Jeudi 9 novembre, l'Agence environnementale a donné son avis suite au projet de développement du Centre industriel de regroupement, d'entreposage et de stockage des déchets radioactifs situé dans l'Aube. Une enquête publique sera publiée début 2024, selon l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.
L'été dernier, l’Autorité environnementale (Ae) a été saisie par la préfète de l’Aube, Cécile Dindar, pour un avis sur le projet d'augmenter la capacité de stockage du Cires (Centre industriel de regroupement, d'entreposage et de stockage), situé sur les communes de Morvilliers et La Chaise. Il occupe aujourd’hui une surface de 44,3 hectares dont 25,6 hectares dédiés au stockage des déchets faiblement radioactifs.
Les principaux objectifs sont de porter la capacité de stockage des déchets de très faible activité à 950 000 m3 (une augmentation de 300 000 m3) dans une couche d’argile de 25 mètres d’épaisseur environ, homogène et peu perméable, et donc de prolonger la durée d’exploitation du stockage d’environ 15 ans, de modifier les règles d'admission pour certains déchets et de réaliser les travaux périodiques de curage et de contrôle de l’étanchéité du bassin d’orage.
Enjeux environnementaux et sanitaires
Le 9 novembre dernier, l'Ae, instance indépendante, a fait valoir son avis sur le projet du centre. Pour elle, les enjeux pour l’environnement et la santé humaine sont la gestion à long terme des déchets radioactifs, même de très faible activité et la sécurité après la fermeture du site de stockage pour une période longue, la santé humaine du fait du risque de dissémination ou de dispersion chronique ou accidentelle de radioactivité et de substances dangereuses dans les milieux naturels et la biodiversité.
Pour chaque incident identifié, des mesures sont inscrites dans une démarche ERC (évitement, réduction et à défaut, compensation). Les principales recommandations de l’Ae concernent la prise en compte du changement climatique eu égard à la durée du stockage, les modélisations de certains scénarios d'accidents et l’analyse de solutions de substitution de l’espace de dépôt des terres en vue d’éviter le plus possible les peuplements âgés constitués de bois matures et gérés en futaie irrégulière, correspondant aux écosystèmes ayant la biodiversité la plus élevée.
"L'instruction est en cours. Aujourd'hui, une semaine après l'avis de l'Autorité environnementale, c'est un point d'étape. On va analyser les propositions qui ont été faites, on va essayer de faire évoluer notre projet, de tenir compte des avis et de donner des explications aux interrogations pour publier début 2024 une enquête publique", confie Selma Tolba, cheffe de la communication de l'Andra.