Vigilance jaune sur les Ardennes. Ce mardi 17 janvier, la préfecture des Ardennes indique que le département est susceptible de connaître d'importantes inondations. Comment font les communes potentiellement concernées pour se protéger et protéger leurs habitants ?
"L'alerte jaune crues" est en vigueur sur plusieurs parties des rivières Aisne et Meuse. La préfecture des Ardennes a placé le département à ce niveau de vigilance, ce 17 janvier. Il vise à anticiper d'importantes inondations liées à ces cours d'eaux, et plusieurs problèmes tels que les pannes d'électricité et la coupure de routes. France 3 Champagne-Ardenne a voulu savoir comment se protègent quelques-unes des communes concernées. On fait le point.
Surveillance très renforcée
Cap d'abord du côté de la Meuse frontalière et de la Semoy. À la rencontre de ces deux étendues d'eau, se trouve la commune de Monthermé (Ardennes). 2 300 habitants y vivent. Le souvenir d'inondations impressionnantes dans les années 90 reste encore dans la mémoire des habitants. La municipalité a donc pris les devants. "Nous surveillons assidument les prévisions des hauteurs d'eaux", rappelle la maire (Sans étiquette) Catherine Joly.
"En cas d'alerte, nous avertissons nos habitants par la police municipale, nos appariteurs et notre page Facebook. De l'aide au relogement est proposée si besoin. Pour ce qui est de la commune, nous avons prévu la mise en place de passerelles surélevées, pour continuer à permettre les déplacements des habitants", indique Catherine Joly. L'élue ajoute aussi que "des parpaings peuvent être fournis aux habitants pour surélever les objets situés en sous-sol".
Au sud du département cette fois, Vouziers, 4 500 habitants. Elle est membre de la communauté de communes de l'Argonne Ardennaise. La commune a été frappée par des inondations assez récemment, en juillet 2022. Sans grande gravité, estime la municipalité (Divers droite) : "Il n'y a pas eu besoin de mettre en place notre plan d'urgence, mais seulement de repomper l'eau".
Il n'empêche que le dispositif d'alerte aux habitants est prêt, à en croire l'équipe municipale. "La mairie reçoit les messages de prévention et de conduite à tenir en cas d'inondations. Elle les transmet ensuite aux habitants via notre site internet, mais aussi l'application Panneau Pocket. Près de 54% des foyers de notre commune en sont déjà équipés. Si l'impensable arrive, nous avons aussi prévu le relogement des personnes les plus lourdement sinistrées", indique la municipalité.
Côté protection du territoire de la commune, "il s'agit d'une compétence de la communauté de communes", indique la mairie.
Des dispositifs physiques envisagés et du porte-à-porte
On se dirige enfin vers la principale ville du département, à Sedan. 17 000 habitants vivent dans cette ville dirigée par Didier Herbillon (Parti Socialiste). Ici, le plan de prévention est régi dans un document appelé DICRIM. Il liste quelques mesures importantes pour sauvegarder la commune et les personnes.
Il prévoit notamment la "pose de barriérages sur l'espace public et les routes rendues impraticables". C'est ce que rappelle Farid Bessadi, adjoint au maire et responsable des projets d'eau. La municipalité surveille en permanence le niveau des eaux, sur le site Vigicrues. Elle compte aussi aller un peu plus loin, dans la protection physique de la commune. "La construction de digues est actuellement en phase d'études", ajoute-t-il.
Pour l'heure, à Sedan, "si la Meuse monte, le niveau d'eau n'est pas inquiétante pour l'instant, si en revanche cela dure, l'inquiétude sera de mise". Les services de la ville se chargent de contacter les habitants, si alerte il y a. "La diffusion des alertes se fait par notre site internet, mais aussi par contact direct de la police municipale, du service prévention/médiation et même des services techniques si besoin. On peut aller jusqu'au porte à porte, laisser un mot dans boîte aux lettres jusqu'à ce qu'on s'assure qu'il n'y ait plus de risque pour les personnes sur site".
"Nous conseillons alors de surélever objets en sous-sol, nous informons les habitants si besoin de la possibilité d'un accompagnement pour relogement, soit auprès de la famille, soit dans des hôtels et gymnases", indique Farid Bessadi.