REPLAY. TikTok, Instagram : ces professionnels partagent leur métier sur les réseaux sociaux

Instagram, TikTok, YouTube… Les réseaux sociaux ne cessent de se multiplier. Et avec eux apparaissent de nouvelles opportunités. Ils se révèlent être de formidables outils de transmission. Réparer une voiture, apprendre l’anglais et jouer de la guitare, c’est désormais possible grâce aux Youtubeurs et aux Tiktokeurs.

Les réseaux sociaux sont une fabuleuse source d’inspiration. Dans notre vie quotidienne, ils nous permettent de développer de nouvelles compétences et d’apprendre par nous-mêmes.  Arnaud, Stéphane et Claire ne sont pas influenceurs mais garagiste, professeur d’anglais et créatrice. Utiliser les réseaux sociaux préférés des jeunes pour enseigner ou partager leur métier, c'est le pari réussi de ces professionnels suivis par plusieurs milliers d’abonnés. Contrairement à certains influenceurs payés par des marques pour des placements de produits parfois douteux, ils n’ont rien à vendre, à part leur expertise ou leur savoir.

Découvrez-en plus sur ce phénomène inspirant dans notre nouveau numéro d’Enquêtes de région, "Des réseaux pas si sociaux".

Un garagiste à la recherche de notoriété

Sur ses vidéos, comme dans la vie, Arnaud Bonhomme, spécialiste des voitures sans permis, arbore un air sympathique et décontracté. "Bonjour, nous allons voir aujourd’hui comment remplacer un bocal de liquide de refroidissement sur un véhicule dernière génération," déclare-t-il joyeusement devant la caméra. Ses tutoriels, diffusés sur plusieurs plateformes, lui permettent d’augmenter sa notoriété.

Tout a commencé il y a quelques années. "Les premiers tutos qu’on a fait, c’était pendant le confinement avec ma fille de 11 ans qui tenait le smartphone et moi qui faisait le tuto," confie-t-il. Désormais, il fait appel à une agence de communication car il "serait incapable de faire tout seul." "Je n’étais pas utilisateur de TikTok avant de publier les vidéos, donc je suis obligé de m’appuyer sur des gens qui maîtrisent le sujet pour avancer vite," ajoute-t-il. Ses vidéos comptabilisent 11 millions de vues sur TikTok et il ne compte pas s’arrêter là. Fort de son succès, il est en train de lancer un nouveau service de dépannage. Malgré cette notoriété grandissante, Arnaud garde les pieds sur terre et tient à rappeler qu’il n’a jamais effectué de placement de produit. Certes, Arnaud cherche à vendre. Mais pas au détriment d’une certaine éthique.

Un prof d’anglais passionné par son métier

Non loin de Troyes (10), Jérôme Nicolaud, professeur d’anglais, s’est lui aussi lancé dans la réalisation de vidéos. Depuis trois ans, il se met en scène sur YouTube et TikTok. "Quand je dis à mes élèves qu’il va falloir attaquer les verbes irréguliers, j’ai toujours droit à plusieurs sortes de réactions," raconte-t-il amusé devant son téléphone et ses éclairages. Jérôme Nicolaud prend plaisir à réaliser des vidéos. Et ses abonnés le lui rendent bien avec des retours nombreux et immédiats, chose plus rare dans l’enseignement. "Il y a des gens qui m’écrivent régulièrement et c’est très gratifiant," se réjouit-il. Au contraire, il explique que dans son travail "le retour des élèves n’est pas celui qu’on espère. Même l’institution ne renvoie pas un message clair sur si on fait bien notre travail ou pas." Sa fille Capucine le soutient aussi. "A chaque fois qu’il poste une vidéo, je regarde, que j’ai déjà vu ça à l’école ou pas," lui avoue-t-elle, souriante.

Ce professeur n’a promu qu’une seule fois une plateforme de langues. La vidéo est avant tout un plaisir. "Je ne veux jamais le faire à contre cœur ou parce que je dois le faire," affirme-t-il. Réaliser des vidéos est aussi source d’inspiration pour de futurs cours. "Le résultat fini de la vidéo va pouvoir me faire évoluer dans la manière de présenter les chose," indique-t-il. Un enseignant épanoui donc, qui bouscule la manière d’enseigner les langues.

Une créatrice voulant changer d’air

"Pendant le confinement, je continuais de travailler à la maison mais j’avais un trop plein de mon métier de graphiste," confie-t-elle. Voici le triste constat de Claire Fety, créatrice, et ancienne graphiste. "Je travaillais 60 heures par semaine sur des choses qui ne m’animaient plus et j’ai eu envie de faire quelque chose qui me plaisait vraiment," complète-t-elle. Claire utilise les réseaux sociaux pour changer d’air. Experte d’Instagram et de Facebook, elle consulte régulièrement son audience pour développer ses créations. "Ce matin, j’ai fait une story pour laisser le choix aux gens qui me suivent de est-ce qu’ils préfèreraient voir la fabrication de nouveautés, ou au contraire la fabrication de commandes," explique-t-elle. Suite à la réponse qu’elle obtiendra, elle se filmera en train de réaliser l’action choisie par ses abonnés.

Ça m’a rassuré parce que je savais que j’avais déjà une clientèle. L’idée d’ouvrir une boutique était beaucoup moins effrayante.

Claire Fety

Grâce à son développement en ligne, son activité a pris une toute autre forme. D’un site e-commerce, cette créatrice a ouvert une boutique en plein cœur de Troyes. Sans le soutien de sa communauté, jamais elle ne se serait lancée. "Ça m’a rassuré parce que je savais que j’avais déjà une clientèle. L’idée d’ouvrir une boutique était beaucoup moins effrayante," indique-t-elle confiante. Et ses followers sont bien au rendez-vous. "Quand on fait un post avec les nouveautés, on a des clients qui viennent le lendemain pour acheter les choses qu’on a spécifiquement mises en avant," confirme-t-elle. Claire a véritablement trouvé un épanouissement à la fois personnel et professionnel à travers son travail.