Aube : 200 ans après la mort de Napoléon, la légende de l’Empereur toujours bien vivante à Brienne-le-Château

Il y a 200 ans Napoléon mourait en exil sur l’île de Sainte-Hélène, en plein cœur de l’océan Atlantique. Mais la vie de l’Empereur est étroitement liée à une ville de la région : Brienne-le-Château, dans l’Aube. Des passionnés continuent de faire vivre le mythe.

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Son salon a des airs de musée. Pierre Nouvier, 84 ans, collectionne tout ce qui touche à la vie de Napoléon. De la vaisselle à l’effigie de l’Empereur, des magazines, des jeux de cartes, des stylos ou encore des cartes postales. Cet ancien militaire chérit chacun de ses objets. “Je les achète dans des vides-greniers et chaque fois que je trouve une pièce que je n’ai pas, je suis le plus heureux ! Et ça me donne un peu l’impression de vivre avec lui.”
 


Passionné depuis l'âge de 14 ans

Sa femme, Patricia, n’a pas vraiment le choix : elle-aussi doit cohabiter avec la figure de l’Empereur. Mais elle s’en amuse : “Je savais qu’il ferait partie de notre famille lorsque j’ai épousé mon mari !” Elle s’est même prise au jeu en participant à l’agrandissement de la collection. “La plus belle pièce que j’ai, c’est d’ailleurs ma femme qui me l’a offerte, confie Pierre Nouvier. Il s’agit d’une statuette de 70 centimètres de hauteur. Elle règne sur toutes les autres. Les traits sont bien dessinés, il a son beau manteau, il est fier !”

 

 

Sa passion naît alors qu’il est encore enfant. Il découvre Napoléon sur les bancs de l’école et le personnage le fascine immédiatement. “C’est un stratège, un conquérant, c’est ça qui m’a tout de suite plu”, développe le Briennois. À 14 ans, le jeune Pierre Nouvier reçoit de son père un voyage à Paris en récompense de son certificat d’études. Un séjour vécu comme un pèlerinage sur les traces de l’Empereur. 

Je suis allé aux Invalides et j’y ai acheté une statuette de Napoléon. La première de ma collection. 70 ans après, je l’ai toujours !

Pierre Nouvier, collectionneur passionné de Napoléon

Il décide de suivre des études militaires. Il travaillera quelques années dans la capitale mais ce Dijonnais d’origine a un objectif en tête : s’installer à Brienne-le-Château. Il s’y établit dans les années 80 et travaille pour le Groupement Munitions basé dans la ville. Un choix qui n’a rien à voir avec le hasard. 

 

Napoléon, commandant d’une bataille de boules de neige

La commune auboise occupe une place particulière dans la vie de l’Empereur. Il y passera trois fois, à des étapes clés de son existence. “Il y est d’abord venu pendant cinq ans, de 1779 à 1784 pour étudier à l’école royale militaire. Il était alors âgé de 10 ans, il venait à peine de quitter la Corse. Au début, il a eu du mal à s’intégrer”, détaille Pierre Nouvier. 

C’est donc à Brienne-le-Château que Napoléon découvre les bases des codes militaires. Selon une anecdote, il y aurait même été commandant en chef d’une bataille… de boules de neige ! “À cause de son accent corse, il se fait railler par ses camarades. Mais on raconte que c‘est lui qui, un jour d’hiver, leur donne la leçon, devant ses maîtres interloqués”, confie le passionné. 

 

 

Napoléon revient ensuite à Brienne en 1805. Alors que le jeune Empereur fait route vers Milan pour se faire couronner roi d’Italie, il fait un détour pour revoir les terres de son enfance. Il n’y restera qu’une journée mais ce passage montre son attachement pour la région. 

Enfin, en 1814, il mène bataille à Brienne le 29 janvier, contre l’armée du général prussien Blücher, lors de la campagne de France. C’est l’une de ses dernières victoires avant son abdication en avril de la même année. 

 

“Je me sens plus Champenois que Corse”

“Brienne-le-Château représente l’aube, le crépuscule et la vie de l’Empereur”, résume Bernard Matthieu, l’adjoint à la culture de la ville. Napoléon a indéniablement été marqué par ses années dans l’Aube. “Il dira même : “Brienne est ma patrie, c’est là que je ressenti les premières impressions de l’homme. Je me sens plus Champenois que Corse”, c'est très symbolique comme phrase", poursuit l’élu. Un lien qui s’est tissé dans les deux sens. La ville a toujours porté fièrement les traces de cette histoire. De 1848 à 1880, elle s’est même appelée “Brienne-Napoléon”.

Aujourd’hui encore, la petite commune de 3.000 habitants protège ce patrimoine impérial, gravé jusque sur le fronton de la mairie. “C’est l’un des rares en France à ne pas porter la traditionnelle devise “Liberté, Égalité, Fraternité”. À la place, il y a un portrait de l’Empereur couronné de feuilles de lauriers”, décrit Bernard Matthieu. Un bâtiment construit en 1856 avec l’argent légué à la ville par Napoléon dans son testament, au total plus d’un million de francs or. 

 

 

Plus récemment, en 1969, l’ancienne école militaire est transformée en musée. Pierre Nouvier, le collectionneur, y a été guide bénévole pendant vingt ans. “Il y a de très belles pièces comme une reproduction de la toile “Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard”, le célèbre tableau où on le voit, l’air conquérant, sur un cheval blanc. Mais en réalité, il faut savoir que c’est à dos de mulet que Napoléon a franchi le col”, s’amuse le passionné. 

 

 

Pour le bicentenaire de la mort de l’empereur, qui a lieu le 5 mai 2021, plusieurs événements sont organisés. Des visites thématiques en calèche dans la ville pour découvrir son passé impérial, des ateliers jeunesse à la médiathèque ou encore des lectures à haute voix de textes sur Napoléon : des actions qui débutent ce mois-ci et qui s’étaleront sur l’année.

“Et puis bien sûr, il y aura une exposition temporaire dans la chapelle du musée. Elle s’intitule : Entre l’Aube et la Marne : 1814, la naissance d’un mythe”, complète Bernard Matthieu, l’adjoint à la culture. De quoi continuer à faire vivre la légende napoléonienne à Brienne-le-Château. 

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