C'est un scandale très ancien que notre appel à témoin national #alertepollution a remis sur le tapis. Des matières fécales et des déchets se déversent en aval de la prison.
Depuis des décennies, l'administration pénitentiaire et à travers elle, l'Etat n'ont pas fait les travaux de raccordement au réseau d'assainissement. Nous l'évoquions déjà dans un reportage que nous avions réalisé en 2014.
Depuis 9 ans qu'il exploite un barrage hydro-électrique sur l'Aube, Jean-Jacques Skiba ne cesse de dénoncer en vain la situation. Aujourd'hui, le débit de l'eau est important mais une grande partie de l'année il ramasse les déchets issus des eaux usées de la centrale de Clairvaux (centre pénitentiaire).
Préservatifs, cotons tiges, et surtout beaucoup de médicaments
Comme le faisait les moines auparavant, l'administration pénitentiaire rejette le contenu de ses toilettes dans un rû qui traverse son site et se déverse ensuite dans l'Aube sans aucun traitement. Il existe pourtant une station d'épuration à 400 m, créée au début des années 1990. En 2016, la mairie avait pris à sa charge un diagnostic du réseau d'assainissement. Depuis, il ne s'est rien passé.Si l'administration pénitentiaire a commencé à se dire préoccupée vers 2015, elle a surtout annoncé la fermeture du site pour 2022 et jugé ces travaux de l'ordre du gaspillage d'argent public.
Mais cette absence de mise aux normes suscite également des réactions de la fédération de pêche de l'Aube qui a constaté une diminution de la population de poissons en aval de la prison.
Avec 60 détenus aujourd'hui, contre près de 200 hier, la pollution est sans doute moindre mais elle est souvent associée à des débits réduits.
Quel que soit l'avenir du site, les autorités locales savent qu'il faudra rompre avec ces pratiques moyenâgeuses.
►A lire aussi : #AlertePollution : dans l'Aube, une prison rejette médicaments et matières fécales dans un ruisseau baptisé "la Merdeuse" (franceinfo:)
Voir notre reportage ci-dessous: