'est nocif pour les animaux. Son chien [le croisé beagle; ndlr] était marron et blanc, et une amie à elle m'a téléphoné pour me dire qu'elle lui avait fait au moins sept teintures, qu'elle l'avait teint en noir. Je n'étais pas contente. J'ai téléphoné à ma fille pour lui dire qu'elle aurait pu tuer son chien, car c'est très toxique. La preuve, c'est que la bête avait perdu des touffes de poils. (voir la publication Facebook ci-dessous)
"Et son autre chien [le staff; ndlr], elle était allée le chercher chez un jeune homme à Paris. Elle s'était permise d'utiliser une photocopie de ma carte d'identité pour le mettre à mon nom. Moi, ce chien, je ne l'avais jamais vu. C'est un gros molosse, agressif, en cage."
"Ce n'était plus possible et j'ai fait mon signalement à la Lisa. Je ne pouvais plus laisser ma fille faire ça, entre autres du trafic de chiens. Elle avait déjà eu un berger allemand, et on m'a dit qu'elle cherchait d'autres chiens sur les réseaux. Moi, j'ai voulu mettre un stop. En plus, à 16 ans, elle n'avait pas le droit de posséder de molosse."