Y a t-il eu censure à Bar-sur-Aube ? C'est la question que se pose un artiste aubois après que certaines de ses oeuvres aient été retirées d'une exposition. Des tableaux qui mêlent sexe et religion. La municipalité préfère jouer l'apaisement.
Une femme voilée mais légèrement vêtue. Une croix pour expier les pêchés de chair. Deux femmes qui s'enlacent. Voilà les toiles qui font polémique.
Amateur de symbolisme et de surréalisme, Arnaud Salinas dit avoir peint ces tableaux mêlant sexe et religion il y a plusieurs années. Aujourd'hui il regrette une forme de censure mais il en prend acte.
"Les moeurs ont l'air d'évoluer. On repart dans l'autre sens, j'ai l'impression que ça régresse un petit peu. Il faut faire attention", indique l'artiste qui est aussi président de l'association des artistes peintres du pays baralbin. "Ce n'est pas de la colère, c'est un peu une tristesse de ne pas pouvoir montrer intégralement ce que l'on fait."
Une exposition écourtée
La municipalité de Bar-sur-Aube affirme avoir été alertée par des parents, ce qui a conduit à écourter l'exposition. Les tableaux accrochés aujourd'hui aux cimaises du couloir central de la maison des arts sont sans doute plus sages que leurs prédécesseurs."Ils étaient un petit peu provocateurs et ils n'étaient pas compatibles avec le climat social qu'il y avait à cette période-là. Il y avait également le passage des enfants, qui ont 5 ans dans cette école pour les plus petits", explique François Grangier l'adjointe au maire de Bar-sur-Aube, chargée de la culture.
Si la polémique a agité les réseaux sociaux, les parents que nous avons croisés à la maison des arts ne semblent pas indignés. Mais certains demandent qu'on anticipe ce genre de débat en fonction du lieu.
La municipalité le reconnaît, la maison des arts installée en 2015 dans l'ancien tribunal abrite avant tout le conservatoire de musique. Elle promet toute latitude aux peintres qui s'exprimeront au Château Tassin, l'autre espace culturel de la ville.