Coronavirus - À la banque alimentaire de l'Aube, "nos bénévoles sont âgés, donc confinés"

Les associations solidaires bien souvent tenues par des bénévoles retraités font face à une pénurie de bras. Avec le passage au stade 3, le covid19 prive de fonctionnement ce rouage essentiel. Exemple dans l'Aube à la Banque alimentaire.  

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Jean-Claude Souverain en a vu d'autres. Le président de la banque alimentaire de l'Aube a pour habitude de rester calme en toute chose. Ce lundi 16 mars, au lendemain du passage en stade 3, suite à la pandémie de covid-19, il est sur place à La Chapelle-Saint-Luc, près de Troyes, au milieu des nombreuses palettes de boîtes de conserves, à son bureau, sous le hangar des réserves. "Mais je comprend certains bénévoles qui disent : moi j’ai des petits-enfants. J’ai eu un cancer…je suis fragile, donc je ne viens plus aider". Ce retraité passionné par l'humain et professionnel de l'action associative s'interroge pour la suite de l'activité. 

Car la banque alimentaire de l'Aube est animée par 55 bénévoles permanents et 2 salariés qui s'investissent toute l'année. En 2018, 678 tonnes de produits alimentaires ont été distribués aux associations partenaires. Soit 1.400 000 repas pour 4.600 bénéficiaires dans 26 associations. 

"Le problème, c’est que nous avons ici beaucoup de retraités, ce sont nos bénévoles, et certains sont chez eux, ils se mettent en retrait. Alors que pendant ce temps, on a des propositions pour aller chercher de la nourriture à droite et à gauche avec des dates très courtes, donc on ne peut pas tout prendre. C’est problématique pour nous. Pour l’instant, on reste ouvert. Ce matin, j’ai des équipes qui ont fait des tournées. Mais on le sait, ça ne va pas durer.  
 

En fin de la semaine, un camion de ramassage en moins

Pour l’instant toutes les équipes assurent les commandes mensuelles, ça a été fait en début de mois. On est tranquille, mais le problème se posera à nouveau début avril. J’aurai besoin de bénévoles pour préparer les commandes pour les associations partenaires, comme les Restos du coeur par exemple. Même pour le ramassage de denrées, pour la fin de la semaine, c’est tendu, une équipe est incomplète. Un camion ne tournera pas. 
 

Le président de la Banque alimentaire est "comme tout lemonde, il attende de savoir quand commencera le confinement total". 
"Il faut juste préparer la distribution des produits frais, la fédération nationale de la banque alimentaire demande au niveau national, de nous laisser continuer à faire du ramassage. Mais pas encore de réponse.  On attend les informations. Tout dépendra de savoir si les associations partenaires viennent chercher les produits frais. Les produits secs, ce n’est pas un problème". 
 

Ne pas perdre de nourriture

Les gens ne sont pas affolés, précise-t-il, mais ils prennent des précautions. "C’est sûr qu'il y a de la psychose, mais moi je crois que trop d’informations tue l’information. On a des infos de toute part, et en fait, tout n'est pas confirmé. Ça manque de clarté. Quant au réflexe de solidarité, je n'en ai pas encore vu, mais on reçoit des appels de restaurants et d’entreprise qui nous disent qu'ils ont des produits et ne veulent pas les laisser perdre. L'idée de ne pas jeter de nourriture fait son chemin.  On va essayer, c’est pas simple. 

Mais en effet, si j’ai moins de bénévoles, ce ne sera pas facile à gérer. On n’a pas lancé d’appel depuis la crise sanitaire. Car il faut une expertise chez nous. On ne fait pas n‘importe quoi, donc pour l’instant je laisse venir, on n’a pas le choix. Si des gens sont intéressés par une aide qu'ils n'hésitent pas à prendre contact avec nous. Mais ce qui nous inquiète c'est le cas des personnes dans le besoin. C’est la discussion du moment. Si il y avait une fermeture nos associations partenaires, si ça devait s’éterniser, ça poserait problème. 

 
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